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et le clergé de Saint-Thomas d'Aquin; le mardi, par M. le curé et le clergé de Saint-Germain-des-Prés; le mercredi, par MM. les curés de Notre-Dame de Lorette et de Notre-Dame des Blancs-Manteaux; le jeudi, par M. le curé de Saint-Médard; le vendredi, par MM. les curés de Saint-Paul et de Saint-Antoine. Le soir, office et stations par le clergé de la chapelle royale des Quinze - Vingts. Le samedi 10 mai, octave de la fête, grand'messe, office et instructions par M. le curé de Sainte-Marguerite. Le dimanche, dernier jour de la neuvaine, M. l'ancien évêque de Saint-Malo officiera pontificalement; les missionnaires feront les instructions et les stations; l'office et les prières de ce jour seront à l'intention des bienfaiteurs du Calvaire. Durant toute la neuvaine, pour la commodité des fidèles qui voudroient communier, on dira des messes depuis six heu res jusqu'à dix sans interruption; et les deux dimanches, une dernière messe suivra l'office du matin. Le souverain Pontife a accordé une indulgence plénière à tous les fidèles qui, pendant les deux octaves, visiteront avec piété la montagne du Calvaire, et y com

munieront.

BOURGES. La mission de cette ville, dont on n'a encore parlé dans ce journal que d'une manière abrégée et incomplète, est une de celles dont les résultats ont été les plus satisfaisans, et dont les détails méritent le mieux d'être counus. Elle a été donnée par les missionnaires de Laval, et commença le premier dimanche de Carême, 23 février. Elle avoit été annoncée, le matin, à la messe paroissiale de Saint-Etienne, par M. Thomas, qui en étoit le supérieur. A trois heures et demie, le clergé de toutes les paroisses, précédé d'un grand nombre d'habitans, se rendit processionnellement de la Métropole à l'église Notre-Dame, y fit une station, et rentra à Saint Etienne dans le même ordre. Le maire de la ville et plusieurs administrateurs, officiers et notables, suivoient la procession. Au retour, M. l'abbé

Lambert, theologal de Poitiers et prédicateur du Carême, fit le sermon d'ouverture. Le lendemain, les conférences et les instructions commencèrent; elles étoient suivies avec assiduité, et on put dès-lors augurer de l'heureux succès de cette mission. Le dimanche 16 mars, une cérémonie expiatoire fut célébrée à Saint-Etienne; elle avoit pour but de réparer les outrages commis contre la majesté divine dans le cours de la révolution, et de faire amende honorable au nom des habitans de la ville. On a calculé qu'environ sept mille personnes avoient pris part à cet acte de religion. Le dimanche 25, M. l'abbé Lambert prêcha sur le danger des mauvais livres. C'est ce discours qui décida plusieurs des assistans à faire le sacrifice d'ouvrages dangereux, démarche que les beauxesprits de Paris ont taxée, les uns de ridicule, les autres de fanatique; car ils sont persuadés que la Pucelle ou la Guerre des dieux anciens et modernes, peuvent contribuer siugulièrement à la propagation de la saine morale, et au perfectionnement de la société. Cependant les missionnaires continuoient leurs travaux, instruisoient, touchoient, dissipoient les préventions, encourageoient les foibles, et ramenoient à Dieu des hommes long-temps égarés. La semaine-sainte et la solennité de Pâques qui vinrent concourir avec leurs exercices, ne firent qu'en accroître les fruits. Les églises se trouvèrent plus fréquentées, et les tribunaux de la pénitence virent un plus grand nombre de fidèles empressés à se réconcilier avec Dieu. Les pauvres se ressentirent aussi de cette disposition; car la charité est la compagne de la piété. La quête aunuelle usitée dans cette ville, pendant les fêtes de Pâques, produisit plus de 2700 francs. Le mardi 15, M. l'abbé Lambert prêcha sur la fidélité due au Souverain. L'intérêt du sujet et le talent de l'orateur avoient attiré un auditoire plus nombreux encore que de coutume. Le lieutenant-général comman→ mandant la division, avec son état-major; le préfet, les principaux magistrats, les officiers des divers corps,

