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marche. Les inimitiés cessent, on reçoit les félicitations de ses amis, on s'invite réciproquement, on célèbre l'octave de ce jour de fête. Les communians gardent leurs habits blancs, assistent tous les jours à la messe, et se réunissent, à certaines heures, à l'église pour remercier Dieu, et chauter des cantiques. Ils regardent la communion comme un renoncement absolu au péché. Et cette opinion, si juste d'ailleurs et si louable qu'ils en ont, sert de prétexte à ceux qui craignent de rompre leurs chaînes; ils sentent à quoi ils s'engageroient. Ceux qui ont fait leur première communion l'année dernière, font célébrer cette année, au jour anniversaire, une messe d'actions de grâces, à laquelle ils doivent tous communier. Il faut espérer que ce zèle se soutiendra. Mais les missionnaires auroient besoin de nouveaux collaborateurs. Ils ont maintenant plus de six cents communians, et le nombre en augmente tous les jours. Les jeunes gens surtout auroient besoin d'être suivis. M. Girardon étoit parti, le 3 juillet, pour visiter les quartiers du nord de la Guyanne; il doit parcourir les anciennes paroisses de Macouria, Kouroux et Sinamari, et alier jusqu'à Iracoubo; il sera six semaines ou deux mois dans ce voyage.

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NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Une ordonnance du 20 octobre ajoute 60,000 fr. au fonds de 200,000 fr. affecté pour secourir les curés et desservans que l'âge et les infirmités ont forcés de quitter leurs fonctions depuis le Concordat.

- Le 24, la chambre des requêtes de la cour de cassation s'est occupée de l'affaire de M. Guy d'Agde, qui réclame des indemnités, à cause du pillage de sa maison après la bataille de Waterloo. M. le conseiller rapporteur et M. l'avocat général ont conclu au rejet du pourvoi.

- En attendant M. de Latour-Maubourg, le porte-feuille du ministère de la guerre a été confié à M. Portal, et non à M. Pasquier, comme nous l'avions annoncé d'abord.

- M. Noël Ducasse, éditeur responsable du Drapeau blanc, ayant nommé l'auteur de l'article pour lequel il avoit été traduit devant les tribunaux, l'affaire est renvoyée à la prochaine session.

M. le duc de Lévis vient de publier un petit écrit plein de sens et de mesure, sous ce titre: De l'autorité des chambres sur leurs membres. Il prouve qu'on ne peut refuser à une assemblée un droit de haute-police sur ses membres, que ce droit est dans la nature des choses; que tel est l'usage constant au parlement d'Angleterre, que les parlemens de France l'exerçoient aussi. Si un député devenoit fou, pourroit-il siéger dans la chambre? Au surplus, M. le duc de Lévis ne nomme pas une seule fois dans son écrit l'homme dont l'élection est un si grand scandale, et formé la plus forte critique de la nouvelle loi.

- Une lettre de M. Laurens, qui paroît fort au fait de ce qui regarde la Cabane de Clichy, montre que la souscription ouverte pour l'Homme à la Cabane, est une mystification complète; la plupart des souscriptions ont l'air de mauvaises plaisanteries; il y en a qui s'élèvent jusqu'à 5o et 75 c..

- Cinq jeunes gens de la Flèche sont traduits, pour le mois prochain, devant la cour d'assises du Mans, comme prévenus d'avoir, étant ivres, et dans une orgie, invoqué le nom de l'usurpateur et de son fils.

- M. le procureur général de la cour de Rennes fait poursuivre le sieur Edouard Corbières, ancien rédacteur d'un journal libéral de la ville de Brest, tant pour avoir publié un libelle întitulé: Trois jours de mission à Brest, que pour avoir pris part aux troubles qui ont eu lieu dans cette ville, sous les fenêtres de M. l'évêque.

- Le maître d'école d'Avirey vient d'être condamné à six mois de prison et 500 francs d'amende par le tribunal de police correctionnelle de Bar-sur-Seine, pour une dérision scanleuse qu'il s'étoit perinise dans l'église du village. Il y avoit fait entrer un âne, et l'y avoit promené d'une manière insultante et sacrilége. Nous sommes curieux de savoir s'il sera permis encore à cet homme d'exercer une profession qui lui donné Ja facilité d'inspirer à la jeunesse des sentimens d'impiété.

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On se souvient sans doute que le sieur Roman, protestant,

de Lourmarin, département de Vaucluse, fut condamné, par le tribunal de cette ville, et ensuite, sur l'appel, par le tribu nal correctionnel d'Apt, à une amende de 6 francs, pour n'avoir pas fait tapisser le devant de sa maison le jour de la Fête-Dieu, malgré les ordres de l'autorité administrative. Cette décision fut annullée par la cour de cassation, qui renvoya l'affaire devant le tribunal d'Aix, lequel fut du même avis que les autres tribunaux. Alors le sieur Roman s'est adressé de nouveau à la cour suprême, qui, pour s'occuper de cette cause, s'est rassemblée, le 20 de ce mois, chambres réunies, sous la présidence de M. le garde des sceaux. M. Odillon-Barrot, avocat du demandeur, a beaucoup parlé de tolérance et de l'édit de Nantes, et a fini par dire que les consciences ne pouvoient étre dirigées par la force ni par les baïonnettes étrangères. On ne voit pas trop ce que les baïonnettes, et surtout les balonnettes étrangères, avoient à faire ici. Aussi M. le garde des sceaux a rappelé l'avocat à l'ordre, en faisant observer qu'il auroit pu même le faire plutôt. M. le procureur général a conclu à la cassation du jugement, et au renvoi devant un autre tribunal; le magistrat s'est appliqué à montrer que les catholiques ne pourroient abuser de l'exemple des protestans pour se dispenser de tendre, et que les raisons que l'on pouvoit alléguer pour exempter ces derniers de l'obligation commune, n'étoient point applicables aux premiers. L'arrêt sera prononcé la semaine prochaine. Au surplus, il est aisé de voir quel esprit a suscité cette affaire. M. Marron, et d'autres membres du consistoire, étoient, comme la première fois, à l'audience, et M. Roman, plutôt que de payer 6 francs, a déjà supporté des frais et consigné des amendes un peu plus chères; mais aussi il a l'avantage d'avoir excité beaucoup de bruit, et d'avoir intéressé tout un parti à sa cause.

