1 -Une mission est ouverte, depuis le commencement de novembre, dans les villes de Carpentras et d'Orange, et y a tout le succès qu'on s'en étoit promis. Vainement des feuilles libérales se sont efforcées de soulever les esprits contre les missionnaires; ils ont été accueillis dans ces deux villes avec l'estime due à leur zèle et à leur dévouement. La Renommée les a accusés de trafics sor dides. Ces ignobles déclamations ne trompent personne. On sait partout où les missionnaires ont pas é quel est leur désintéressement, et combien ils sont incapables des calculs de la cupidité. Livrés à un ministère pénible, ils se condamnent à la vie la plus dure; ils s'imposent des privations et des sacrifices continuels. Leur ameublement, leur nourriture, tout leur extérieur annonce la simplicité et même la panvreté, et il n'est pas un des écrivains qui les accusent et qui les diffament, qui ne trouvat insupportable, pendant un seul jour, le genre de vie auquel ils s'assujettissent. Les pertes successives que fait le clergé, font sentir de plus en plus la nécessité d'établir des petits séminaires pour encourager les vocations au sacerdoce. Le département de la Marne, qui dépend encore du diocèse de Meaux, n'avoit point d'établissement semblable; il vient de s'en former un à Châlons. Une maison capable de recevoir une quarantaine d'élèves a été acquise, et de zélés ecclésiastiques sont à la tête des études. Cette bonne œuvre a été favorisée par la charité active et généreuse des pieux fidèles; les premiers magistrats ont donné l'exemple, et le conseil général du département a concouru à l'établissement. M. de Fandoas, avant de quitter l'administration du diocèse de Meaux, a donné, le 18 octobre dernier, une Lettre pastorale pour annoncer la formation de ce pe tit séminaire, et pour engager les fidèles à contribuer à le soutenir. Le prélat, après avoir déploré les pertes multipliées de son clergé, loue le zèle qui a porté des ames généreuses à chercher les moyens de réparer ces 1 : pertes, et sollicite de nouveaux dons qui sont néces- saires pour faire face aux premières dépenses d'un tel établissement. Il excite ses diocésains par les motifs les plus propres à faire impression sur eux; et les plus sages sentiront sans doute de quelle importance il est d'encourager une institution qui peut seule pourvoir aux besoins des églises, et préparer pour l'avenir des. pasteurs destinés à la consoler et à la soutenir. La voix -de leur évêque et leur propre intérêt seront plus puissans sur eux que les déclamations d'une feuille qui, en parlant de ce Mandement, a dit qu'il falloit convenir que le clergé exploite chaque jour avec un zèle que rien ne rebute la crédule dévotion des fidèles. Ainsi, c'est exploiter la crédulité que de former des établissemens pieux, que de travailler à la perpétuité du sacerdoce,... que de procurer les moyens de pourvoir de prêtres tant de campagnes qui en manquent. Ainsi, quand on a Tout ôté au clergé, on s'étonne qu'il ait recours à la charité des fidèles pour un objet qui les touche de si près. Et notez que ceux qui lui fout ces reproches insultans, sont les mêmes qui ont provoqué des sous eriptions fastueuses pour des gens de parti, pour des faiseurs de pamphlets lets condamnés des amendes, et pour les indépendans du Texas. Il est perinis de croire que les dous consacrés à une œuvre de piété sont offerts par des motifs plus purs, et seront plus utiles à la so ciété. a Nous ne pourrons bientôt suffire à insérer les réclamations que provoquent les continuelles calomnies des feuilles libérales. Aujourd'hui c'est le maire de Saint-Sacharie (Var), qui dément un récit infidèle inséré dans le no. 107 de la Renommée, contre le pasteur de cette paroisse. Il en résulte que ce que que la Renommée avoit dénoncé comme un acte d'intolérance et de fanatisme, n'est', au contraire, qu'un acte de prudence de la part de l'ecclésiastique inculpé, et que dans les avis qu'il a donnés sur la toilette des jeunes personnes qui devoient assister à une procession, il ne s'est point écarté de la mesure, des convenances et de la gravité de son ministère.. NOUVELLES POLITIQUES. PARIS. S. A. R. MADAME ayant été informée que M. de Montozon, chevalier de Saint-Louis, avoit été victime d'un incendie qui a eu lieu dernièrement à la Place-Royale, a daigné lui accorder des secours qui réparent entièrement ses pertes. Une ordonnance royale autorise l'existence de l'établissement formé à Bailleul-sur-Therain (Oise), par la congrégation des Sœurs Hospitalières de Saint-Joseph, pour servir de noviciat aux sujets qui se destinent à secourir les malades, et à instruire gratuitement les jeunes filles indigentes, tant en France que dans les colonies françoises; on sait que le chef-lieu de ces sœurs est à Cluny.. M. de Serre, garde des sceaux, n'a point, paru à la messe du Saint-Esprit, ni à la séance royale, avec les antres ministres. Il n'étoit point non plus à la première séance de la chambre. On dit qu'il a un gros rhume. Quelques-uns attribuent son absence à un autre motif. - La commission d'instruction publique ayant été informée des tentatives que l'on faisoit pour jeter le trouble parmi Jes étudians en médecine et en droit, et considérant combien il importoit de maintenir un bon esprit parmi eux, a arrêté qu'il étoit interdit à tout autre qu'aux professeurs et aux étudians interrogés par eux, de prendre la parole dans l'enceinte des facultés, et que l'étudiant qui contreviendroit à cet ordre seroit rayé des registres