un grand nombre d'habitans et de militaires s'étoient rendus à la Métropole. M. l'abbé Lambert montra dans les livres saints le motif du précepte de la fidélité que les sujets doivent aux Princes, et l'exemple du Sauveur lui fournit les modèles de la conduite que les chrétiens doivent tenir à cet égard. Le tableau des malheurs qui ont suivi la violation de nos devoirs envers nos Rois, rendit encore plus sensibles les vérités qu'annonçoit l'orateur, et il termina par des voeux pour le Roi et pour la famille royale. Son discours fut immédiatement suivi du chant de l'Exaudiat, et entre chaque verset le peuple répétoit le Domine, salvum fac Regem. Nous ne parlons pas de la rénovation des voeux du baptême qui eut lieu le 13 avril, ni du service pour les morts, où M. Lambert, prêchant au milieu du cimetière, et ayant pour chaire un tombeau, puisa dans ce rapproment des mouvemens de sensibilité et de piété qui altendrirent ses auditeurs. Le vendredi 18, étoit le jour fixé pour la plantation de la croix. Le matin même, comme il a déjà été dit, près de trente militaires, soit de la légion de la Gironde, soit de la garde départementale, firent leur première communion dans l'église Métropolitaine, et un soldat de la légion fut baptisé. Tous ces militaires avoient été catéchisés, pendant le Carême, par les missionnaires. A deux heures et demie, M. Gloriot, un des missionnaires, prêcha sur la plantation de la croix qui alloit suivre. M. Thomas bénit la croix, et la procession partit. La croix étoit portée alternativement par six divisions de gardes nationaux et d'habitans. Une compagnie de soldats de la Gironde avoit aussi demandé à être inscrite. Toutes les autorités civiles et militaires grossissoient le cortége. On arriva, en chantant des hymnes et des cantiques, au glacis Saint-Ursin, où la croix fut élevée. M. Lambert parla sur le mystère de la croix, et chacun alla à l'adoration. La procession revint ensuite à la Métropole, où l'on donna le salut. La cérémonie avoit duré près de quatre heures.

Enfin, la clôture de la mission eut lieu le 20 avril. dimanche du bon Pasteur. Le matin, un des missionnaires célébra, dans la Métropole, une messe de communion générale. Plus de quatre mille personnes de tout rang, de tout âge et de tout sexe s'assirent à la sainte table. Après vêpres, M. l'abbé Lambert prononça un discours sur le ciel, qui fut suivi d'une procession générale du saint Sacrement. Les rues étoient tendues, et beaucoup de maisons ornées de drapeaux. On aimoit à voir là les mêmes divisions qui avoient porté précé, demment la croix, et qui offroient la noblesse confondue avec la classe des vignerons. Le premier président de la cour, le préfet, le colonel de la légion, et un adjoint de la mairie, portoient les cordons du dais. Au retour de la procession, le supérieur des missionnaires monta en chaire, et prononça le discours d'adieux, qui fut fort touchant, et qui excita dans l'auditoire un mouvement général de sensibilité. On ne pouvoit songer sans de vifs regrets au départ de ces hommes vénérables auxquels on devoit tant. La journée fut terminée par un Te Deum, en actions de grâces. On chercha inutilement à savoir des missionnaires le moment de leur départ, et le lendemain matin, quand les gardes nationaux se réunirent, au point du jour, pour faire encore leurs adieux à ces hommes vertueux, ils apprirent qu'ils avoient déjà quitté la ville. On suivit leurs traces, et on les rejoignit à la hauteur de Turly. On les accompagna pendant quelque temps, et au moment de la séparation le supérieur fut prié de douner sa bénédiction aux assistans, ce qu'il fit. La garde nationale, rentrée dans la ville, se rendit à l'église, où l'on célébra la messe. M. l'abbé Lambert y prononça un nouveau discours, où il exprima ses regrets et ses vœux. Les assistans témoignèrent par leurs larmes combien ils partageoient ces sentimens. Cet ecclésiastique partit dans la nuit du 21 au 22, au milieu des témoignages d'estime et de reconnoissance des jeunes gens les

plus distingués qui avoient constamment édifié les fidèles par leur assiduité aux exercices. Ainsi a fini cette mission, qui a surpassé toutes les espérances. Des conférences sur les preuves de la religion, des instructions sur la morale, des exhortations familières ont, tour à tour, élé adressées aux fidèles suivant les besoins de chacun. Un discours sur le pardon des injures a une fois excité dans l'auditoire un mouvement général qui attesta ses dispositions chrétiennes sur ce point. A la suite d'un autre discours, un très-grand nombre de mauvais livres a été sacrifié par leurs possesseurs. Chaque paroisse, ies hôpitaux, le séminaire, la légion de la Gironde, ont eu des instructions particulières. La mission a fait renaître ou fortifié, à Bourges, la fidélité envers Dieu, l'attachement au Prince, la paix dans les familles, la charité pour les pauvres. Toutes les autorités ont secondé les missionnaires, et on a été surtout touché de l'esprit de sagesse, de prudence et de modération qui a réglé leur zèle et dirigé leurs démarches. C'est un témoignage que nos magistrats se sont plu à leur rendre, en les félicitant de leurs succès, et en les remerciant de leurs

travaux.

SOISSONS. La religion recouvre aussi son empire sur de braves militaires. Le mardi 22, dix-huit d'entr'eux, dont plusieurs avoient été baptisés la veille, ont fait leur première communion à la cathédrale, Ils étoient accompagnés d'un certain nombre de leurs camarades qui avoient fait précédemment leurs pâques. Ils avoient un air si recueillis et si touchés, que plusieurs des assis tans en étoient attendris jusqu'aux larmes. Cette céré monie avoit attiré un grand concours à l'Eglise. Un plus grand nombre de militaires se préparent encore à remplir le même devoir. Ils assistent aux instructions avec persévérance et avec zèle. Nous avons la satisfaction d'avoir ici de ces braves gens qui suivent les exercices religieux, autant que leur service le leur permet, et dont l'exemple console les fidèles et condamne les

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