NÉCROLOGIE.

Prosper-Gabriel Audran, dont nous annonçâmes la mort, il y a quelque temps, et qui occupoit la chaire d'hébreu au collège de France, étoit né en 1743, à Romans en Dauphiné, de la famille des célèbres graveurs de ce nom. Il s'exerça d'abord dans le même art; mais son père, qui avoit une place aux Gobelins, le fit entrer dans la magistrature, et le jeune Andran fut reçu, le 4 août 1768, conseiller au Châtelet de Paris. Il partagea, peu après, la résistance et les disgrâces de son corps, lors des révolutions de la magistrature, en 1771. Rentré en place, en 1774, il montra cette intégrité et cette sévérité de mœurs qui faisoient le fonds de son caractère. Il eut occasion de se lier avec l'avocat Baudin (1), homme religieux et régulier, mais qui n'étoit pas exempt de préventions sur certaines matières, et qui les fit bientot partager à son ami. Audran se dégoûta de sa charge, la vendit, se livra à l'étude de l'Ecriture sainte, et vécut dans la retraite. Il prit des leçons d'hébreu sous Rivière, professeur de cette langue an collège de France, et fut nommé à sa place, le 15 novembre 1799. Il n'étoit cependant pas très-fort dans l'hébreu, et ne parvint qu'a acquérir des connoissances assez su perficielles dans une étude qu'il avoit commencée un peu tard. Il se faisoit néantuoins un plaisir de communiquer ce qu'il savoit aux jeunes gens qui témoignoient le désir d'apprendre l'hébreu, et il leur donnoit des leçons chez lui. Il mourut à Paris, le 23 juin 1819, et a laissé aux pauvres tout ce qu'il possédoit; il étoit fort charitable, simple dans sa dépense, austère îmême dans son genre de vie. Il a publié une Grammaire hébraïque en tableaux; Paris, 1805, in-4°. oblong. Le catalogue de sa bibliothèque porte plusieurs ouvrages sur les langues orientales; ; on n'y a pas inséré les livres jansénistes, qui doivent être assez nombreux. Ceux qui ont connu Audran savent jusqu'a quel point il poussoit les préventions à cet égard, et quelles étoient les singularités de son caractère. Il disoit lui-même qu'il n'avoit pas de dévotion à la sainte Vierge, et il quittoit l'église quand on commençoit l'antienne à la Mère de Dieu qui termine les complies. Il n'aimoit pas non plus à assister aux saluts. On cite encore beaucoup de bizarreries dans la vie et les habitudes de ce professeur. Une feuille aussi exagérée dans ses éloges que dans ses censures, en a fait un saint. Nous nous contenterons de dire que M. Audran fut un homine estimable sous plus d'un rapport.

(1) Pierre-Charles-Louis Baudin, né à Sedan, le 18 octobre 1548, membre de l'assemblée législative et de la convention, mort le 17 octobre 1799, étoit attaché à l'église constitutionnelle. Il a composé un livre du Panatisme et du Culte.

(Mercredi 1 décembre 1819.)

TIMUKER

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Méditations sur les Evangiles pour toute l'année; par le père Médaille. Nouvelle édition, augmentée (1).

Nous savous peu de chose de Pierre Médaille, Jésnite, auteur de ces Méditations. Il paroît qu'il vivoit au commencement du 18°. siècle; qu'il habitoit le midi de la France, et qu'il prêcha entr'autres plusieurs Carêmes avec succès à Toulouse. C'est le témoignage que lui rendent deux professeurs de théologie de cette ville, dans l'approbation qu'ils dounèrent à son livre, sous la date du 1. septembre 1723; mais les Méditations avoient sans doute paru long-temps auparavant; car à cette approbation est jointe une permission d'imprimer, datée du 10 juillet 1703, et signée de Jean Gisbert, Jésuite, provincial de Toulouse, et connu par de bons écrits.

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Les Méditations de Médaille ont été souvent réimprimées. Elles sont courtes, précises, simples, méthodiques, sans digression, sans détails oisenx, sans rien de trivial ou de recherché. Les principales vérités de la religion y sont tracées tour à tour, et les principaux devoirs du chrétien présentés à nos réflexions. Les dimanches, les fêtes, tous les jours du Carême ont une méditation particulière; pour les autres temps, il y en a trois par semaine. Il y a en tout environ trois cents méditations. Le format est

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(1) 2. vol. in-18; brochés, prix, 2 fr. 50 c. et 3 fr. 50 c. franc de port. A Besançon, chez Petit, imprimeur; et à Paris, chez Adr. Le Clere, au bureau de ce journal.

Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Ror. F

ROYAL

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