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personnes; 4766, en 1894; 4304, en 1810. Année commune, et lorsqu'il n'y a pas d'épidémie, la mortalité va de 2400 à 2500 invidus.

- Depuis le 1er. juillet 1818, il n'est sorti aucun corsaire des ports de Tripoli. Le dey a l'intention de faire sa paix avec toutes les puissances chrétiennes; il a invoqué à cet effet la înédiation de l'Augleterre.

Les journaux ont parlé du massacre des prisonniers royalistes fait, le 8 février dernier, par les indépendans, dans l'Amérique méridionale. Il paroît que ce massacre a révolté beaucoup de patriotes, et pourra contribuer à en rame, ner quelques-uns.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Le 4, M. de Cassaignolles, l'un des secrétaires, lit le dernier procèsverbal. M. le baron Pasquier prend la parole; il répond à plusieurs des observations faites par M. B. Constant, et relatées dans ce procèsverbal, et déclare que si, dans la séance du 24, les ministres n'ont pas répondu au discours de M. de Chauvelin, c'est parce qu'ils n'en ont pas trouvé les argumens assez forts pour mériter d'être réfutés sérieusement; que d'ailleurs ils ne reculeront jamais devant les demandes de renseignemens qui pourroit leur être adressées, et qu'ils s'explique, ront nettement et franchement quand le temps en sera venu. M. de Grammont crie de sa place qu'il faut du moins qu'ils respectent la chambre, sans quoi on les rappellera à l'ordre. M. de Chauvelio, qui a réclamé la parole pendant le discours de M. Pasquier, rappelle et approuve les observations de M. B. Constant, Il assure que c'est pour prouver son respect pour la chambre et pour les ministres qu'il n'a pas relevé, dans la séance du 24, les injures dirigées contre les électears et contre les députés choisis par eux. Il fait observer qu'il auroit pu interpeller le ministre qui a osé dire qu'il n'y avoit pas un honnête honine qui ne dût gémir des moyens employés pour préparer son élection; qu'il auroit pu lui demander aussi s'il vouloit consentir à la comparaison des moyens employés dans les dernières éleotions avec ceux qui l'ont élevé aux emplois qu'il a remplis jusqu'ici. Cette saillie fait rire plusieurs membres, et M. Pasquier lui-même. Μ. Deinarçay annonce qu'il veut profiter de l'aveu fait par M. Pasquier, que toujours prêts à donner des renseignemens pour des causes légitimes, et qu'il va faire une remarque qui intéresse tous les députés des dernières séries, et principalement ceux de la troisième. M. Beslay se récrie pour que l'on me parte pas en son nom. M. Demarcay ajoute que cette remarque intéresse aussi les électeurs qui ont nommé ces derniers députés. Il cite à ce sujet

que les ministres de S. M. seroient

une phrase du discours de M. Pasquier, dans laquelle ceux-ci paoissent attaqués. M. Pasquier proteste qu'il n'a pas parlé ainsi. M. Demarçay, appuyé par le côté gauche, soutient le contraire, et poursuit sur le même ton; il impute au ministère les intrigues qui ont été suscitées dans les colléges électoraux. Il rappelle, en peu de mots, ce qui s'est passé aux élections de París en 1817 et en 1818, et afhrme que, les ministres ont pris une part encore plus déloyale à celles de 1819. II cite, à l'appui de cette assertion, un fait puisé dans une pièce offidemancielle, et relatif département de la Viende, et conclut en au dant que M. le ministre des relations extérieures soit tenu de fournir la preuve de l'existence de la faction qui a influencé les dernières élec tions. Personne ne faisant d'autre réclamation sur la rédaction du procès-verbal, elle est adoptée. M. le ministre des finances annonce qu'il est chargé par S. M. de présenter à la chambre un projet de toi, qui a pour but de déclarer les acquisitions de biens nationaux entierement soldées, et les acquéreurs quittes et libérés envers l'Etat; le projet détermine aussi la liquidation de décompte des propriétaires connus sous le nom d'engagistes d'échangistes. ajoute ute que cette loi est le complément de l'article de la Charte qui assure l'inviolabilité de toutes les propriétés. M. Capelle, commissaire du Roi, donne lecture du projet de loi. La chambre ordonne qu'il soit imprimé et distribué, pour être discuté, le 6, dans les bureaux

ct

Le

ministre

Le 6, les bureaux de la chambre des députés se sont réunis, et ont procédé aux choix des présidens et des secrétaires. Ils se sont ensuite livrés à l'examen préparatoire des drax projets de loi tendant à fixer J'époque de la liberation des acquéreurs des biens nationaux, desungagistes et échangistes. Il n'y a pas encore de jour fixé pour une séance publique.

