ÉCLAIRCISSEMENS. Ce fut en compilant l'Histoire de Napoléon d'après lui-même (1), ouvrage qui nécessita la recherche et la coordonnation d'un grand nombre de conversations historiques, que l'idée de mettre en drame quelquesunes des grandes époques de l'histoire contemporaine vint me frapper le théâtre de Clara Gazul n'avait pas encore été publié, et je n'avais pas lu le drame étonnant des Espagnols en Fionie. Depuis lors je restai convaincu qu'on pouvait traiter dramatiquement l'histoire, et, plus particulièrement encore, les grands épisodes de l'histoire. Je continuai à m'occuper de mettre en scènes le DIX HUIT BRUMAIRE, l'ABDICATION de fontainebleau et le vingt mars. Mais comme je voulais que mon ouvrage eût un mérite particulier qui pût suppléer au talent qu'exigeait une entreprise de ce genre; je cherchai ce mérite, ainsi que je l'avais fait pour l'Histoire de Napoléon d'après luimême, dans l'authenticité et l'exactitude des faits (1) Cette histoire de Napoléon, d'après lui-même, a eu quatre éditions en moins de trois ans, et la cinquième sera bientôt sous presse. et dans la scrupuleuse attention à ne faire dire aux personnages mis en scène que ce qu'ils ont réellement dit ou écrit à chacune de ces trois époques. Une pareille tâche, en ne laissant aucune latitude, aucun jeu à l'imagination, devenait difficile et laborieuse : aussi ai-je été plusieurs fois au moment d'y renoncer; mais comme on abandonne rarement un ouvrage qui a déjà coûté beaucoup de recherches, j'ai cru pouvoir me tirer d'embarras en adoptant le parti de lier les scènes historiques entre elles par quelques scènes accessoires, puisées sinon dans l'histoire elle-même, du moins dans les idées et le langage du jour de l'action. Ces scènes, qu'on reconnaîtra facilement à leur ton et aux personnages d'invention qui y figurent, sont la seule modification que j'aie faite à mon plan primitif : tout le reste est historique, et l'on trouvera peu de phrases, peu de mots dans les dialogues, dont je ne puisse indiquer la source historique. Ce sera là probablement tout le mérite de ce volume. LEONARD GALLOIS. |