TYPOGRAPHIE DE MARCELLIN-LEGRAND, PLASSAN ET COMP. IMPRIMERIE DE PLASSAN ET COMP. s STOR LIBRAR HISTOIRE PHILOSOPHIQUE ET POLITIQUE DE RUSSIE, DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NOS JOURS; PAR J. ESNEAUX ET CHENNECHOT. TOME QUATRIÈME. & PUBLIC PARIS. J. CORRÉARD J', ÉDITEUR-PROPRIÉTAIRE, DIRECTEUR DU JOURNAL DES SCIENCES MILITAIRES, PASSAGE SAULNIER, N° 15. PHILOSOPHIQUE ET POLITIQUE DE RUSSIE. PIERRE I, IVAN V ALEXIÉVITCH ET SOPHIE, 1682. Sı la primogéniture avait invariablement établi Ivan écarté le droit de succession au trône tsarien, comme l'ont prétendu, contre les témoignages. même qu'ils rapportent, quelques écrivains, et Lévesque entre autres, ce trône revenait sans contredit à Ivan, l'aîné des deux fils qui restaient d'Alexis ; mais il n'en était pas ainsi. Toujours dirigé par l'usage de ne donner, parmi les princes du même sang, la couronne qu'au plus capable, le sénat écarte, conformément aux dernières volontés de Fédor, IV. du trône. cet Ivan, renfermant, à quatorze ans, dans un faible corps un esprit plus faible encore, et lui préfère son frère Pierre, plus jeune de près de sept ans, mais dont on espère plus de force sous tous les rapports. Peut-être aussi le sénat avait été déterminé par d'autres vues à cette préférence; peut-être au fond ce corps craignait-il moins l'incapacité d'Ivan que la capacité et la vigueur de ceux qu'il prévoyait devoir diriger ce prince. Les deux rejetons de la race impériale étaient également, l'un par son inaptitude, l'autre par son trop jeune âge, hors d'état de tenir personnellement le sceptre; mais pour Ivan eût régné l'ambitieuse Sophie, et avec elle son favori Galitzin, habitué sous les deux précédens souverains à concentrer et à resserrer les rênes de l'autorité. Pierre, au contraire, ne pouvait avoir pour régente que sa mère, jeune femme dont la douceur et l'inexpérience promettaient pour quelques années, à tous le relâchement: du despotisme; à beaucoup, une grande influence dans l'administration de l'État. Cependant Sophie, qui, soit tendresse réelle, soit considération intéressée du haut rang que devait un jour occuper Ivan, prodiguait depuis plusieurs années à ce prince les soins d'une mère, ne put apprendre sans chagrin l'exclusion que lui donnait le sénat. Être mécontente et conspirer, c'était tout un pour une princesse audacieuse, qui, même en n'étant mue que par l'ambition, pouvait paraître |