On a l'espérance de voir cesser, au moins dans quelques cantons du royauine, les divisions fâcheuses qui s'étoient élevées à la suite du Concordat de 1801. Ces divisions, on commence à le voir, n'ont plus même de prétexte, aujourd'hui que le Pape, les évêques, le Rot, sont tous d'accord, et out dressé de concert ou accepté un arrangement pour pourvoir aux pressans besoins des diocè es. Ceux qui se fai soient gloire de suivre le corps épiscopał, pourroient-ils s'écarter des exemples et des conseils que leur donnent les pasteurs dont ils proclamoient eux-mêmes les droits, il y a quelques années? Les évêques sont unis pour prêcher la soumission et l'attachement au saint Siege, et il y auroit aujourd'hui une double témérité à persévérer dans une scission qu'ils condamnent. Les pièces suivantes nous ont paru propres à déterminer ceux qui hésiteroient encore à céder à l'autorité. Un prélat recommandable par ses vertus, et longtemps proscrit, M. de Coucy, ancien évêque de La Rochelle, ayant été consulté par quelques prêtres de son ancien diocèse, sur la conduite à tenir dans ces circonstances, a fait les ré ponses qu'on va lire, et les a communiquées à plusieurs personnes. Iustruit qu'on abusoit encore de son nom pour autoriser une division qui l'aftlige, il a permis que l'on publiat des sentimens qu'il confirine d'ailleurs si bien par des démarches publiques. Le prélat a remis lui-même ces lettres, certifiées de sa main, à M. l'abbé Labouré, ecclésiastique de l'ancien diocèse de La Rochelle, aujourd'hui du diocèse d'Angers, et curé du Longeron, près Chollet. Nous nous faisons donc un devoir de répondre aux vues d'un évêque si zélé pour le bien de l'Eglise et pour l'afferinissement de la paix, et nous insérons ici par extrait ses lettres, dont nous avons sous les yeux les copies certifiées par M. de Coucy. On verra que la première et la troisième lettres sont de ce prélat, et la seconde d'un ecclésiastique de son ancien diocèse, qui ne s'étoit point soumis au Concordat de 1801. Ces copies doivent rester entre les mains de M. Labouré.

Première lettre de M. l'archevêque de Reims à M. l'abbé Joubert.

Mme. la marquise de la Rochejacquelin, mon très-cher et respectable ami, m'a communiqué une partie de vos doutes et perplexités dans les circonstances actuelles, ainsi que les sentimens d'intérêt et d'atuachement que vous me conservez; j'y suis infiniment sensible: car rien ne peut me faire oublier les rapports et les lien's sacrés qué la Providence avoit formés entre nous, et les temps désastreux que nous avons parcourus n'avoient servi qu'à les' resserrer d'une manière plus particulière. Ces sentimens subsisteront toujours pour les dignes coopérateurs qui, comme vous, se sont concilić Pestime et l'amitié de ceux mêmes qui avoient quelque différence dans l'opinion......

Point d'exageration, mon cher ami; il me semble que, dans ce moment-ci, vous pouvez moins que jamais vous refuser à une rénnion qui est l'objet de tous mes vœux, comme de ceux du nouveau pontife que l'Eglise vous envoie. Qu'attendriez-vous, si l'autorité du chef de l'Eglise, de tout l'épiscopat françois, du Ror, ne vous suffisoit pas? Prenez garde qu'il est des bornes au-delà desquelles il n'est plus de véritable vertu. Vous êtes invité de toutes parts à une réunion; vous l'êtes par le Papeet tous les évêques, vous l'êtes par votre ancien premier pasteur, comune par le nouveau. Quels téméraires oseroient dire: Nous verrons la marche que l'on prendra; nous jugerons si on peut prendre confiance dans les nouveaux venus...... Hélas! ce seroit done tout ce qu'il y a de plus respectable dans l'Eglise cité à leur tribunal? Ils seroient donc devenus juges de tous les juges dans la foi, de droit et de fait..... Je vous avoue que si c'est-là de la sagesse, elle passe toutes mes conceptions. J'ose dire que je croirois devant Dieu avoir moins de risques à courir en me trompant avec tout l'épiscopat, si cela étoit possible, qu'en m'opiniâtrant à chercher la vérité dans un isolement aussi contraire aux règles de l'unité catholique. Il est bien dangereux en matière de foi et de discipline générale de voguer sans pilote, et on n'est pas excusable de prétendre en savoir plus que les supérieurs que le ciel nous donne. Au lieu de penser à les juger, il est bien plus dans l'ordre assurément de saisir tous les moyens de conciliation et de rapprochement qu'ils vous offriront. Je suis d'accord avec eux pour tout, mon cher ami; ce seroit très-injustement qu'on croiroit qu'en faisant cause commune, je suis en contradiction avec moimême.. Ne laissez ignorer mes sentimens à aucun de mes chers anciens coopérateurs qui pensent comme vous. Je n'anrai de consolation que lorsque je les saurai unis et soumis au nouvean pasteur que Dien vient de leur donner dans sa miséricorde; j'ai désiré Jui servir d'assistant dans la cérémonie de son sacre, pour donner un nouveau gage de mon amour et de mon attachement au troupeau chéri que je porterai toujours dans mon cœur, ne recomutandant aux prières de tous les fidèles comme de tous les pasteurs, réunis dans les liens de la foi et de la charité. Soyez donc mon interprète auprès de tous, et croyez qu'on ne peut rien ajouter aux sentimens d'estime et d'affection avec lesquels je suis, en N. S. J. C., auteur de tout don parfait,

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Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

JEAN-CHARLES, ancien évêque de la Rochelle, archevêque élu de Reims.