de la faculté à laquelle il appartiendroit, et ne pourroit rentrer dans une autre avant un an révolu, sans préjudice des peines plus graves, qu'il pourra encourir suivant la nature de ses discours. - Le 30 novembre, à l'issue du cours de droit de M. Portets, à la Sorbonne, un jeune libéral est monté en chaire, et a proposé une adresse à la chambre des députés pour le maintien de la loi des élections. Quelques-uns l'ont applaudi, amais la majorité s'est fortement prononcée contre cette proposition. Pendant les débats, M. le doyen à paru à la trị bune, a fait descendre de la chaire l'auteur du trouble. Puis il a fait observer aux étudians que les professeurs seuls avoient le droit de monter en chaire; que les lois s'opposoient à une réunion de plus de vingt personnes ayant un but politique ou autre. Il a ajouté qu'il vouloit maintenir les réglemens, et qu'il engageoit les amis de l'ordre et des lois à se retirer. Ces paroles ont été applaudies presque à l'unanimité, et la salle s'est évacuée avec assez de tranquillité; seulement les jeunes amis de la loi des élections se sont retirés dans la rue de Cluny pour y signer l'adresse; un placard inanuscrit invitoit les passans à venir y apposer leurs signatures. Le 2 dé cembre au matin, avant l'ouverture du cours de droit de M. Portets, à la Sorbonne, on vouloit encore lire une pétition adressée à la chambre dos députés; mais l'arrivée du professeur a ramené l'ordre. M. le inarquis de Moustier, maire de la Chapelle-surCrecy, réclame contre l'insertion que le Constitutionnel s'est permise de faire de son nom dans la liste des souscrípteurs pour la cabane de Clichy: - Le tribunal de première instance de Paris a renvoyé à quinzaine l'affaire d'un professeur d'enseignement mutuel, accusé d'avoir trompé des parens pour attirer les enfans à son école. 1. CHAMBRE DES PAIRS Le a décembre, à midi, la chambre s'est réunie. M. le chancelier président a appelé au bureau comme secrétaires provisoires MM. le marquis de Talhouet, le duc de Mortemart, le comte Germain et le comte le Coulteux de Cantelcu, les plus jeunes pairs. On a ensuite lu le procès-verbal de la séance royale et l'ordonnance du Ror, du 29 novembre, qui nomme huit nouveaux pairs. Quatre d'entre eux ayant prêté serment, la chambre a décidé que les quatre autres seroient admis au serment quand ils se présenteroient, sans aucune vérification préalable. La chambre s'est occupée de la formation de son bureau définitif. MM le due de Doudeauville, le comte Rapp, le maréchal marquis de Beurnonville et le vicomte de Montmorency, sont nommés secrétaires. On a nommé une commission spéciale de cing membres chargés de la rédaction d'un projet d'adresse en réponse au discours du Roi. Ces membres sont MM. le marquis de Pastoret, le comte Bastard de l'Estang, le marquis de Fontanes, le marquis Garnier et le duc de Lévis. La chambre sera convoquée lorsque le projet d'adresse pourra lut être présenté. CHAMBRE DES DÉPUTÉS. La séance du a décembre avoit attiré un grand nombre de curieux. On vouloit savoir si le nom d'un certain élu seroit appelé. M. Anglès, doyen d'âge, a pris le fauteuil du président; les quatre plus jeunes députés sont secrétaires; ce sont MM. Lecarlier, de Saint-Aulaire, de Wendel et Casimir-Perrier. La garde nationale de Paris offre un paste d'honneur qui est accepté avec reconnoissance. On commence l'appel des députés pour leur répartition en neuf bureaux. Le second nom qui sort de l'urne est celui de M. Grégoire. Une vive agitation règne dans la salle. MM. de Maccarthy, Josse-Beauvoir et de Marceltus, s'écrient que M. Grégoire ne doit point être admis. MM. Manuel, d'Argenson, Demarcay, de la Fayette, etc., demandent qu'on continue l'appel. On se plaint qu'on n'entend pas la question. M. de VilJole monte à la tribune, et explique qu'il s'agit de décider si le nom qui a été prononcé doit être provisoirement compris dans les bureaux de la chambre, avant la vérification des pouvoirs. La question de la suppression du bulletin de M. Grégoire est mise aux voix, et adoptée à une forte majorité. M. Pasquier, ministre, a voté avec le côté droit et une partie du centre. Il n'y a eu qu'environ cinquante opposans de la gauche. L'ajournement est prononcé, malgré quelques réclamations. On a appliqué la même mesure à M. Beugnot, qui n'avoit pas prêté serment. L'appel termine, et chaque membre étant réparti dans les neuf bureaux, le président a annoncé que le lendemain les bureaux s'occuperoient de la nomination de leurs présidens et de leurs secrétaires, et de la vérification des pouvoirs. 2 Sur le panorama de Jérusalem. فون Heureux les chrétiens à qui il a été donné de visiter les lieux saints, et de fouler ce sol témoin de tant de prodiges, et encore empreint des traces sensibles de la puissance et de la présence d'un Dieu! Heureux ceux qui ont vu de leurs yeux cette Jérusalem toute pleine de grands souvenirs, théâtre de l'ancienne alliance, berceau de la nouvelle, où se sout consommés tant de mystères, où tant de hautes leçons ont été données au monde, où ont paru tant d'exemples éclatans, où se sont passés les événemens les plus mémorables de la religion. Autrefois, dans des âges de ferveur, nos pères alloient renouveler leur piété sur cette terre féconde en merveilles; ils ne pouvoient retenir leurs larmes en parcourant ces lieux précieux à leur foi; ils n'abordoient en Pales tine qu'avec un religieux respect, et y trouvoient partout des noms consacrés par les traditions les plus anciennes. Jérusa |