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voulez qu'on leur interdise le feu et l'eau; vous nous faites sur leurs prédications des contes ridicules; vous échauffez ainsi les esprits, autant qu'il est en vous; vous semez les préventions et les haines, et ensuite vous vous servez de ces résultats, que vous avez provoqués, pour empêcher des exercices qui vous déplaisent. Il suffira donc désormais de deux ou trois libéraux dans une ville pour y proscrire les cérémonies extérieures, et la religion ne sera plus publique, parce que cette publicité. offusquera une demi-douzaine de factieux. Il y en a qui auroient trouvé plus naturel, et surtout plus équitable, de comprimer ceux-ci; dans mu gouvernement bien ordonné, on arrête le trouble en sévissant contre ceux qui l'excitent, et non contre ceux que l'on trou ble injustement; et c'est à la fois une iniquité et une foiblesse honteuse, de priver l'homme paisible de ses droits, parce qu'ils offusquent un voisin turbulent. Le sens de l'article 1er. du Concordat est done clair, et est d'ailleurs déterininé par celui de l'article 45 de la loi organique, qui spécifie le cas où le culte ne sera pas public; c'est lorsqu'il y aura un cousistoire protestant. Tant que M. G. n'en aura pas établi un à Croy, l'exercice de la religion catholique doit y être public. Voilà ce que nous nous permettons de représenter à l'admi nistrateur et à l'apologiste, qui probablement sont tout un. Au surplus, l'auteur de l'article du Courrier nous a dit son secret; c'est qu'une autre communion est blessée par l'aspect de nos cérémonies extérieures. M. Roman ne veut point tendre; mais M. G. ne veut point même voir de tenture. Voilà le progrès des lumières.

- Le mardi 21 décembre, jour de la fête de saint Thomas, M. le curé de Corbie, accompagné de plu sieurs ecclésiastiques, a fait la bénédiction de l'église de Marcel Cave, succursale de son canton. Cette église vient d'être rebâtie sur les fondemens de l'ancienne, qui avoit été consumée par un incendie, il y a quelques années, elle est augmentée d'un second bas-côté. Les babitans de la comnjuné se sont volontairement cotisés pour une somme de plus de 20,000 franes, à laquelle M. Dufresne de Beaucourt, ancien seigneur du lieu, en a joint une autre presque égale. Cette cérémonie a attiré, outre les habitatis de cette paroisse, plusieurs ecclésiastiques des environs. M. Chevalier, curé de Rozières, a chanté la grand messe, et M. Rogeau, curé de Corbie, a prononcé, après l'Evangile, un discours analogue à la cérémonie, où il a loué le zèle des habitans pour la reconstruction de leur église. Après la messe, et avant le cantique d'action de grâces, le célébrant fit une seconde instruction à ce peuple avide de la parole de Dieu, et commenta ces paroles du fer, livre d'Esdras, chap. II: Plurimi qui viderant templum priùs cùm fundatum esset, et hoc templum in oculis eorum, flebant voce magná: et multi vociferantes in lætitia elevabant vocem; il en tira des réflexions bien consolantes pour les habitans, et y mêla un mot d'éloge du jeune pasteur qui les gouverne. Cette cérémonie s'est fait surtout remarquer par le recueillement et la piété des assistans. Sal

Les feuilles d'Allemagne ont annoncé la mort de M. le comte de Stolberg, célèbre par ses productions littéraires, et plus encore par la démarche éclatante qui le fit rentrer dans le sein de l'Eglise. Frédéric Léopold de Stolberg, né le 7 novembre 1750 à Bramstedt, dans le Holstein, se distingua dans sa jeunesse comme poète et comune habile traducteur d'Homère, de Sophocle et de Platon. Ayant voulu lire les pères de l'Eglise, il y découvrit bientôt autre chose que les beautés du style qu'il recherchoit peut-être uniquement. Il y apprit à connoître l'ancienne doctrine de l'Eglise et la nouveauté du protestantisme. Cette découverte ne fut point stérile chez lui; il renonça au lutheranisme, et a depuis constamment professé la religion catholique, dans laquelle il a élevé sa famille. Plusieurs personnes

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furent étonnées d'une démarche dont elles ne pénétroient pas les motifs. Le comte de Smettau ministre prussien, ayant désiré les connoître, le comte de Stolberg lui écrivit de Munster, le 11 octobre 1800, une lettre qui fut imprimée en Allemagne, et dont nous avons fait mention (n°. 445). La lettre est courte, mais précise; M. de Stolberg dit qu'il a vu le protestantisme tomber en dissolution, et qu'il n'a pu fermer les yeux à l'éclat que jette l'Eglise catholique par sa doctrine, et surtout par sa constance au milieu des persécutions. M. de Stolberg avoit entrepris une Histoire du Christianisme, rédigée dans les principes catholiques; il en a paru huit volumes, et il y en a eu deux éditions; la première à Hambourg, et la seconde, moins chère, à Vienne, en 1805. Cet ouvrage est très-estimé des catholiques d'Allemagne, et on dit que le souverain Pontife l'a fait traduire en italien. Il y a eu aussi une traduction hollandoise à Deventer en 1816. Peu de temps avant sa mort, le comte de Stolberg avoit publié un Opuscule sur l'amour de Dieu. Il avoit été autrefois grand-maître de la cour du prince de Holstein-Eutin; mais, depuis sa conversion, il vivoit dans la retraite, et habitoit une campagne aux environs de Copenhague; il paroît que c'est là qu'il est mort. Son rang, son talent, sa haute réputation, et la conviction profonde qu'il avoit manifestée en faveur de la croyance de l'Eglise romaine, ont tourné à l'honneur et à l'avantage de la cause catholique en Allemagne, dans ces derniers temps,

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le jour de l'Epiphanie, il y a eu à la cour un dîner auquel tous les Princes et Princesses ont assisté. Mgr. le duc d'Orléans a eu la fêve, et a choisi MADAME pour Reine. -Le 4, S. A. R. Mgr. le duc d'Angoulême a visité l'Ecole royale Polytechnique.

