: leurs vertus. Je suis donc bien loin d'avoir annonce au conseil épiscopal d'Autun, les discordes et les maux que les missionnaires traînent après eux : je me dois donc à moimême de désavouer l'article de votre journal, du samedi 29 janvier dernier, ou de pareils sentimens et une pareille conduite me sont prêtés bien gratuitement. >> Comme j'aime à croire que vous avez été trompés (car je ne puis penser que vous ayez voulu me calomnier), je vous prie, Messieurs, d'insérer mon présent désaveu dans votre plus prochain journal. J'y ajoute la déclaration bien sincère que, si j'en avois le pouvoir comme j'en ai le désir, les missions roient lieu dans toutes les communes de la France. J'ai l'honneur, etc. ». Autun, 5 février. Signé, DUNAN, vicaire général d'Autun. - Nous rendîmes compte, l'année dernière, de la partie des procès - verbaux des conseils-généraux, en 1818, qui pouvoit avoir rapport à la religion; nous n'aurons pas, à ce qu'il paroît, des détails moins satisfaisans à donner sur l'esprit qui a dirigé ces conseils en 1819. Déjà nous avons rapporté les votes du conseilgénéral de la Vendée relativement au siége épiscopal de Luçon, Celui de l'Allier a également manifesté les vues les plus louables. Après avoir pris les moyens les plus efficaces pour l'acquisition d'un bâtiment propre à recevoir M. l'évêque de Moulins, il a sollicité la mise en possession de ce prélat, et il a fondé sa demande sur les besoins des campagnes, et sur les vacances croissantes des succursales. Il a voté quatre bourses pour l'éducation de quatre jeunes ecclésiastiques, et a annoncé l'intention d'établir, pour l'année prochaine, un grand séminaire. Le conseil s'est aussi occupé des écoles; il eût bien souhaité pouvoir affecter des fonds à un établissement de ces bons Frères dont tous les gens sages reconnoissent l'utilité; mais les charges du département ne lui ayant pas permis cette dépense pour 1819, il es père au moins pouvoir réaliser son vœu en 1820. Les corporations religieuses, dit le conseil, sont seules pro pres à établir un systéme uniforme, inaccessible à la corruption du monde. Le conseil sollicite donc le rétablissement des congrégations pour l'éducation des enfans des deux sexes, et dans cet esprit il a volé une somme de 2000 fr, pour être distribuée aux chefslieux d'arrondissement; mais à condition que les écoles seront dirigées par les pieuses Filles de Saint-Vincent de Paul. C'est ainsi que toutes les délibérations de ce conseil ont été marquées au coin du zèle et de la sagesse, -Un écrit intitulé: la Mission de Carpentras, en 1819, par J. S. Bernard, contient des détails sur ce qui s'est passé dans cette ville dans cette circonstance. Cette mission a eu lieu sur la demande de M. Justiniani, curé de Saint-Siffrein, et de M le marquis des Isnards, maire de la villes huit missionnaires en ont partagé les travaux. On commença le 31 octobre, par une procession solennelle, à laquelle les autorités assistèrent. Le soir, M. l'abbé Desmaive annonça en chaire l'ordre des exercices, qui se sont faits dans l'ancienne cathédrale de Saint-Siffrein et dans l'église de l'Observance, L'auditoire étoit déjà nombreux, et ne fit que s'accroître de jour en jour. Le chant des cantiques, les instructions familières, les conférences sur les preuves de la religion, les gloses, le développement des grandes vérités de la foi, tout contribua à persuader et à émouvoir, Des curés et des ecclésiastiques voisins vinrent aider Je clergé de la ville, tandis que les infatigables missionnaires faisoient des excursions dans les paroisses voisines. Les congrégations religieuses, les associations de charité, le college, les prisons, eureut aussi part aux bienfaits de la mission. Les principales cérémonies furent une amende honorable, le renouvellement des vœux du baptême, qui ent lieu le 24 novembre; la communion générale des hommes, les 5 et 12 décembre: on peut évaluer à trois mille le nombre de ceux qui y prirent part, et 'on remarqua qu'un grand nombre de Adèles de Monteux et de Pernes vinrent processionnel lement participer à cet acte de piété. La consécration à la salute Vierge se fit le 8 et le 9 décembre; le 12, on alla au cimetière, et le surlendemain la croix fut plantée à la suite d'une procession faite avec une pompe extraordinaire. La mission fut close le 19 décembre. La relation que nous suivons retrace d'une manière fort animée le changement qui s'est opéré dans la ville, l'impulsion donnée aux esprits, l'élan général, et elle cite beaucoup de passages des discours des missionnaires, et des faits édifians dus à l'ardeur de leur zèle, et à l'ef. ficacité de la parole de Dien, Une ordonnance royale, du 12 janvier, rendue sur la proposition de M. l'évêque de Nantes, érige en "succursales les églises de dix-huit communes qui étoient dépourvues de pasteurs, dont huit dans l'arrondissement de Nantes, trois dans celui de Paimbœuf, trois dans - celui de Savenay, deux dans celui d'Ancenis, et deux dans celui de Châteaubriant. - Dom François-Xavier Cienfuegos y Jovellanes, évêque de Codix, a adressé, le 9 janvier, aux fidèles de son diocèse, une pastovale pour les exhorter aux sentimens de fidélité qu'ils doivent à leur souverain