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n'a plus le mêine motif: on saura donc que dernièrement nue actrice fameuse ayant paru sur le théâtre de SaintMalo dans tout l'éclat d'une parure pleine de magnificence, de jeunes impies, enivrés d'admiration, se sont mis à chanter en son honneur les prières que l'Eglise réserve pour le plus auguste de ses mystères. Très peu de voix se prêtèrent à cette dérision sacrilege; mais elle n'a excité aucune réclamation. C'est à cette même époque que les missionnaires étoient chassés de Brest et couverts d'injures à Morlaix.

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- On lisoit dernièrement dans la Renommée que les croix élevées en dehors des temples sont une insulte faite à ceux qui ne sont pas catholiques. Incessaniment les déistes se croiront injuriés quand on parlera de religion devant eux, et il ne sera plus permis de nominier Dien pour ne pas désobliger les athées. Il faut convenir que les gens qui n'ont point de religion deviennent bien ombrageux. C'est aux catholiques seuls qu'il n'est pas permis d'être susceptibles. On insulte leur religion dans des journaux, dans des pamphlets, dans des caricatures, et on veut qu'ils dévorent ces outrages en silence. On leur interdit jusqu'à la plainte, tandis que tout est permis à ceux qui ont un autre culte, ou qui n'en ont point du tout. Telle est la tolérance et l'équité de NOS adversaires.

Il règne à Dôle la plus heureuse harmonie entre le clergé, les corps militaires et les autorités civiles. Le régintent des cuirassiers d'Angoulême, qui y est en garnison, tient une excellente conduite. L'année dernière, dix-huit cuirassiers firent leur première communion, et un juif et un protestant abjurèrent. Cette année, des officiers ont fait aussi leur première communion, et on y prépare en ce moment plusieurs cuirassiers. C'est M. l'abbé de Grenthe qui les instruit; il est aumônier de ce régiment, et montre dans cette place le zèle et le dévouement dont il a fait preuve dans d'autres circonstances. Dernièrement, a réuni chez lui le corps

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des officiers avec le clergé de la ville, et cette réunion a fait éclater, de part et d'autre, une bonne intelligence et une cordialité qui sont aussi agréables pour le présent que consolantes pour l'avenir.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le 17 au matin, les musiciens des gardes du corps ont exécuté des symphonies sous les fenêtres de S. M. pour célébrer l'anniversaire de sa naissance. A dix heures, les Princes et Princesses de la famille royale et du sang sont venus rendre visite au Roi; et après avoir entendu la messe dans ses appartemens, S., M. a reçu les hommages des minis tres, des ambassadeurs, des maires de Paris, et des étatsmajors des troupes en garnison dans la capitale. Le soir, le Roi a dîné avec tous les Princes et Princesses.

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paroît que nous sommes décidément à la veille d'une crise dans le ministère. Les projets pour en former un nouveau se succèdent rapidement; mais dans tous ces projets M. Decazes reste, et se trouve même à la tête du conseil, et P'on n'y voit point encore les noins de ceux que les vœux des royalistes appeleroient aux premiers postes de l'administration.

Le 15, MM. Marchant et Pombel ont été appelés à comparoître devant M. le juge d'instruction, en qualité de meinbres de la Société des amis de la liberté de la presse.

- Un violent incendie a éclaté, le 3 octobre dernier, dans le village de Cuzi (Nièvre), Plusieurs familles sont réduites à une affreuse misère, et se trouvent sans asile. M. le curé de Taunay, qui dessert cette paroisse, ayant fait porter au pied du trône la nouvelle de ce désastre, S. M. et les Princes ont donné une somme de 1800 fr. pour être distribuée aux habitans qui ont le plus souffert.

- Une ordonnance royale assigne une somme de 50,000 fr. pour remettre en état les bâtimens de l'ancien collége des Jésuites à Tournon, où l'on a le projet d'établir un collége.

- Le grand-duc de Bade a fait publier un édit de censure pour tous les ouvrages qui seront désormais imprimés et mis en circulation dans ses Etats. Cet édit suspend, pendant cinq ans, la liberté de censure dont jouissoient les universités d'Heidelberg et de Fribourg.

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(Mercredi 24 novembre 1819.).

SUR LES MISSIONS.

(No. 552).

A voir l'acharnement avec lequel on déclame contre les missions, on croiroit que c'est une chose inusitée, et dont personne n'avoit jamais ouï parler auparavant; cependant les missions ont toujours été d'usage dans l'Eglise, et, coinme l'a dit un illustre écrivain, le christianisme n'est qu'une grande mission qui se contique depuis dix-huit siècles. Que sont au fond les missions? que s'y passe-t-il d'obscur et de suspect? Examinons de quoi elles se composent; nous rechercherons ensuite si c'est une idée nouvelle et une invention des derniers temps : ce sera peut-être le moyen de dissiper bien des préventions, du moins chez ceux qui sont de bonne foi.

