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ecclésiastiques. Serons-nous plus attachés à l'Eglise quand on nous aura inspiré des préventions pour les institutions qu'elle permet et qu'elle consacre par son autorité, et ne sent-on pas quel est le résultat naturel de ces plaintes et de ces reproches prodigués sans discernement?

Fleury a-t-il été plus fondé à supposer que les décisions des papes des premiers siècles out tonjours été rendues en concile? Il semble avoir voulu faire croire que ces décisions tiroient leur force de la présence des évêques, s, plutôt que de l'autorité du souverain Poutife; mais ce systême iroit à détruire la primauté pontificale. Le concile ou consistoire que le Pape assemble pour les délibérations importantes a pour but de chercher des conseils et des lumières; mais c'est dans le Pape senl que réside l'autorité, et sûrement Fleury ne pensoit pas que les évêques ou les conciles d'Italie eussent, indépendaminent du Pape, une juridiction quelconque sur les églises étrangères.

La distinction entre le saint Siége et le Pape est une formule très-familière aux ennemis de l'un et de Pautre. Launoy et des sectaires fort récens s'en servent habituellernent. Ils espèrent par-là échapper à tous les reproches, et après avoir bien déclamé contre les papes, ils en sont quittes pour protester de leur respect pour le saint Siege. Cela est commode. Des gens condamnés par le Pape se félicitent d'échapper à la condamnation en recourant au saint Siége. Rejetés de la communion du Pape, ils prétendent la conserver avec le saint Siége. Mais qu'est-ce que le saint Siége séparé du Pape? On ne le voit point, il ne parle point, on n'a rien à craindre de lui. Il ne laisse qu'une idée vague, au lieu que la personne du Pape existe, parle, veille, et présente une idée nette et précise. Cette distinction est done pour plusieurs un moyen de pallier le schisme. Ce p'est sûrement pas dans cette vue que Fleury a insinué cette distinction; mais il a ouvert une voie que les novateurs ont élargie depuis, et les maximes de cet historien sont devenues entre leurs mains une source féconde de subtilités et d'erreurs.

. Enfin dans le dernier paragraphe du I. volume, M. Marchetti reproche à Fleury le choix des auteurs qu'il suit de préférence, Matthien Paris, Luitprand, Pétrarque, Glabert, Villani, de Niem. Le prélat en cite des excmples qui tiennent sans doute plus à quelque inadvertance qu'à mauvaise intention. Ici finit le 1. volume de la Critique.

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Dans le second, après une dissertation préliminaire sur ce qui est de foi dans l'autorité du Pape, l'auteur entre dans quelques détails sur les fautes et les inexactitudes de Fleury. Un premier chapitre est destiné à rapporter des exemples des traductions défectueuses que l'historien a données des originaux. Il y a une trentaine de passages, qui sont rendus d'une inanière plus ou moins inexacte; mais on voit avec peine que ces inexactitudes tendent presque toutes à infirmer l'autorité du Pape, ou à prendre quelque Pape en défaut. Le second chapitre rapporte des témoignages anciens que Fleury a omis, et qui cependant, d'après son but et les matières qu'il traitoit, ne devoient pas, selon M. Marchetti, être supprimées. Le prélat demande pourquoi le célèbre historien a écarté précisément les passages contraires à ses opinions. Toutes cés omissions ne sont pas également importantes; mais il est difficile d'imaginer qu'elles proviennent toutes d'une simple distraction, ou d'une négligence excusable dans un long travail. Le troisième chapitre de la Critique renferme diverses obvations sur des endroits de Fleury; par exemple, sur la chute de Libère, sur l'Assomption de la sainte Vierge, sur les images, sur les pélérinages à Rome, sur l'élection du Pape par les cardinaux, sur le domaine temporel du Pape, et sur d'autres matières.

Dans une Addition à sa Critique, M. Marchetti présente quelques observations sur la continuation de 'Histoire ecclésiastique de Fleury; on sait que cette continuation est du père Fabre, Oratorien, qui y a compilé, sans mesure et sans goût, les faits les plus étrangers à l'histoire ecclésiastique. M. Marchetti en parle avec beaucoup de mépris, et en cela il ne sera blâmé de personne. Il y a long-temps que l'opinion des connoisseurs rs est fixée sur ce lourd écrivain, sur cet homme de parti, indigne d'écrire l'histoire, et de succéder à Fleury. Ses seize volumes ressemblent à la plus prolixe gazette. L'abbé Goujet, qui étoit lié d'opinions avec l'auteur, ne le ménage cependant pas dans ses Mémoires historiques et littéraires.

