le prélat avoit contre lui le plus grand nombre des ecclé. siastiques de son diocèse, et nous avons vu ses partisans mêmes l'avouer. Il avoit également contre lui ses collègues; et les illusions et les excès qui éclatèrent à la fin de son épiscopat déposent fortement contre la marche de son administration. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES. PARIS. Le 16, S. M. a entendu la messe dans la chapelle des Tuileries. Après la messe, S. M. et MADAME ont tenu sur les fonts de baptême MADEMOISELLE MarieLouise-Thérèse d'Artois, fille de Mar, le duc de Berry. Tous les princes et princesses de la famille royale étoient présens à la cérémonie, qui a été faite par M. cardinal de Périgord, grand-aumônier de France, assisté de MM. les curés de la Madeleine (ou l'Assomption) et de Saint-Germain-l'Auxerrois; le premier comme curé de la paroisse qu'habite Mgr. le duc de Berry, et le second comme curé du château. Ces deux ecclésiastiques ont signé l'acte de baptême. Les grands officiers du Ror et des princes, et leurs premiers aumôniers, accompagnoient S. M. et LL. AA. - La société des prêtres des missions de France est établie, depuis quelques mois, dans une nouvelle maison qui a été disposée pour les recevoir, et qui est un peu plus grande que le local qu'ils occupoient précédemment. On y a préparé une chapelle, qui sera bénite, mardi prochain, à deux heures, par M. le coadjuteur de Paris. M. l'abbé Rauzan prononcera le discours, et les personnes qui s'intéressent à l'œuvre des missions sont invitées à se trouver à une cérémonie à laquelle elles ne peuvent manquer de prendre part. S. Em. M. le cardinal archevêque de Paris se propose d'y venir présider, si sa santé le lui permet. La maison est rue d'Enfer, no. 70, près l'ancienne institution de l'Ora toire. : - M. l'abbé Desjardins, grand vicaire et archidiacre, doit quitter, sous quelques jours, la cure des MissionsEtrangères, qu'il occupoit, et aller résider à l'Archevêché, auprès de S. Em. Mgr. le cardinal archevêque. M. l'abbé Borderie, autre grand vicaire de S. Ein., doit aussi habiter l'Archevêché. Peu de jours après avoir pris possession de son siége, le vendredi 19 novembre, Mgr. l'évêque de Séez s'est transporté à Alençon, chef lieu de son département. Le lundi suivant, le prélat a donné le sacrement de confirmation à un grand nombre de fidèles des trois paroisses de la ville. Le lendemain, il se rendit à l'hospice qui est tenu par les charitables filles de saint Vincent de Paul. Il y célébra les saints mystères, et adressa à ces pieuses filles un discours où il les entretint surtout de leur vocation, et les félicita du bonheur qu'elles avoient de s'être dévouées à la fois au service de Dieu et à celui du prochain. Elles furent très-touchées des avis de leur vénérable pasteur, et plus encore du ton de bonté qui les, accompagnoit. M. l'évêque donna encore la confirmation à plusieurs personnes; it laissa dans l'hospice, ainsi que dans la ville, des traces de sa charité généreuse, et il repartit le 24, pour sa ville épiscopale, emportant l'estime et les vœux des bons habitans d'Alençon. NOUVELLES POLITIQUES. PARIS. Le Ros vient de faire une promotion de chevaliers de l'ordre de Saint-Michel; parmi eux est M. l'abbé Sicard. A la requête de M. le procureur général, la police a saisi le Constitutionnel du 13 de ce mois, lequel contenoit un article sur les missionnaires qui sont en ce moment dans la commune de Croï, près Meaux. (Voyez la leure à la fin du journal). Les cours de la Faculté de théologie, pour 1820, ont été ouverts samedi dernier au collège du Plessis. - M: Lainé dément, dans une lettre du 14 décembre, les faits qui lui avoient été imputés dans le Constitutionnel. Jamais, dit-il, ni à Bordeaux, ni ailleurs, le bonnet rouge n'a souillé ma tête. L'ancien ministre montre qu'il est tonjours resté étranger aux excès de la révolution. Il fut quel que temps membre d'un comité de subsistances à Cadillac, puis administrateur de la Gironde, place dont il donna la dé, mission au bout de trois mois. En 1808, il fut nommé secrétaire du collége électoral, et ensuite candidat au corps législatif. On sait assez la fermeté qu'il a montrée, et l'honorable député n'a point non plus à rougir de sa conduite à cette époque. Cependant son accusateur, dans le Constitutionnel, persiste dans ses odieuses imputations. Le 15, la cour royale de Paris s'est occupée de l'incident élevé par M. Bert, rédacteur responsable de l'Indépen-> dant, pour se défendre de la plainte en calomnie portée contre lui par M. Martainville, lequel a fait défaut. M. Mérilhou, avocat de M. Bert, a encore soutenu qu'un journaliste étoit revêtu du caractère de fonctionnaire public, et que Ja cour d'assises et le juri étoient seuls compétens dans cette affaire. M. l'avocat général a repoussé cette doctrine conme très-dangereuse. La cour a débouté l'Indépendant de son appel, avec amende et dépens. - Le conseil général du département de la Seine a voté une somme de 6000 francs, qui sera donnée à la fabrique de l'église de Saint-Etienne-du-Mont, pour l'achat d'un carillon. - Le 