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(Samedi 4 décembre 1819.)

(No. 555.)

De la Vérité de la Religion chrétienne, à l'usage des

gens du monde (1).

L'auteur de ce volume n'a point aspiré à convaincre cos incrédules décidés, à qui l'orgueil ou les passions ferment tout retour à la religion; il n'a prétendu qu'offrir aux fidèles quelques réflexions propres à les soutenir au milieu de tant d'assauts qu'on leur livre, et de difficultés qu'on leur oppose; ou bien il espère montrer la vérité à des gens du monde, d'un esprit droit, mais qui, jétés dans le tourbillon des affaires et des sociétés, n'ont sur le christianisme que des idées superficielles, consentent à l'admettre en théorie, pourvu qu'ils ne s'y soumettent pas dans la pratique, et le modifient suivant les préjugés de leurs contemporains, et les idées du moment. Des mœurs pou sévères, des lectures frivoles, le soin de la fortune, l'exemple de ce qui nous entoure, voilà ce qui éloigne de la religion des homines faciles et qui n'ont jamais réfléchi sur cet article essentiel. II est si commode de se laisser aller au torrent; il est si pénible de lutter contre les opinions dominantes! L'incrédulité ou plutôt l'indifférence d'un grand nombre, n'a pas d'autre principe.

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C'est donc pour cette classe d'hommes qu'a-travaillé l'auteur de la Vérité de la Religion chrétienne.

(1) Vol. in-12; prix, 2 fr. et 2 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Méquignon, rue de La Harpe; et chez Adrien Le Clere, au bureau de ce journal.

Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Ror. G

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11 a cru que quelques considérations simples, courtes, mais néanmoins liées entr'elles et faisant corps, pourroient frapper des esprits auxquels ces vérités étoient restées trop long-temps étrangères. Il n'a point entrepris un traité qui effrayeroit par sa sécheresse ou par sa longueur. Quatre chapitres seulement forment son volume; ils roulent sur l'existence de Dieu, l'existence et la nécessité d'une révélation, la révélation mosaïque, et la révélation évangélique. Ces quatre points fondamentaux sont exposés d'une manière claire, sensible, où la précision n'exclut pas l'enchaînement des preuves, et où le raisonnement s'allie avec le choix des expressions et la facilité du style. L'auteur, que nous savons être un ecclésiastique, paroît joindre au talent d'écrire avec intérêt, les connoissances qu'exigeoit la matière. Il a la modestie de prévenir qu'il y a peu de chose de lui dans cet écrit, et qu'il s'est borné au soin de recueillir çà et là Jes preuves qui lui ont para le plus en harmonie avec l'état actuel de la société. Mais ce seroit encore un assez grand mérite que de savoir bien choisir ces preuves, les mettre dans tout leur jour, et les fortifier l'une par l'autre. L'auteur les a de plus accompagnées de faits, de citations et de considérations des tinés à mettre à découvert la foiblesse et l'illusion des systêmes sur lesquels repose l'incrédulité. Il a renvoyé à la fin, sous le titre de Développemens et Preuves, quelques observations qui eussent retardé la marche du discours. Tel est ce petit ouvrage où l'histoire, la critique, les sciences naturelles, sont invoquées tour à tour., Puisse-t-il, dans sa briéveté, remplir les vues de l'auteur, et confirmer ou ramener à la foi les jeunes gens et les hommes du monde qui n'ont pas le loisir

de consulter les livres ou ces graves questions sont traitées avec plus d'étendue!

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. M. de Varicourt, élu évêque d'Orléans, sera saeré, le dimanche 12, dans l'église des Missions-Etrangères; c'est M. le coadjuteur de Paris qui doit faire la cérémonie.

M. Jean Joseph-Marie Victoire de Cosnac, évêque de Meaux, a, le 23 novembre dernier, jour même de sa prise de possession, adressé au clergé et aux fidèles de sou diocèse un Mandement qui paroît dicté par le zèle le plus pur et par la piété la plus vraie. « Appelé, dit le prélat, à nous asseoir dans cette chaire à laquelle le grand Bossuet a attaché uu nom immortel, nous avons vivement senti notre insuffisance; et peu content de n'avoir pas sollicité un ministère si imposant, nous aurions même reculé devant ce fardeau redoutable, si nous n'avions été encouragé par une voix amie, et si nous n'avions eu l'espoir du secours d'en haut.... Désormais nous ne sommes plus à nous-mêmes, mais à vous, N. T. C. F.; vos intérêts doivent se confondre avec les nôtres; nous devons être le pied du boiteux, l'eil de l'aveugle, le père des pauvres, le consolateur des affligés, le défenseur de la veuve et de l'orphelin...». Après avoir retracé ses propres obligations, M. l'évêque de Meaux rappelle aussi à ses diocésains les leurs. Il les prémunit conive les séductions de l'incrédulité, et contre ces doctrines dont la raison avoit déjà montré la fausseté, mais dont une terrible expérience a si bien prouvé les conséquences funestes. Aux systêmes de l'impiété, le prélat oppose Tenseignement consolant d'une religion si digne de Dieu, si bien faite pour l'homme. Mais ce n'est pas assez de croire, il faut conformer sa foi à ses œuvres. Ici le prélat s'adresse aux différentes classes de fidèles, et af rès