« L'ouvrage du père Fabre, dit-il, fut à peine entre les mains du public qu'on en sentit tous les défauts; style lâche et peu correct, peu d'exactitude dans les faits , un mélange excessif de l'histoire profane avec celle de l'Eglise..... Je fis beaucoup de changemens et de corrections, et les retranchemens les plus nécessaires aux deux volumes; et depuis il n'en a paru aucun du même auteur que je ne l'aie presque refondu avant l'impression. La méthode du père Fabre étoit singulière. Chacun de ses cahiers étoit toujours composé du même nombre de feuilles, chaque page avoit le même nombre de ligne, et l'écriture conservoit toujours le même caractère. Quatre cahiers étoient destinés sans variation à former deux volumes d'impression. Nulle rature, par conséquent point de révision. Il recouroit rarement aux sources. Il se contentoit de consulter un petit nombre d'historiens modernes, Baronius, son continuateur, et quelques autres, et il les copioit. Si on eût imprimé son ouvrage, tel qu'il sortoit de ses mains, au lieu de quatorze volumes, on en auroit au moins le double. Je n'ai jamais fait qu'un volume de ce qu'il comptoit devoir en former deux, J'aurois encore diminué ce nombre si les libraires m'en eussent laissé la liberté ».

Le dernier volume de M. Marchetti est terminé par quelques extraits du livre du père Baudoin de Housta, dont il a été question dans l'article précé

dent.

Tel est le plan de cet ouvrage, dont l'anteur paroît avoir fait une étude spéciale de l'histoire de l'Eglise et des monumens de la tradition, el montre beaucoup de zèle pour la défense des droits de l'Eglise et pour ceux du saint Siege. Les plus ardens gallicans ne pour rout lui refuser ce témoignage; mais en même temps ils lui reprocheront de n'avoir point assez ménagé son adversaire, et d'avoir qualifié quelquefois ses méprises avec une sévérité un peu vigoureuse. Ils diront qu'un homme du mérite et de la réputation de Fleury méritoit plus d'égards, et ne devoit pas être traité comme le seroit par exemple le père Fabre. Quoi qu'il en soit de ce défaut de forme, nous croyous que l'ouvrage de M. Marchetti ne peut manquer de piquer la curiosité. Il doit trouver sa place dans les bibliothèques à côté de l'Histoire de Fleury, et il fournira des matériaux à quiconque voudra se livrer à une étude intéressante pour le simple fidèle, et plus wile encore pour les prêtres. La traduction paroft avoir été faite avec beaucoup de précipitation, et auroit besoin d'être revue avec soin; il en avoit paru une première édition en 1803; on croit qu'elle fut imprimée en Belgique : on l'a suivie exactement dans la nouvelle édition.

Dans notre premier article, en citant les écrits où Fleury est critiqué, nous avons oublié de faire mention des Remarques sur l'Histoire ecclésiastique, et spécialement sur les Discours de Fleury; par Muzzarelli; Rome, 1807; in-8°. de 139 pages. Il y en a en plusieurs éditions en italien, et la traduction que nous avons vue est faite sur la quatrième édition. Le théologien italien y relève avec sévérité un assez grand nombre de passages des Discours de notre historien.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. S. M. vient de nommer pour ses aumôniers de quartier, MM. les abbés de Castries et de la Chapelle, en remplacement de MM. les abbés de Chambre et de Bouvens, qui ont donné leur déinission en raison de leur âge et de leurs infirmités.

-Demain dimanche, 50 janvier, célébrera, en l'église de Saint-Roch, la fête de saint François de Sales. Mgr. l'archevêque de Nisibe, nonce apostolique, y officiera pontificalement.

Mgr. l'archevêque de Trajanople a reçu, ces jours derniers, les bulles qui lui coufèrent ce titre avec celui de coadjuteur de Paris.

-

M. l'abbé Frayssinous, grand vicaire de Paris et prédicateur ordinaire du Roi, commencera dimanche prochain, 30 janvier, ses conférences à Saint-Sulpice.

M. l'abbé le Coq, chanoine de Notre-Dame, prechera cette année la Station du Carême devant S. M.; ce prédicateur a déjà occupé avec succès la plupart des chaires de la capitale.

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