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même avis les préopinans, qui, jusqu'à ce jour, avoient professé, sur cette question, des opinions si différentes. Il déduit les avantages des centimes facultatifs, et reconoît que lui-même défendoit autrefois la spécialité, mais qu'il a senti que le systême contraire étoit préférable, Le ministre détaille quelques dépenses variables, et conclut à l'adoption de l'article. M. Corbière explique les motifs du vote émis par MM. Benoît et de Villele. Ils ne refuseroient pas la spécialité, mais ils trouvent qu'on les met à un trop haut prix, qu'on augmente les charges, et que la centralisation est préférable. L'opinant attaque quelques dispositions du budget sur cet article; le ministre les justific, et se plaint que ces retards sont préjudiciables. Les amendemens de MM. de Vilféle et Benoît sont écartés par la question préalable, et l'article adopté.

Ordonnance du Ror du 5 février.

Louis, etc. Notre ministre secrétaire d'Etat de l'intérieur nous ayant soumis le compte rendu par notre commission de l'instruction publique, des desordres auxquels se sont portés plusieurs étudians de la Faculté de droit de notre bonne ville de Rennes, nous avons jugé nécessaire, 1o. d'écarter de l'enseignement ceux des professeurs de cette école qui, par défaut de vigilance et de zèle, n'ont pas su prévenir les désordres dont leurs élèves se sont rendus coupables; 2°. d'éloigner de l'école les élèves connus par leur mauvaise conduite, par la manifestation d'opinions dangereuses, et dont l'exemple seroit contagieux pour le nombre de ceux qui ont été constamment dirigés par de bons principes; 30. de soumettre, dans toute l'étendue de notre royanme, les élèves qui fréquentent les écoles d'ordre supérieur, et particulièrement ceux des Facultés de droit, que la nature de leurs études destine à devenir les interprètes des lois, ou à occuper des places dans la magistrature et dans l'administration, à une discipline qui garantisse la régularité de leur conduite, et les attache de plus en plus à la religion et à notre gou

vernement.

A ces causes, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Art. 1er. Une commission, composée du préfet du département, du premier président, du procureur général de notre cour royale, et du recteur de l'Académie, est chargée d'informer sur les élèves de la Faculté de droit de Rennes; elle délivrera des certificats à ceux d'entr'eux qui, n'ayant point pris part aux désordres, sont connus par leur bonne conduite et par leur attachement au gouvernement légitime.

2. Aucun des élèves actuels ne sera admis à suivre des cours, s'il n'a obtenu un certificat de la commission.

3. Nous nous réservons de faire connoître notre volonté à l'égard des professeurs de la Faculté de droit de Rennes qu'il conviendroit d'éloi gner de l'enseignement: notre ministre secrétaire d'Etat de l'intérieur prendra nos ordres, d'après le rapport qui lui sera fait incessamment par notre commission de l'instruction publique. En cas de remplacement, il sera pourvu aux chaires vacantes, selon le mode prescrit par notre ordonnance du 17 février 1815.

4. Il sera incessamment soumis à notre approbation, par notre mi

nistre de l'intérieur, et sur la proposition de notre commission d'in« truction publique, un réglement général de discipline, qui statuera sur les conditions nécessaires pour être admis à suivre les cours des diverses Facultés de notre royaume, et qui fixera les moyens d'y maintenir le bon ordre et les saines doctrines.

NECROLOGIE.

Signé, LOUIS.

Le P. Léopold Scati, Barnabite, assistant et vicaire-général de sa congrégation, vient de mourir, à Rome, et mérite que l'on rappelle son noin et ses services aux amis de la religion et de la littérature. Né à Acqui, en 1750, de la famille des marquis Scati, il résolut de bonne heure de se consacrer à Dieu dans la congrégation des clercs réguliers de Saint-Paul. Il se rendit, pour cet effet, au noviciat de Monza, où il eut l'avantage de se trouver avec le cardinal Fontana. Ils étoient du même âge, et ils firent leur profession solennelle en 1766. Après avoir étudié la rhétorique et la philosophie à Milan, et la théologie à Rome, le P. Scati fut choisi pour donner des leçons de philosophie et de géométrie à Final et à Lodi, et il fit, pendant cinq ans, à Novarre, un cours d'Ecriture sainte. Le roi de Sardaigne, Victor-Amédée III, étant monté sur le trône, voulut confier aux Barnabites le college de sa capitale. Le P. Scati fut envoyé pour cela à Turin en 1791, fut fait recteur du collége, et s'y concilia l'estime du souverain. Le roi Charles-Emmanuel IV, à son avénement au trône, l'honora du titre de son conseiller, et lorsque ce prince se fut depuis retiré à Rome, il aimoit à s'entretenir avec Scati, et se servit de lui comme témoin des vertus de la reine Marie-Clotilde de France,' dans les procédures et informations pour la béatification de sette pieuse princesse. On nomma Scati provincial des colléges de Piémont et de Savoie. L'amour qu'il avoit pour son corps l'engagea à donner ses soins à la béatification du vénérable Antoine-Marie Zaccaria, fondateur des Barnabites, et à la canonisation du B. Alexandre Sauli; et il étoit postulateur de ces causes. En 1800, il fut nommé à l'évêché de Pignerol; mais l'invasion du Piémont par les François, et l'expulsion du roi, rendirent cette nomination sans effet. Lorsque le savant cardinal Gerdil, après l'occupation de Rome par les troupes françoises se fut retiré en Piémont, le P. Scati lui rendit toutes sortes de services et pourvut à ses besoins; car le vertueux