14, le tribunal de première instance de Paris s'est occupé de l'affaire du domaine de l'lle-Adam, dans laquelle le chevalier Desgraviers, légataire universel de feu Mgr. le prince de Conti, prétend être à ce titre créancier de S. M., et s'est cru permis d'appeler dans l'instance S. A. R. MADAME, duchesse d'Angoulêrae. M. Hennequin, avocat de la prin cesse, a repoussé l'action comnie odieuse et inconvenante. La cause est remise à huitaine, pour entendre M. Mare, avocat du Roi, qui a déclaré qu'il ne parleroit pas comine chargé de défendre les intérêts du Roi, mais comme organe du ministère public. Nous avons parlé dernièrement des escroqueries d'un professeur d'enseignement mutuel. Cette affaire a été jugée, le 16, par le tribunal correctionnel. Le principal coupable, qui s'est enfui, est condamné à deux ans de prison, et un de ses employés, accusé d'avoir escroqué 1200 fr., est condamné à un an d'emprisonnement. - On voudroit, à ce qu'il nous paroît, nous ramener au temps des sections. On publie et on colporte des pétitions de différens quartiers de la capitale. Les pétitions collectives sont cependant contraires à la Charte, et il est plaisant que l'on commence par la violer, en affectant de vouloir la soutenir. - M. le colonel comte de Salperwick a publié une petite brochure, en réponse à un article dirigé contre tous les colonels destitués, et inséré dans le Moniteur du 9 novembre. Cet écrit renferme des faits et des pièces qui tendent à faire voir quel esprit a présidé aux nombreuses destitutions opérées depuis peu dans l'arinée. Un violent orage a éclaté dans le village du Theil, can. ton de Vic-le-Comte. La chambre des pairs d'Angleterre a adopté, et transmis à la chambre des communes, un bill contre les écrits blasphématoires et séditieux. Le roi de Suède a accordé aux François l'avantage de pouvoir voyager dans ses Etats sans être obligés d'attendre des passe-ports de Stockholm. CHAMBRE DES DÉPUTÉS.. Le 15, la chambre s'est réunie en comité secret. Voici ce qu'on raconte sur ce qui s'y est passé. M. le président fait connoître le partage de la commission sur trois projets d'adresse qui lui ont été présentés. M. Ganilh declare que la division dans la commission vient de ce que parmi ses membres, les uns vouloient exprimer la répugnance absolue de la chambre à concourir à aucune modification de la Charte, tandis que les autres ne trouvoient pas convenable de s'expliquer d'avance sur des propositions qui n'étoient pas faites. On donne lecture de trois projets, présentés à la commission par MM. Bourdeau, B. Constant et Keratry. Le projet de M. Bourdeau exprimoit le désir de la chambre de concourir aux vœux du Roi. On dit que celui de M. B. Constant pourroit passer pour un article de la Renommée, et que M. Keratry a fait une véhémente sortie contre les missionnairės Quelques membres du côté droit ont demandé à voter sur les projets, en réclamant priorité pour celui de M. Bour deau. M. Courvoisier a pensé qu'il seroit plus convenable de nommer une nouvelle commission. On va aux voix sur sa proposition; l'épreuve ayant été douteuse, on procède à l'appel nominal. Il y a 225 votans, sur lesquels 118 sont pour la formation de cette commission; 107 ont été d'un avis contraire; trois ministres du Roi, MM. Pasquier, Roy et Portal, ont voté avec ces derniers. Les membres composant cette nouvelle commission sont MM. de Chauvelin, Cassaignolles, Maine de Biran, Courvoisier, Laine, Ganilh, Siméon, le général Dupont et Cardonnel. MM. B. Constant, Bourdeau, Keratry et Rolland (de la Moselle), n'ont pas été réélus; trois d'entre eux siégeoient à la gauche. La nouvelle commission s'est réunie cltez le président. On dit que M. Siméon a été nommé rapporteur à la majorité de 6 voix contre 4, et qu'une nouvelle adresse a été proposée. On ne croit pas qu'elle puisse être présentée avant dimanche. Croï, 14 décembre 1819. Il a été inséré hier, 13 du présent, dans le Constitutionnel, une plate et misérable rapsodie contre des missionnaires qui exercent dans ce moment-ci leur ministère à Croi, arrondissement de Meaux. Le barbouilleur qui s'est permis ce ramas de sottises et de mensonges, n'a sûrement pas entendu les exhortations et les conférences de ces pieux ecclésiastiques, qui méritent à tous égards l'estime et la vénération publique. Á Croï même, on leur rend toute la justice qui leur est due. sa majeure partie des habitans suivent très-exactement leurs instructions, et toutes les personnes faites pour donner l'exemple y assistent régulièrement. Au reste, Monsieur, la population de Croï n'est pas encore dépravée, et remplit ses devoirs, malgré les impertinentes réflexions de ces folliculaires, qui font tout ce qu'ils peuvent pour pervertir l'opinion publique. Ils ont oublié de signer leur diatribe, et ils ont bien fait. Pour moi, je saisis cette occasion, Monsieur, de remercier ces bons missionnaires et notre respectable curé, qui s'associe à leurs travaux, de rendre justice aux habitans de Croï, et de les exhorter à persévérer toujours dans leurs bons principes, et je signe. Le maire de Croi, DAGUIN. |