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d'emprisonnement et à 300 fr. d'amende, le chef d'une maison de jeu.

- MM. Gévaudan et Simon, qui ont été condamnés à 200 fr. d'amende par le tribunal de police correctionnelle, n'ont point appelé de ce jugement; ils comptent peut-être sur la souscription ouverte en leur faveur par le Constitutionnel.

- Le sieur Remy-François Bidault, éditeur responsable du Constitutionnel, est renvoyé devant la cour royale de Paris, comme prévenu d'avoir attaqué l'inviolabilité des biens nationaux.

Mme. Adélaïde-Philippine de Durfort, duchesse de Lorges, autrefois dame d'honneur de S. A. R. MADAME, comtesse d'Artois, et femme de M. Jean-Laurent de Durfort de Civrac, duc de Lorges, est morte, le 12 décembre, en son château de Fonpertuis, à Lailly (Loiret); elle étoit âgée de 75 ans. Depuis quinze ans qu'elle habitoit cette terre, elle y avoit rendu son nom cher aux pauvres, dont les regrets ont honoré sa mémoire.

-La chambre des communes d'Angleterre a adopté à une très-forte majorité, et sans discussion, le bill contre les écrits séditieux et blasphématoires.

- Le roi de Wurtemberg a fait publier une ordonnance pour le maintien des lois existantes contre les associations secrètes et non autorisées dans les universités. Tout étudiant qai, après le renouvellement de cette défense, seroit convaincu d'avoir continué à faire partie d'une association secrète, sera exclu de tout emploi public.

Un juif de Francfort, nommé Michel, étudiant à Bonn, prévenu d'avoir publié plusieurs brochures contraires à l'esprit des résolutions de la diète germanique, vient d'être conduit, sous escorte, à Mayence, pour y être jugé par la commission d'enquête établie dans cette ville.

Paris, le 20 décembre 1819.

Le ministre secrétaire d'Etat de la guerre, à MM. les lieutenans généraux et maréchaux de camps commandant les divisions et subdivisions territoriales, et aux colonels de toutes les armes.

«Messieurs, je suis informé que, dans plusieurs garnisons, des écrits séditieux ont été répandus parmi les soldats, dans l'intention coupable de les égarer, et de porter atteinte à la subordination, si essentiellement liée au maintien de la discipline et de l'ordre public.

» Si les agitatcurs ont conçula pensée, indigne du nom françois, de détourner de ses premiers devoirs cette armée qui, après avoir été grande dans ses succès et jusque dans ses revers, est appelée à donner l'exemple du dévouement le plus absolu au Ror, à sa dynastie et aux institutions qu'il nous a données, ils seront repoussés par les sentimens de fidélité des militaires de tous les grades, qui n'oublieront jamais que le bonheur de la France et sa prospérité reposent sur la monarchie légitime, la première comme la plus forte garantie de nos libertés.

>> J'appelle, Messieurs, toute votre attention sur ces écrits désorganisateurs qu'on cherche à introduire parmi les troupes, et dont les auteurs manifestent l'intention coupable d'éloigner de leurs devoirs des militaires qui n'ont à opposer à de tels principes que leur mépris et leur indignation.

>> Vous ferez justice, Messieurs, de ces productions perfides, partout et au même instant où elles seront répandues dans l'étendue de vos contmandemens, légions et régimens; vous déjouerez les projets des malveillans par l'exemple que vous donnerez aux troupes de votre dévouement au Roi et à son gouvernement, el par cette union de sentimens qui doit régner parmi les officiers de tous les corps, et qu'ils sauront inspirer à leurs subordonnés.

>> Enfin, Messieurs, je compte entièrement sur vos soins constans pour maintenir la discipline dans les troupes que vous commandez, pour faire respecter et chérir le Ror, dont la sollicitude bienfaisante et paternelle aura distingué les services rendus à sa personne et à la patrie, que nous confondons dans le même sentiment.

» Je seraí heureux, Messieurs, de mettre sous les yeux de Sa Majesté des preuves de votre zèle pour son service, et de fixer particulièrement son attention sur les militaires en activité ou en non activité sous vos ordres, et que vous me désignerez conume dignes de sa bienveillance ».

Agréez, Messieurs, l'assurance de ma considération la plus distinguée.

Le Ministre secrétaire d'Etat au département de la guerre.
Marquis V. DE LATOUR-MAUBOURG.

CHAMBRE DES PAIRS.

Le 28, M. le duc de Doudeauville prononce l'éloge de M. le marquis de Vence, décédé depuis la dernière session. La chambre ordonne l'impression de ce discours. M. le vicomte Dambray a fait lecture du rapport de la commission chargée de l'examen du projet de loi relatif aux six douzièmes, et rédigé par M. le marquis Garnier. Ce rapport conclut à l'adoption pure et simple du projet de loi. Le projet est mis aux voix et provisoirement adopté. Le scrutin a donné pour résultat 9 voix contre et 138 pour le projet de loi, dont M. le président proclame l'adoption. La chambre ordonne l'unpression du rapport. M. le comte de Sèze fait un rapport au nom de la commission des pétitions. Les pétitions dont il rend compte sont, ou écartées, ou renvoyées à différens ministres, à l'exception d'une, d'un sieur Vincens, qui a pour obet de rapporter comme inconstitutionnelle la loi du 16 janvier 1816, qui a banni les régicides. Sur la proposition de M. le marquis de Lally-Tollendal, la chambre a ordonné que cette prétendue pétition seroit lacérée hors du lieu de la séance; elle a ordonné aussi, sur la proposition de M. le maréchal prince d'Eckmulh, que dans le cas où de semblables demandes se réproduiroient, il n'en seroit rendu aucun compte à l'assemblée par son comité. A l'occasion de cet incident, M. le comte de Saint-Roman prononce un discours sur le droit de pétition. L'impression de ce discours a été ordonnée. Avant de se séparer la chambre a désigné les membres de la grande députation qui doit complimenter le Roi pour le nouvel an.

