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exposait encore quatre bustes, dont celui de François Montgolfier.

Son adresse était dès lors aux Gobelins, où Charpentier avait obtenu de s'établir (1793) après la suppression des logements du Louvre. Les deux sœurs ont demeuré là jusqu'en 1826, dans un appartement de six pièces avec un atelier, quoique leur père, que ses inventions n'avaient pas enrichi, eût depuis longtemps regagné la ville natale 1. Elles n'ont même déménagé à cette date que parce que le bâtiment tombait en ruines, et que « la liste civile se refusait à entreprendre d'onéreuses répa

rations ».

Leur existence était précaire; leur talent modeste ne suffisait pas à les faire vivre, et elles durent chercher dans une occupation manuelle les ressources que leur art ne réussissait pas à leur procurer. La fréquentation du Muséum avait suggéré à Julie l'idée de modeler en petit certaines pièces intéressantes, comme la fameuse tête du crocodile de Maestricht; plus tard, elle fut conduite à préparer et à monter des Mammifères et des Oiseaux, et le 26 juin 1801 (7 messidor an IX), elle offrait en ces termes ses services à l'Assemblée des professeurs :

Le dessein et la sculpture, qui font depuis longtems mon occupation, disait-elle, m'aiant donné beaucoup de facilité pour la préparation des Oiseaux, et particulièrement pour celle des Qua

1. Philippe Charpentier est mort à Blois le 23 juillet 1817, comme en témoigne l'acte de décès de M. le maire de cette ville:

« L'an mil huit cent dix-sept, le vingt-troisième jour du mois de juillet, par-devant nous Pierre-Étienne Besnier, officier de l'état civil de la commune de Blois, canton de Blois, département de Loir-et-Cher, sont comparus Louis Blanchon, greffier des prisons de Blois, âgé de soixante-sept ans, et François Seron, sacristain de l'église Saint- Nicolas-de-Blois, âgé de soixante-huit ans, lesquels nous ont déclaré que ce jourd'huy, à cinq heures du matin, François-Philippe Charpentier, mécanicien, né et domicilié à Blois, veuf de dame Julie Savonet, âgé de quatre-vingttrois ans, fils de feu Philippe-Jean Charpentier et de feue Catherine Cagnon son épouse, ses père et mère, est décédé en son domicile au Chemonton. Les témoins nous ont dit être voisins du décédé et ont signé avec nous le présent acte après lecture faite. (Signatures.)

drupèdes, j'ai profité des conseils et des avis des citoiens Desmoulins, Dufresne et Maugé et j'ai déjà beaucoup travaillé en ce genre que j'aime et auquel je désirerois me consacrer entièrement. Si l'Administration du Muséum d'histoire naturelle vouloit me donner de l'occupation, je demanderois à monter un Quadrupède, et que cet animal fùt ensuite examiné par les professeurs de zoologie, ou par telle autre personne qu'il plairoit à l'Administration de nommer à cet effet pour lui faire un rapport.

Salut,

Julie CHARPENTIER, sculpteur aux Gobelins.

Le 6 juillet suivant (17 messidor), l'artiste fait présenter à l'Administration plusieurs Quadrupèdes et Oiseaux qu'elle avait préparés, et au sujet desquels Desmoulins et Dufresne présentent un rapport favorable le 26 du même mois (7 thermidor).

Enfin, le 18 mars 1802 (27 ventôse an X), elle rapporte montée la Panthère dont on lui avait confié la peau, huit mois plus tôt, et une somme de 288 francs est attribuée à ce travail. C'est vers le même moment que Julie Charpentier modelait pour le Salon le portrait du professeur de Zoologie récemment revenu d'Égypte et dans le laboratoire duquel elle demandait à prendre place.

Je retrouve de ci, de là le nom de la laborieuse fille dans les registres des années suivantes. Elle n'a pas réussi à obtenir un emploi bien défini, elle travaille aux pièces: son habileté est connue et appréciée, mais on ne peut pas, faute d'argent, l'occuper régulièrement, quoique son nom soit « inscrit favorablement » sur les registres de l'Administration (22 juin 1803).

Les années se passent, et quoiqu'elle obtienne, de temps en temps, un buste à faire; que le bureau de bienfaisance de

1. Aides-naturalistes et préparateur au Muséum.

2. Procès-verbaux, t. VIII, p. 27, 41.

3. Ibid., t. VIII, p. 84; t. IX, p. 85; t. XVI, p. 201,

4. Je citerai ceux de Marcel, directeur de l'Imprimerie impériale (1804), du colonel Morland, tué à Austerlitz (1806), du roi de Rome, de Pierre Lescot, de son père Philippe Charpentier (1812), du général Ordener, de Gérard Audran (1814), de Vian, du Dominiquin (1819), etc.