cardinal, rigide observateur de la pauvreté religieuse, et uni→ quement occupé de la prière et de l'étude, manquoit alors de tout. Touché des soins du P. Scati, il lui donna toute sa confiance, le choisit pour son confesseur, et l'emmena ensuite au conclave, à Venise. A sa mort, en 1802, il le fit son légataire, et lui confia ses manuscrits. Dépositaire d'éerits si précieux, Scati songea à en faire usage. C'est par ses soins que parut à Venise, en 1802, l'appendix à l'Examen des Moifs, etc. qui avoit déjà été publié à Venise et à Rome. En 1803, il fit imprimer à Rome l'important Traité du Mariage, et en 1805, la Vie du B. Alexandre Sauli, précédée de l'éloquent Discours sur la divinité de la religion de Jésus-Christ. Le P. Scati présida, en outre, à l'édition complète des OEuvres du cardinal Gerdil, qui commença à paroître à Rome en 1806, et dont il a été publié quinze volumes, l'invasion de Rome et la persécution suscitée à l'Eglise ayant interrompu cette entreprise. Voyez, sur cette édition, les tomes VII et VIII des Mélanges de philosophie, et le tome IV des Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique pendant le dix-huitième siècle, article Gerdil. On y a commis une erreur en donnant le nom de Scala à l'éditeur, au lieu de Scati. Le P. Scati, dans son édition, et particulièrement aux tomes XI, XII, XIII et XIV, cite avec éloge les Mémoires précédens, dont il n'avoit encore paru que la première édition. Il en rapporte d'assez longs passages, et traite l'auteur avec beaucoup de bienveil lance; seulement il se trompe aussi sur son nom, et attribue les Mémoires à un évêque françois, qui a publié un ouvrage sous un titre à peu près semblable, quoique sur un sujet différent. Au retour du Pape dans ses États, le P. Scati rentra dans son collége de Saint-Charles de Catinari, et lorsque le cardinal Fontana eut reçu le chapeau, S. E. ayant conservé le titre de général de sa congrégation, s'adjoignit Scati pour son vicaire, emploi que celui-ci avoit déjà exercé deux fois. Le souverain Pontife le fit aussi examinateur des évêques. Le P. Scati consacroit, en outre, beaucoup de temps au ministère de la confession. Il a fait revivre dans son corps les vertus du P. Joseph Scati, son oncle, qui en avoit été général. Assaili d'un mal dont les médecins ne connurent pas la nature, il donna dans sa, maladie, comme il l'avoit fait dans tout le cours de sa vie, des marques de la plus vive piété, et mourut le 10 décembre 1816, âgé de près de soixante-sept ans.

(Mercredi 26 février 1817.)

(N°. 266.)

Supplément aux articles insérés précédemment dans ce Journal sur la circonscription des diocèses.

Puisque la nouvelle circonscription des diocèses n'est pas encore arrêtée, on que du moins elle n'est pas publiée, et que la conclusion définitive des négociations a éprouvé quelque retard, nous sommes encore à temps d'émettre quelques idées sur ce sujet, ou plutôt de faire part de nouvelles observations qui nous ont été adressées. Notre plan, en même temps qu'il a trouvé des approbateurs, a essuyé des critiques dont nous nous consolerons bien volontiers si elles peuvent procurer des notions exactes sur un objet qui intéresse l'Eglise de France en général, et chaque diocèse en particulier. Nous ne voulons que le bien, et nous serons contens si on l'obuent par d'autres voies que celles qui nous étoient d'abord ve nues dans l'esprit. C'est dans cette intention que nous allons rapporter la substance de plusieurs lettres qui nous sont parvenues, et qu'il nous a paru bon de consigner ici, pour redresser ou pour confirmer de que nous avons dit.

La première le re est de Carcassonne. Nous avions supposé qu'on pouvoit réunir à ce diocèse celui d'Aleth, en même temps qu'on rétabliroit le siége de Narbonne, Cet arrangement, nous écrit-on, présenteroit plusieurs inconvéniens. D'abord, Fancienne circonscription de Narbonne étoit telle qu'il falloit nécessairement passer par Carcassonne pour se ren

Tome XI. L'Ami de la Religion et du Ror. E

dre dans certaines parties du diocèse, par exemple à Limoux, et dans plus de trente paroisses qui étoient aussi de Narbonne ; il n'y a pas d'autre route, à moins de passer par des montagnes, où il n'existe de chemin que pour les chèvres. De plus, l'évêque de Car cassonne seroit obligé, de son côté, de traverser le canton de Limoux pour aller à Aleth; de sorte que les deux diocèses se croiseroient d'une manière tout-à-fait irrégulière et bizarre. Si l'on vouloit donc adopter la réunion proposée, il faudroit distraire de Narbonne quelques parties qui feroient la jonction du diocèse de Carcassonne avec le diocèse d'Aleth.. L'auteur de la lettre fait ensuite une observation générale, que nous ne faisons aucune difficulté de rapporter, tant nous sommes de bonne foi dans cette affaire; c'est qu'il est très-facile de faire de semblables arrangemens sur le papier; mais que dans l'exécution, ils souffrent un peu plus de difficultés, et que la connoissance de toutes les localités est indispensable pour prévenir des erreurs et des méprises qui auroient de fâcheuses conséquences. Ne seroit-il pas nécessaire, ajoute-t-on, de consulter les évêques ou ceux qui ont été sur les lieux, et qui sont au fait des détails que l'on ignore dans l'éloignement; et ne s'expose-t-on pas sans cela à unir ce qui n'est pas susceptible de l'être, et à séparer ce qui devroit être uni? Ce n'est point avec une carte et un Almanach ecclésiastique que l'on peut faire bien uue semblable opération. L'auteur de la lettre verra du moins que nous ne dissimulons pas ses objections, et que nous sommes les premiers à entrer dans ses vues. Il regarde encore comme un inconvénient de la mesure proposée, que vingt-cinq paroisses environ de l'ancien diocèse d'A

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