Ce n'est pas seulement en France que l'on apprécie les bienfaits de l'enseignement mutuel, et que l'on entrevoit le but de la plupart des propagateurs de cette méthode. Des es prits sages et prévoyans ont su, dans les pays étrangers, se tenir en garde contre des théories brillantes et des promesses fastueuses, et ils ont même cherché à éclairer la foule à cet égard. Il y a environ un an qu'un Belge, plus recommandable encore par la solidité de ses principes que par sa naissance, M. L. M. J. de Robiano de Borsbeck, publia un écrit intitulé : des Systemes actuels d'éducation du peuple; Bruxelles, janvier 1819, in-8°. de 35 pages. Cet écrit est partagé en trois chapitres, dont le premier traite du but général auquel on veut faire servir l'éducation du peuple; le deuxième, de la bonne éducation du peuple; et le troisième, des systêmes actuels d'éducation du peuple. M. de Robiano remarque d'abord cette prétention arrogante des philanthropes modernes de répandre partout les lumières; mais cherchent-ils vraiment la lumière, ceux qui ne parlent au peuple que de ses droits et point de ses devoirs; qui ne lui

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inculquent point la religion, mais l'esprit d'orgueil et d'indépendance, et qui n'enseignent point de morale, ou bien ne prêchent que celle qui ne gêne point les passions et n'arrête point les écarts? Les générations en vaudront-elles mieux, quand vous n'aurez donné aux enfans aucune idée d'ordre, aucun frein, et que vous les laisserez grandir sans les avoir familiarisés avec ces doctrines simples et salutaires, qui nous apprennent à aimer Dicu et le prochain comme nous-mêmes? Vous dédaignez de les instruire de la religion, et votre éducation toute matérielle ne tend qu'à développer en eux des penchans funestes, à les rendre égoïstes, hautains, ambitieux, intéressés. M. de Robiano examine ensuite les différentes méthodes, celle des Frères, celle dite de l'enseignement mutuel, et celle qui paroît en usage à Amsterdam. II apprécie chacune d'elles en ami de la sociétié, de la morale et de la religion, en observateur impartial, en homme éclairé des véritables lumières, et animé de la véritable charité pour ses frères. Plus récemment, l'auteur vient de publier dans l'Oracle de Bruxelles, du 12 décembre, un article dans le même sens. Il regarde l'enseignement mutuel comme décrédité en Belgique, où heureusement le gouvernement ne le protége pas, et il demande qu'on juge simplendent cette méthode par ceux qui la soutiennent et par ceux qui la combattent; d'un côté, dit-il, les libéraux et les philosophes, les feuilles qui outragent journellement la religion, et les révol tés armés en Amérique contre le gouvernement legitime; d'un autre côté, le clergé, des hommes aussi estimables que profonds, M. le cardinal de la Luzerne; M. l'abbé de la Mennais; des conseils de département; des conseils municipaux des villes; les feuilles vouées à la défense des principes, du christianisme et de la légitimité. Dans ce nombre, l'estimable auteur veut bien compter pour quelque chose nos foibles efforts, et il finit par cette réflexion, que dans les deux opinions on sait apparemment fort bien ce que l'on peut attendre de l'enseignement mutuel, et que, de part et d'autre, on voit sans doute un grand intérêt, soit à le protéger, soit à le inettre à l'écart. Cet article, et surtout la brochure montrent dans M. de Robiano plus de sens, de droiture et de véritable philosophie que dans les feuilles où on ne travaille qu'à tromper et à séduire le peuple par des spécieuses doctrines, et par de brillans prestiges.

(Mercredi 5 janvier 1820.)

(No. 564).

Critique de l'Histoire ecclésiastique de Claude Fleury; par M. Marchetti, archevêque d'Ancyre (1).

L'Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury jouit parmi nous d'une réputation qui semble avoir triomphé de toutes les atteintes; elle compte en sa faveur des témoignages éclatans et nombreux. Le nom de son auteur, son attachement pour l'ancienne discipline, le zèle dont il fait profession, la candeur qui paroît l'animer, la simplicité de ses récits, la justesse de la plupart de ses réflexions, se joignent à l'intérêt du sujet pour expliquer le succès d'un livre en qui l'on trouve en effet plus d'une espèce de mérite. On pourroit sans doute assigner d'autres causes accessoires de ce succès; mais, sans entrer dans ce détail, il suffira de remarquer que beaucoup d'écrivains d'opinions très-différentes se sont réunis pour donner à Fleury les éloges les plus flatteurs. Quelques-uns pourtant, en reconnoissant tout ce qu'il y a d'estimable et d'utile dans son Histoire, n'ont pu s'empêcher d'y trouver à désirer. Ils pensent que Fleury commença trop tard cette entreprise, et ne put y apporter les mêmes soins qu'il auroit fait dans l'âge de la force et du talent. Ils croient remarquer dans son travail des traces de négligence et de précipitation. Fleury, disent-ils, lisoit rapidement les

(1) 2 vol. in-12; Prix, 3 fr. et 4 fr. franc de port. A Besançon, chez Petit, et à Paris, chez Ad. Le Clere, au bureau de ce Journal.

Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Ror. Q

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