Imej halaman
PDF
EPUB

vention pour

dormir paisiblement, comme ils doivent se faire un jour factice en hiver pour favoriser le travail. Quant à M. le chevalier, rien n'empêche qu'après avoir quitté ses graves amis il n'aille s'amuser dans le beau monde. Il trouvera sans doute plus d'une maison où l'on n'est point encore à table.

LE CHEVALIER.

Je profiterai de votre conseil, à condition cependant que vous me rendrez la justice de croire que je ne suis point sûr, à beaucoup près, de m'amuser dans ce beau monde autant qu'ici. Mais dites-moi, avant de nous séparer, si le mal et le bien ne seraient point, par hasard, distribués dans le monde comme le jour et la nuit. Aujourd'hui nous n'allumons les bougies que pour la forme: dans six mois nous les éteindrons à peine. A Quito on les allume et les éteint chaque jour à la même heure. Entre ces deux extrémités, le jour et la nuit vont croissant de l'équateur au pôle, et en sens contraire dans un ordre invariable; mais, à la fin de l'année, chacun a son compte, et tout homme a reçu ses quatre mille trois cent quatre-vingts heures de jour et autant de nuit. Qu'en pensez-vous, M. le comte ?

LE COMTE.

Nous en parlerons demain.

FIN DU PREMIER ENTRETIEN.

NOTES DU PREMIER ENTRETIEN.

I.

(Page 19. La loi juste n'est point celle qui a son effet sur tous, mais celle qui est faite pour tous.)

Nihil miremur eorum ad quæ nati sumus, quæ ideo nulli querenda, quia paria sunt omnibus.......... etiam quod effugit aliquis, pati potuit. Æquum autem jus est non quo omnes usi sunt, sed quod omnibus latum est (Senec., epist. CVII). In eum intravimus mundum in quo his vivitur legibus: Placet? pare: Non placet? exi. Indignare si quid in te iniqui PROPRIÈ constitutum est........ ista de quibus quereris omnibus eadem sunt : nulli dari faciliora possunt (Id., epist. XCI).

II.

(Page 23. Qu'est-ce que IOV-I, sinon IOV-AH?)

Il n'y aurait pas du moins de difficulté si le mot était écrit en caractères hébraïques; car si chaque lettre de IOVI est animéepar le pointvoyelle convenable, il en résulte exactement le nom sacré des Hébreux. En faisant abstraction du mot Jupiter, qui est une anomalie, il est certain que l'analogie des autres formations de ce nom donné au Dieu suprême avec le Tetragrammaton, est quelque chose d'assez remarquable.

III.

(Page 36. Opinion qui fut, je crois, celle d'Origène.)

Je n'ai rencontré nulle part cette observation dans les œuvres d'O

rigène ; mais dans le livre des Principes il soutient que, si quelqu'un avait le loisir de chercher dans l'Écriture sainte tous les passages où il est question de maladies souffertes par des coupables, on trouverait que ces maladies ne sont que des types qui figurent des vices ou des supplices spirituels (Пepì ápx☎», II, 11), ce qui est obscur probablement par la faute du traducteur latin.

L'apologiste cité par l'interlocuteur paraît être l'auteur espagnol du Triomphe de l'Évangile.

IV.

(Page 37. Plus l'homme est vertueux, et plus il est à l'abri des maladies qui ont des noms.)

Mais il y a bien moins qu'on ne le croit communément de ces maladies caractérisées et clairement distinguées de toute autre; car les médecins du premier ordre avouent qu'on peut à peine compter trois ou quatre maladies entre toutes, qui aient leur signe pathognomonique tellement propre et exclusif, qu'il soit possible de les distinguer de toutes les autres. (Joan. Bap. Morgagni, De sedibus et causis morborum. Lib. V, in epist. ad Joan. Fried. Mechel.)

On serait tenté de dire: Pourquoi pas trois précisément, puisque toute la hideuse famille des vices va se terminer à trois désirs? (Saint Jean, Ire épitre, XI, 16.)

V.