Paris, 7 novembre 1819.

Réponse de M. Joubert, prétre desservant de Boismé.

Monseigneur, j'ai reçu la lettre que Mme, la marquise de la Rochejacquelin m'a envoyée de votre part; elle m'a fait un plaisir bien sensible. J'y vois la bonté et la charité d'un père qui cherche à consoler ses enfans. Je vous avoue que mon ame étoit plongée dans de grandes inquiétudes; je ne savois quel parti prendre: d'un côté, j'avois devant les yeux les raisons péremptoires que vous alléguiez au saint Père pour ne pas adhérer au Concordat. Je craignois que l'empire des circonstances n'eût contraint à faire ce dernier arrangement. D'un autre côté, l'autorité du Pape, celle de la majeure partie des évêques françois, même réclamans, votre adhésion surtout, Monseigneur, tout cela faisoit un conflit d'idées dans mon esprit, et tourmentoit mon ame. Je ne demandois pas mieux que d'obéir; mais enfin je ne savois trop à qui je devois obéissance. Votre lettre a dissipé le nuage épais que des idées sombres avoient élevé dans mon esprit. J'écoute votre voix, parce que je connois votre bon cœur et votre franchise. Successeur des apôtres, vous êtes dépositaire des vérités du salut. Puisque vous m'assurez que l'on s'écarteroit de la voie du salut en refusant de se réunir, j'accepte cette réunion. Je reconnoîtrai M. de Bouillé pour mon pasteur; je lui vouerai la même obéissance qu'à vous; mais qu'il en coûte à inon cœur de rompre les liens qui nous unissoient, et de savoir que nous ne vous avons plus pour pére! Que d'obligations nous vous devons de nous avoir conduct pendant ces temps orageux, et de nous avoir préservé des éteils sans nombre où étoit notre foi. J'ai communiqué votre lettre aux confrères; ils paroissent entrer dans vos sentimens, et disposés à donner à votre cœur la consolation qu'il désire en acceptant la réunion. Ils partagent mes regrets de ne plus vous voir à notre tête. Nous vous prions de nous conserver vos bontés; nous vous assurons aussi que nous n'oublierons jamais de prier le Seigneur pour votre conservation. Recevez l'assurance des sentimens de respect, d'obéissance et d'attachement avec lesquels j'ai l'honneur d'être de votre grandeur,

Monseigneur,

Le très-humble et très-obéissant serviteur,

Boismé, 23 novembre 1819.

Signė, JOUBERT.

Conforme à l'originat,

JEAN CHARLES, ancien évêque de La Rochelle, archevéque élu de Reims,

Seconde lettre de M. l'archevêque de Reims à M. Joubert.

Que votre lettre m'a consolé, mon cher ami, et que d'actions de grâce je rends à Dieu de ce que je vous vois enfin en paix avec vousmême, en vous unissant plus étroitement que jamais avec le chef suprême de l'Eglise universelle et le corps épiscopal de l'église de France. Nous sommes près de quatre-vingts évêques, tant anciens que nouveaux, qui avons accédé aux derniers arrangemens sur le Concordat conclu entre le souverain Pontife et le Rot très chrétien, en 1817, de nouveau confirmé au mois d'août dernier. Nous avons souscrit à cette époque une circulaire pour ramener à la concorde ceux qui, toujours defians, paroissoient persister à s'isoler du sein de l'Eglise. Cette scission, si fâcheuse pour les pasteurs comme pour les bons fidèles, étoit une plaie désolante pour l'église de France, qui a tant à gémir sur une infinité d'autres, et notre vœu a été unanime pour travailler de concert à réunir tous les cœurs. Sans doute, nous avons cédé aux circonstances; mais nous avons agi sans contrainte, afin que les peuples ne fussent pas dépourvus de moyens nécessaires au salut, et conservassent des pasteurs dignes et capables de les y conduire, ou plutôt nous avons eu la prudence de ne pas agir de nous-mêmes, et d'en référer au souverain Pontife, qui aujourd'hui n'a pas à gémir sous un joug de fer, comme en 1801. Cette différence est si sensible qu'elle doit frapper tous ceux qui y mettent la même droiture, la même bonne foi que vous; aussi je ne suis pas étonné de l'impression que ma lettre a faite aut

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