Les missions sont des exercices publics, où, par des instructions simples, on s'efforce de ranimer dans les hommes la connoissance et l'amour de la religion, de les exciter à la douleur de leurs fantes, et de les porter à mener une vie plus régulière et plus chrétienne. Les missions ne se font que sur la demande ou avec l'assentiment des pasteurs; tantôt ce sont les curés qui, ne pouvant suffire aux besoins du ministère dans une population nombreuse, appellent eux-mêmes les missiounaires à leur aide, et les prient de réveiller des hommes assoupis, et d'échauffer des cœurs insensibles, tantôt c'est l'évêque qui appelle ces hommes zélés pour suppléer à la disette de ses coopérateurs. Jamais il ne se fait de missions sans l'ordre et la permission de l'évêque; c'est lui qui donne les pouvoirs, et qui détermine les règles qu'il convient d'observer. Les exercices sont de plusieurs sortes; les prédications que l'on fait ordinairement de grand matin, afin que les ouvriers aient le temps d'y assister avant l'heure de leurs travaux; Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Ror. D

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les catéchismes, qui sont plus ou moins développés, suivant les besoins; les instructions familières, les priè res et les cantiques.

Les prédications doivent surtont être simples; on n'y traite point ces sujets métaphysiques, qui, le plus souvent, ne servent qu'à faire briller le talent; on y évite tout ce qui est académique et recherché. Les vérités premières de la religion, les fins de l'homme, les vices les plus répandus, le salut, le péché, l'impénitence, voilà les sujets les plus ordinaires de ces sernións, où l'on tâche surtout de frapper l'esprit et de toucher le cœur. On y rappelle la bonté de Dieu, mais en niênte temps sa justice; on y montre ce qu'il a fait pour détruire le péché, et les peines qu'il lui réserve; on y effraie les hommes sur les suites de leur indifférence pour le salut; enfin, on y insiste sur ce que la religion a de plus propre à émouvoir. Les catéchismes ont pour objet de remettre en mémoire les dogmes de la foi qui ne s'effacent que trop souvent de l'esprit au milieu du tumulte du monde et de l'entraînement des passions. Tantôt on se borne à ce qu'il ywapd'essentiel à connoître et à croire pour être sauvés. tantôt on entre dans plus de développemens: on explique avec étendue les principaux articles de foi et les devoirs du chrétien, les commandemens de Dieu et de l'Eglise, les sacremens, le symbole, etc.; et l'on s'efforce surtout de donner des notions justes, et de se mettre à la portée de ses auditeurs. Il y a aussi des instructions familières, des gloses, des conférences, qui, sous quelque nom qu'elles se fassent, sont destinées à faire goûter les vérités chrétiennes par des comparaisons simples, par des récits nails, par des explications dénuées d'art et d'apprêt, telles qu'elles se feroient entre des amis en conversation sur un sujet qui les intéresseroit vivement; ce genre d'entretiens donne lien d'entrer dans plus de détails, de fortifier ce qui a été dit dans les grands discours, et d'inculquer d'une manière persuasive et

naturelle ce qu'il y a de plus pratique dans la reli gion. Quant aux cantiques, ils ont pour but de met tre de la variété dans les exercices, de soulager l'attention de l'anditoire, et de rappeler sous des airs faciles et connus les sentimens de foi et de contrition auxquels les instructions ont du préparer. Entin il ý a des cérémonies extérieures qui sont usitées dans tont le monde catholique, et dont l'appareil n'a rien qui puisse blesser des yeux chrétiens. Aussi ce ne sont pas les amis de la religion qui s'en plaignent; ils se réjouiroient plutôt de cette pompe publique où le signe de notre foi est porté en triomphe, et qui est un hommage solennel rendu au Dien que nous adorons. Il semble que ces cérémonies sont une chose toute simple et toute naturelle dans le royaume très-chrétien.

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Voilà ce qui se passe dans les missions. Qu'y a-t-il là d'extraordinaire et de fait pour inspirer de l'om brage? Trouve-t-on mauvais que des prêtres prêchent la religion, qu'ils rappellent des vérités qu'on oublie, qu'ils instruisent les ignorans, qu'ils rantenent des pé: cheurs ? Mais à quoi bon, a-t-on-dit, des naissions dans un pays chrétien? A rendre chrétiens ceux qui ne le sont plus que de nom, à faire connoître et pratiquer cette religion qu'on abandonne, à mettre fina des désordres et à des scandales aussi affligeans pour les familles que pernicieux pour la société. On se plaint encore que les missionnaires troublent les consciences. <<Oui, dit encore à ce sujet M. de La Mennais, et ilfaut leur en rendre grâces au nom de la société, qui ne retrouvera de repos que lorsque plus de consciences encore auront été troublées de la sorte. Et les tribunaux aussi troublent les consciences; ils ôtent an méchant sa sécurité; et toute la différence est que la justice humaine le trouble pour punir, et la religion pour pardonner ».

Les missionnaires ont un grand exemple à opposer Jeurs détracteurs. Le Fils de Dieu, au nom duquel ils

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