Illinois, sur le Mississipi. En 1805, M. Charles Nerinckx, prêtre flamand, distingué par son mérite et sa piété, vint au Kentucky. Peu après, une colonie de Trapistes se fixa au centre de l'Etat; ils étoient sept prêtres, et un plus grand nombre de frères et d'élèves, sous la conduite du père Urbain Guillet, de Nantes. Is formèrent une école gratuite pour les pauvres; mais ils ne trouvèrent pas dans ce pays les ressources sur lesquelles ils avoient compté, et ils sont revenus en France lors de la restauration. En 1806, quatre Dominicains arrivèrent dans ce pays, achetètent un terrain, et y bâtirent une église et un couvent, auquel ils donnèrent le nom de Sainte Rose. Ils onvrirent une école et ensuite un college où ils eurent en peu de temps plus de cent élèves; mais cet établissement leur parut ensuite incompatible avec leur noviciat, et ils se bornèrent à ce dernier. Ils se rendirent encore utiles dans plusieurs cantons, où ils continuent à remplir les fonctions du ministère ecclésiastique. L'évêque de Baltimore et son coadjuteur ne ponvoient, malgré leur zèle, suffire aux besoins d'un diocèse inımense. On crut donc que l'érection d'un évêché dans le Kentucky même contribueroit aux progrès de la foi. Le 8 avril 1808, le Pape régnant érigea Baltimore en métropole, et lui donna quatre évêchés suffragans, Philadelphie, New-Yorck, Boston, et Bardstown, dans le Kentucky. Ce dernier diocèse seul surpasse la France en étendue: outre le Kentucky, il comprend les Etats de l'Ohio, de l'Indiana, des Illinois, du Michigan et du Tennessee. Bardstown, à peu près au centre du Kentucky, est le chef-lieu du comté de Nelson. Sa population est peu considérable; mais elle paroît devoir augmenter, et la présence d'un évêque ne peut manquer d'y attirer les catholiques, qui seront sûrs d'y trouver les secours spirituels. M. Benoît-Joseph Flaget, prêtre françois, qui avoit été quelque temps curé à Vincennes, et qui étoit alors professeur au collége Sainte-Marie, à Baltimore, fut choisi pour évêque de Bardstown. Il vint en Europe pour tâcher de faire ré voquer sa nomination; mais le souverain Pontife per sista dans son choix, et M. Flaget fut sacré à Baltimore le 4 novembre 1810; il se rendit le printemps suivant dans son diocèse, où sa piété, son zèle et sa douceur ont procuré de grands succès à ses travaux. Il a établi un séminaire qui a déjà donné des prêtres au diocèse. Il construit en ce moment, avec le secours des cathos liques et même des protestaus, une église cathédrale qui a cent vingt-sept pieds de long sur soixante de large. On espéroit pouvoir y célébrer l'office cette année; mais elle ne sera pas pour cela entièrement ache. vée. On bátit en même temps près la cathédrale une maison pour l'évêque et son elergé.. M. Flaget et ses missionnaires forment continuellement de nouvelles congrégations. Le prélat visite sans relâche son diocèse; il étoit au mois de janvier dernier dans le Michigan, à trois cents lieues de Bardstown, et il se disposoit à pénétrer jusqu'à Michillimakinak, ancienne mission située entre trois des grands lacs du haut Canada. Un tableau que nous avons sous les yeux donne le nombre des églises et des chapelles qui existent aujourd'hui dans le Kentuc ky; il enda vingt-six, dont eing dans les villes de Lexington, Louisville, Danville, Hardinsburg et Bards town. Celle de Saint - Thomas est en même temps la chapelle du séminaire et église paroissiale. A un demimille de là est le couvent de Nazareth, formé par des filles de saint Vincent de Paul, qui se consacrent à l'éducation des personnes de leur sexe; les protestans même ne font aucune difficulté de leur confier leurs enfans. Dans le même comté sont les congrégations de Saint-Joseph, de Saint-Michel, de Saint-Vincent et le monastère de Gethsemani, récemment doté par M. Dant. Dans le comté de Washington, sont les églises de Saint-Charles, de Sainte-Croix, de Sainte-Anne, de Sainte-Rose, dont on a déjà parlé; de Saint-Etienne (vésidence de M. Badin) et le monastère de Lorète: Sainte-Anne est l'ancienne église paroissiale, Lorèle est la maison - mère des religieuses établies par M. Nerinckx pour l'éducation des filles, elles ont déjà trois maisons au Kentucky, et on les demande dans l'Etat du Missouri. Les autres églises sont dans la campagne et situées dans différens comtés; presque toutes sont en bais. Plusieurs congrégations sont disposées à en bâtir de nouvelles. On croit qu'il y a d'autres chapelles ou oratoires dans les comtés de l'ouest. Les Barvens forment un canton fort Mendu, où il peut se trouver environ trois cents familles catholiques dispersées : un seul missionnaire y exerce les fonctions pastorales; il célèbre tour à tour la messe dans plus de douze endroits différens. Des cinquante-cing