dans -Jes circonstances où ils se trouvent. Il est instruit que des proclamations séditieuses ont été adressées par tes révoltés aux habitans pour les attirer dans leur parti, et il les prémunit contre la sédition. & Ces hommes trompeurs, dit-il, n'ont d'autre but que de satisfaire leur haine contre l'autorité, ou de se soustraire au châtiment qu'ils méritent. Dévorés d'ambition, ils cherchent à saisir ce même pouvoir qu'ils ne peuvent supporter dans les autres, Comme ils connoissent la grande influence que la religion exerce sur vos esprits, ils semblent l'invoquer, et promettent de la respecter; mais quelle confiance peuvent-ils inspirer quand on les voit dès le premier pas dans leur entreprise violer un des préceptes les plus formels du christianisme? Se révolter egntre l'autorné légitime, c'est résister à Dieu même, et la religion ne blame rien plus fortement que le défaut. d'obéissance envers le prince. Votre propre intérêt est ici d'accord avec votre devoir »... Ces exhortations du prélat sont aussi affectueuses que pressantes, et on aime à voir les premiers pasteurs parler un langage si conforme à l'esprit de son ministère et au bien de ses Quailles. NOUVELLES POLITIQUES. PARIS. Le 6, la cour a pris le deuil pour huit jours, à l'oc casion de la mort de l'électrice de, Hesse. - M. le duc de Richelieu est chargé par le Roi d'aller de sa part complimenter en condoléance le nouveau roi d'Angleterre. あ M. de Châteaubriand vient de publier dans le Conser vateur un morceau remarquable sur les affaires d'Espagne, Il y signale les véritables uses de l'insurrection d'Andalousie, et oppose aux déclamations des libéraux des faits et des citations historiques: Cette constitution des cortès dont on fait grand bruit, étoit un chef-d'œuvre de démocratie. On y décidoit que la souveraineté réside essentiellement dans la nation, et on y réduisoit le roi à n'être qu'un commis des cortès. C'étoient eux qui proposoient les lois, qui faisoient de's ordonnances. Le roi ne pouvoit se marier sans leur consentement. Il leur prêtoit serment, et ils ne lui, en prêtoient point. Es régloient l'éducation des princes et le traitement des ministres. Dans l'intervalle des sessions, ils avoient une députation permanente composée de sept membres pour surveiller les affaires. Il est vraiment fâcheux que Ferdinand VII n'ait pas voulu accepter cette tutelle, et se mettre dans une situation pire que celle qui a conduit Louis XVI à l'échafaud. - Le 21 de mois, la cour d'assises de Paris s'occupera de l'affaire relative à un écrit dénoncé comme séditieux, et qui est intitulé: Mémoires pour servir à l'histoire de France: en 1815. - M. de Corbière, membre de la chambre des députés, qui étoit en congé, est de retour à Paris. - On attend toujours les modifications projetées pour la loi des élections; tout le monde en sent la nécessité. La loi de 1816 flattoit l'orgueil de la multitude; le moins impose pesoit autant que le millionnaire dans la balance électorale, et comme le nombre des petits propriétaires surpasse de beaucoup le nombre des grands, les premiers étoient maî tres absolus des élections, en sorte qu'on pourroit dire que les grands propriétaires étoient déchus par le fait de leurs droits électoraux. On remédiera à ce vice dans le nouveau projet. Il y aura, dit-on, trois classes d'électeurs formant trois colléges différens. Les grands propriétaires, qui paient goo fr. d'impositions et au-dessus, seroient dans une première classe, les propriétaires qui paient de 5 à goo fr.. dans une deuxième; et les petits propriétaires de 3 à 500 fr., dans une troisième. Chacun des colléges feroit ses nominations à part, de sorte que toutes les propriétés seroient représen tées. Le partage des députés seroit égal entre les classes. Quel ques-uns vouloient la réunion des trois colléges au chef-lien on espère qu'on renoncera à cette idée, qui donneroit encore beaucoup d'avantage à la dernière classe d'électeurs. Ce projet paroît avoir été discuté réceminent dans un conseil des ministres, auquel avoient été appelés M. Lainé et quelques royalistes connus: on dit qu'ils ont encore proposé quelques.** changemens propres à rendre la loi plus favorable encore aux intérêts de la monarchie. Un journal, reconnu pour être le dépôt des pétitions en faveur de la loi des élections. ,en renfermoit derniereinent une qui étoit attribuée aux habitans de Mirecourt. Le fait est qu'on l'a colportée pendant six jours dans tous les carrefours et cabarets de cette ville; mais que l'on n'a recueilli qu'un petit nombre de signataires, la plupart manouvriers. On se rappelle que M. Demarçay a demandé la convocation des colléges électoraux pour compléter quelques députations, entre autres celle de l'Isère. Mais ne voilà-t-il pas que le Journal de l'Isère ne trouve pas cela bon. La députation de ce département est complète, selon lui; l'iniquité et la violence s'opposent seulement à ce que le quatrième élu siége. Cela s'appelle tenir fermement aux principes, et se roidir contre l'opinion. - Les amis de la loi des élections ne s'en tiennent plus à leurs pétitions, dont le mauvais succès les irrite. M. Heken vient de publier un écrit intitulé : Appel à la raison publi |