Blois lui confie, par exemple, l'exécution du monument de Corbigny (6 brumaire an XIII), la gène augmente, la misère menace l'artiste qui vieillit, et, le 3 février 1819, Geoffroy Saint-Hilaire, qui n'a pas cessé de s'intéresser à elle, appelle l'attention de l'Assemblée des professeurs sur la malheureuse position où se trouve la demoiselle Charpentier 1:

Il est chargé de faire un rapport sur l'état du laboratoire de zoologie et sur les moyens qu'on pourrait avoir d'employer cette artiste d'une manière utile », rapport qui aboutit l'année suivante à la faire travailler aux pièces un peu moins irrégulièrement, tantôt au Muséum (1821) et tantôt chez elle. Ce n'est qu'à la fin de janvier 1826 qu'on a pu assurer à Julie Charpentier, alors àgée de plus de 56 ans, les vingt-quatre francs par semaine qu'elle sollicitait depuis longtemps 3; il est vrai que, cette même année, elle perdait, comme on l'a vu plus haut, son logement délabré des Gobelins, et que ce fut seulement à la fin de décembre 1830 que l'Administration du Muséum put lui offrir un asile provisoire au premier étage de la maison du Boulevard

».

Les dernières années de Julie Charpentier furent tout à fait malheureuses 5- Elle finit par entrer pauvre et infirme à la Salpêtrière le 3 octobre 1843 et peu après (23 février 1845) y terminait ses jours à l'âge de 75 ans.

Triste fin d'un sculpteur distingué, dont les œuvres délicates avaient plusieurs fois recueilli les éloges du public et des artistes au début d'une longue carrière toute consacrée au travail.

1. Procès-verbaux, t. XXIII, p. 123. 2. Ibid., t. XXIV, p. 134.

Cf. t. XXVII, p. 6, et le registre de Dufresne au laboratoire de Zoologie (Mamm. et Qis.).

3. Ibid., t. XXXI, p. 50.

4. Ibid., t. XXXIV, p. 105, 110.

5. Elle parait avoir renoncé à modeler après 1824 et le dernier dessin de sa main, dont j'ai trouvé la trace, est de 1830 (Procèsverbaux, t. XXXIII, p. 240).

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Réception par les Cheiks.

Excursions avec Menou.
Lettre XVIII. — A GEORGES CUVIER. Nouveaux rensei-

gnements sur l'Institut d'Égypte.

Lettre XIX.
Même sujet. .

Lettre XX.

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A ANTOINE-LAURENT DE JUSSIEU.

73

80

81

Les An

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· A MARC-ANTOINE GEOFFROY.

glais et la correspondance de l'armée. pélerins. Premiers travaux de l'Institut .

Lettre XXI. A GEOFFROY PÈRE, à Étampes. gnements intimes.

Travaux de Marc-Antoine Geoffroy

à Salahieh et dans les environs.. Lettre XXII. A GEOFFROY PERE, à Étampes.

stitut d'Égypte et la Décade égyptienne. l'armée. Marc-Antoine à Salahieh.. Lettre XXIII. A GEORGES CUVIER.

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stitut d'Egypte. — Travaux sur l'autruche et le cynocéphale. Savigny et le nymphæa.

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A ANTOINE-LAURENT DE JUSSIEU. Travaux et collections. Premières fouilles à Sakkara.

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Lettre XXVI. A GEOFFROY PÈRE, à Étampes.

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moral de l'expédition. Jalousie des militaires contre les

savants

Lettre XXVII. AU GENERAL DUGUA.
Lettre XXVIII. A GASPARD MONGE.
et les ruines de Sàn.
Lettre XXIX. A MARC-ANTOINE GEOFFROY.

ques nouvelles.

Damiette.

Lettre XXX. A GEOFFROY PÈRE, à Étampes.

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110

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Marc

La

118

Projet de voyage

Travaux de zoologie.

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A GEOFFROY PÈRE.

dans la Haute Égypte.

Antoine à El-Arich.

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Lettre XXXII. AUX PROFESSEURS DU MUSÉUM.

Savigny en Syrie.

Le voyage dans la Haute Égypte.

Lettre XXXIII. A GEORGES CUVIER. Silures et tétro-
dons. Études anatomiques et physiologiques.
A LACEPÈDE. Les Mormyres.

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