comtés qui forment l'Etat du Kentucky, il y en a vingt qui ont des églises, ou des chapelles ou des congrégations catholiques. Plusieurs églises ont des terres qui y sont attachées; mais la plupart sont encore en frictie, et la rareté des bras empê che te clergé d'en tiver parti. Le clergé du diocèse se composoit au 1er janvier dernier de M. l'évêque, de M. Jean David, évêque de Mauricastre, son coadjuteur; de MM. Badin et Nerinckx, les deux plus anciens missionnaires du pays; de M. Chabrat, le premier prêtre ordonné dans le Kentucky, de MM. Gauille et Abel, élèves du séminaires Saint-Thơ. mas: ce séminaire, où règne une discipline sévère, est sous la conduite de M. le coadjuteur, et de MM. Desrigaud et Coomes, deux prêtres ordonnés par M. Flaget. MM. Janvier et Bertrand sont partis avec ce prélat quelques mois après leur arrivée, et ont visité avec lui les missions lointaines du Michigan. Les Dominicains sont au nombre de huit, les pères Wilson, provincial; Tuite, maître des novices; Fenwich, fondateur de l'établissement, et cinq nouveaux prètres qu'ils ont formés, les pères Etienne et Samuel Montgommery, Miles, Willet et Young. Ils ont en outre six novices et six élèves. Ils desservent quatre églises dans le Kentucky, et ont établi plusieurs missions, et bâti deux églises dans l'Etat de l'Ohio. Les pères Fenwich et Young y résident depuis quelque temps. On construit en ce moment une nouvelle église à Cincinnati, dans le même Etat, et il s'y élève de nouvelles congrégations composées d'Allemands, d'Irlandois et d'Américains: on trouve aussi des Canadiens françois sur les lacs qui forment la limite septentrionale de cet Etat. Le Tennessee, qui fait partie du même diocèse, n'a encore été visité par aucun missionnaire; du moins on u'a aucun renseignement à cet égard. Dans l'lodiana, il y a quatre ou cinq congrégations et deux chapelles seulement. La principale est Vincennes; deux prétres venus d'Europe avec M. Dubourg, évêque de la Louisiane, y ont résidé quelque temps; il paroît, par des lettres récentes, que ce prélat les a rappelés pour les besoins de son propre diocèse. Vincennes étoit saus pasteur depuis la mort de M. Rivet, en 1803. Dans l'Etat des Illinois, on trouve plusieurs paroisses, Kahokia, Kaskaskias, la Prairie du Rocher: ce sont d'anciennes missions des Jésuites du Canada. M. Olivier réside depnis vingt ans à la Prairie du Rocher; ce prêtre françois est actuellement avancé en åge et est assisté de M. Savines, Canadien de naissance. Les habitans étoient presque tous d'anciens Canadiens; mais depuis quelques années il y arrive des Irlandois parmi lesquels il y a beaucoup de catholiques, et ces nouveaux habitans Temporteront bientôt en nombre stur ceux d'origine françoise. Dans le Michigan, est M. Richard, aussi prêtre françois; il réside an Détroit, et il vient d'y bâtir une église, l'ancienne ayant été consumée en 1805. Ce territoire faisoit autrefois partie du Canada, et est en conséquence peuplé presque entièrement de François. Il y avoit des congregations catholiques à la Rivière aux Raisins, à Saint-Joseph, à la Baye-Verte, à Michillimakinac. M. l'évêque de Bardstown a donné, au mois de décembre 1818, une mission à la Rivière aux Raisins; et dans une lettre du 20 février dernier, il annonçoit son départ pour Michillimakinac et la Baye-Verte. Les catholiques de ces parages sont destitués de tout secours, et n'ont pas vu de prêtres depuis 1804, qu'ils furent visités par M. Dilhet, prêtre françois, qui resta six semaines à Michillimakinac. Le diocèse de Bardstown peut avoir en tout trentecinq églises et congrégations régulières, qui renferment environ trente-cing mille catholiques: mais il y en a peut-être autant qui sont épars dans des cantons éloignés, et que la rareté des prêtres a empêché de visiter. La présence d'un missionnaire ranimeroit parmi eux la connoissance de la religion, et de nouvelles congrégations se formeroient aussi rapidement peut-être que celles qui se sont établies depuis vingtcinq ans au Kentucky. Ou a vu combien les prêtres françois avoient contribué à ces progrès, et il nous a paru utile de consigner ici ces témoignages honorables du zèle et de l'activité de nos compatriotes. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. M. l'évêque de Samosate, nommé coadjuteur de Paris, est malade depuis quelques jours, et a eu quelques accès de fièvre. On espère que cette indisposition n'aura aucune suite fâcheuse. - Aujourd'hui 8 décembre, M. de Pressigny, archevêque de Besançon, doit bénir la chapelle du nouvel établissement dit l'Infirmerie de Marie-Thérèse. M. l'abbé Frayssinous prononcera un discours. Le 2 décembre, le sieur Fontanas, dit Fontaine, protestant, a fait abjuration dans l'hospice des Incurables (hommes). |