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des conseils particuliers à chacune, il insiste principalement sur l'observation du jour du Seigneur et sur la sanctification des mariages. Ce qui l'a surtout frappé en entrant dans son diocèse, et ce qui paroît lui causer une plus sensible douleur, c'est l'abandon de tant de campagnes privées de pasteurs. « N'est-ce point à votre indifférence, dit-il, que vous devez attribuer ce malheur? Comment se fait-il qu'un diocèse aussi vaste, aussi populeux, ne puisse fournir un assez grand nombre de sujets pour que chaque paroisse ait au moins son pasteur? On se presse, on s'agite autour des distributeurs de places, et quelque multipliées qu'elles soient, le nombre n'en est pas encore suffisant pour satisfaire à l'empressement de tous ceux qui y prétendent; et le sanctuaire est désert. Vous destinez vos enfans souvent à occuper les derniers rangs dans la société, et vous n'en avez pas même un pour le sacerdoce. Vous sacrifiez dans l'occasion une partie de votre fortune pour leur donner ce que vous appelez un état ; et l'état ecclésiastique n'en est pas un à vos yeux, ou il est le dernier de tous ». Le prélat exhorte done tous, et les prêtres, et les anies pieuses, et tous les fideles, à concourir, chacun selon son pouvoir, à combler les vides du sanctuaire. M. l'évêque de Meaux fait ensuite des vœux pour voir les églises de Reims et de ChaIons rétablies dans leurs anciens honneurs, et exhorte ses diocésains à prier pour l'Eglise, pour le souverain Pontife, pour le Rot, pour les Princes. Enfin, il leur demande leurs prières pour lui-même, et ordonne que pour appeler les bénédictions de Dieu sur son épiscopat, il soit récité à la messe et aux prônes des oraisons particulières qui sont marquées dans le Mandeinent. Un évêque qui s'annonce ainsi donne un gage bien consolant de l'esprit de sagesse et de piété qui doit diriger son administration. Aussi a-t-il été accueilli à Meaux avec des signes éclatans d'estime et de respect. Les autorités, les corps militaires, los habitans, out témoigné un égal empressement à lui rendre des honneurs. M. de Bernis, archevêque de Rouen, est arrivé dans son diocèse, et a été installé, le 27, dans l'église métropolitaine. M. d'Andigné, évêque de Nantes, est arrivé le même jour dans sa ville épiscopale. Un détachement de la garde nationale à cheval étoit allé au devant de lui, et des corps de la garnison s'étoient mis sous les armes pour le recevoir.

Il faut que M. Edmond Corbière ait beaucoup compté sur la crédulité de ses lecteurs lorsqu'il a publié les Trois jours d'une mission à Brest. Il seroit difficile de joindre plus de mensonges et plus d'impiétés qu'il ne l'a fait dans ce pamphtet. Il en veut surtout à M. l'évêque de Quimper, qui a en le tort insigne d'appeler les missionnaires à Brest, et de les pro téger contre les cris de quelques factieux. Il calomnie ce-prélat en le présentant comme un des plus serviles flatteurs de Buonaparte, et en l'accusant d'avoir dit, dans un Mandement pendant les cent jours, que le souverain légitime étoit soupçonné de n'être pas fait pour régner sur la France. Tout le diocèse de Quimper sait que c'est une insigue calomnie, pour laquelle on seroit en droit de poursuivre l'auteur; mais M. de Crouseithes regarderoit sans doute comme au-dessous de lui de recourir à de tels moyens pour repousser cette imposture. Le prélat a su, pendant les cent jours, concilier la fermetéct la sagesse. Pressé de publier un Mandement en faveur de l'usurpation, il répondit publiquement au commissaire impérial: M. le comte, mon respectable clergé s'est toujours distingué par sa sagesse; nous continuerons à maintenir la tranquillité publique de tous nos efforts. Mais que l'on ne nous en demande pas davantage; car je vous déclare que l'on ne fera jamais de nous des mannequins révolutionnaires. On défie M. Edinond Corbière de contester ce fait, comme on le défie de prouver que M. l'évêque de Quimper ait jamais écrit la phrase odieuse qu'il lui attribue.

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