- Depuis plusieurs jours, Mme, la duchesse de Tourzel, ancienne gouvernante des enfans de France, est malade. S. A. R. MADAME est allée la visiter.

M. le comte Gentil-Saint-Alphonse passe de la direction du personnel du ministère de la guerre au commandement de l'Ecole d'équitation de Saumur.

- M. le Barbier de Tinan, intendant militaire en Corse, remplace M. le baron de la Martelière, dans la direction du materiel administratif de la guerre; M. Melcion d'Arc, chef du bureau du personnel de l'intendance militaire, des décorations et des grâces, est aussi remplacé.

La chambre des députés ne prononcera pas sur une pétition de M. Vincent, relative au rappel des régicides, et semblable à celle qui a été condamnée par la chambre des pairs à être lacérée publiquement. On dit que M. Vincent a deinandé à la retirer, et que la commission des pétitions lui a écrit qu'il n'avoit qu'à se présenter, et qu'on la lui rendroit

sur son reçu.

Si MM. Gévaudan et Simon n'ont pas appelé du jugement qui les condamne à 200 fr. d'amende, ce n'est pas l'envie qui leur en manquoit. Ils ne le cachent pas; ils avoient l'intention de frapper l'opinion publique, et de mettre sous les yeux la lutte des droits constitutionnels avec le pouvoir. Mais ils ont en tout lieu de penser que la cour royale et la cour de cassation leur seroient contraires. Et de plus, dans un moment où l'on menace la Charte et la loi des élections, qui, selon eux, est la Charte toute entière, ils n'ont voulu vì du distraire l'opinion publique de ces grands objets; c'est ce qu'ils ont coufié au public dans une lettre qu'ils ont fait insérer dans les feuilles libérales.

- M. le comte Decazes est indisposé; depuis deux jours, S. Exc. ne sort point, et ne reçoit personne.

Une association, qui veut garder l'anonyme, a fait remettre à la caisse d'Epargnes et de prévoyance, une inscription sur le grand-livre, de 8000 fr. de rente.

Un journal a remarqué que M. le général Foy, député, s'est présenté dernièrement à la cour, décoré de l'ordre du Croissant, qui lui a été envoyé par le Grand-Seigneur; ce général croit apparemment que Sa Hautesse est moins impopulaire que Louis XIV.

Le Constitutionnel a annoncé que les habitans de la ville de Hum avoient adressé à M. le général Foy, une pétition en faveur de la loi des élections. Une lettre particulière venant de cette ville, dit qu'en effet on y a colporté une pétition de cette nature dans tous les cabarets; mais qu'elle n'a été signée que par quelques révolutionnaires obscurs, et que la saine majorité des habitans n'y a pris aucune part.

-M. le recteur de l'académie de Toulouse ayant été informé que plusieurs étudians en droit de cette ville s'étoient réunis pour proposer une pétition adressée aux chambres pour le maintien de la Charte, a écrit au doyen de la Faculté, que tout étudiant qui prendroit part à des pétitions de ce genre, seroit soumis au jugement de la Faculté, qui prononceroit la privation d'une ou de deux inscriptions, ou même l'expulsion, suivant la gravité des circonstances.

- Un riche particulier, mort dernièrement à Chartres, M. Reyınond, a fait, en faveur des pauvres, les dispositions les plus picuses et les plus charitables. Voici l'état de ses legs : le premier de 30,000 fr., à l'hospice des vieillards de Chartres; le second de la somme nécessaire pour acquérir 1760 fr. de rente a l'hospice dit Marie-Thérèse de la même ville; le troisième d'une somme de 10,000 fr. aux Ecoles chrétiennes; le quatrième d'une pareille somme aux pauvres femmes en couches; le cinquième d'une même somme aux religieuses Sœurs grises; le sixième de la même valeur aux Sœurs de la Providence; le septième de 20,000 fr. aux pauvres de Chartres et de Nogent-le-Rotrou; et le huitième d'une pareille somme au séminaire établi dans la ville de Chartres. Une ordonnance du Roi, du 20 octobre, a autorisé ces legs.

-L'empereur de Russie a souscrit pour la somme de 2000 fr. à l'érection du monument à la mémoire de M. de Malesherbes.

- Vers la fin du mois de décembre dernier, la police de Berlin a fait saisir un écrit intitulé: Preuve tirée de la Bible que Jésus-Christ a vécu sur la terre vingt-sept ans après son crucifiement. L'auteur de cet écrit se nomme Breneke. Le seul titre pourroit faire juger que cet homme est fou.

Le 28 décembre, le duc de Cambridge a fait l'ouverture de l'assemblée des Etats de Hanovre.

- Il est mort à Cadix, depuis le 13 septembre, jour où on a reconnu l'existence de l'épidémie, jusqu'au rer. décembre, 2777 hommes, 661 femmes, et 952 enfans; en tout, 4390 individus. Lors de l'épidémie de 1800, il mourut go4a

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