(Page 37. Que Dieu a favorisés d'une longue vie.)

Je crois devoir placer ici les paroles de Bacon, tirées de son Histoire de la Vie et de la Mort:

« Quoique la vie humaine ne soit qu'un assemblage de misère et ⚫ une accumulation continuelle de péchés, et qu'ainsi elle soit bien » peu de chose pour celui qui aspire à l'éternité; néanmoins le chrétien même ne doit point la mépriser, puisqu'il dépend de lui d'en » faire une suite d'actions vertueuses. Nous voyons en effet que le dis

* ciple bien-aimé survécut à tous les autres, et qu'un grand nom»bre de Pères de l'Église, surtout parmi les saints moines et er» mites, parvinrent à une extrême vieillesse; de manière que, » depuis la venue du Sauveur, on peut croire qu'il a été dérogé à cette » bénédiction de la longue vie, moins qu'à toutes les autres bénédic⚫tions temporelles.» (Sir Francis Bacon's works. London, 1803, in-8°, tome VIII, p. 338.)

VI.

(Page 58. Nulle maladie ne saurait avoir une cause matérielle.)

A l'appui de cette assertion, je puis citer le plus ancien et peut-être le meilleur des observateurs. Il est impossible, a dit Hippocrate, de connaître la nature des maladies, si on ne les connaît dans l'INDIVISIBLE dont elles émanent. (Ἐν τῷ ΑΜΕΡΕΙ κατά τὴν αρχὴν ἐξῆς διεκρίθη. Hippocr., Opp. Edit. Van der Linden, in-8o, tom. II. De virginum morbis, p. 335.)

C'est dommage qu'il n'ait pas donné plus de développement à cette pensée; mais je la trouve parfaitement commentée dans l'ouvrage d'un physiologiste moderne (Barthez, Nouveaux Éléments de la science de l'homme. Paris, 1806, 2 vol. in-8°), lequel reconnaît expressément que le principe vital est un être, que ce principe est un, que nulle cause ou loi mécanique n'est recevable dans l'explication des phénomènes des corps vivants; qu'une maladie n'est (hors les cas des lésions organiques) qu'une affection de ce principe vital qui est indépendant du corps, selon TOUTES LES VRAISEMBLANCES (il a peur), et que cette affection est déterminée par l'influence qu'une cause quelconque peut exercer sur ce même principe.

Les erreurs qui souillent ce même livre ne sont qu'une offrande au siècle; elles déparent ses grands aveux sans les affaiblir.

VII.

(Page 42. Les suites funestes des nuits coupables.) Ex iniquis somnis filii qui nascuntur, etc. (Sap. IV, 6.) Et la sagesse humaine s'écrie dans Athènes:

Γυναικῶν λέχος πολύπονον, ὅσα δὴ
Βροτοῖς ἔρεξας ἤδη κακά;

Eurip., Med., 1290.95.

VIII.

(Page 42. La seule Religion vraie est aussi la seule qui se soit emparée du mariage et l'ait soumis à de saintes ordonnances.)

Les époux ne doivent songer qu'à avoir des enfants, et moins à en avoir qu'à en donner à Dieu. (Fénélon, OEuvres spirituelles, in-12, tom. III. Du mariage, no XXVI.)

Le reste est des humains!

C'est après avoir cité cette loi qu'il faut citer encore un trait éblouissant de ce même Fénélon : « Ah! dit-il, si les hommes avaient fait la Religion, ils l'auraient faite bien autrement. »

IX.

(Pag. 45. Lorsqu'il semblait n'obéir qu'à des lois matérielles.)

Ces idées mystérieuses se sont emparées de plusieurs têtes célèbres. Origène, que je laisserai parler dans sa propre langue de peur de le gêner, a dit dans son ouvrage sur la prière :

Ἐὰν μὴ καὶ τῶν κατὰ τὸν γάμον σιώπαθαι άξιων μυςήριων τὸ ἔργον σεμνό τερον, καὶ βραδύτερον, καὶ απαθέςερον γίνεται...

(De Orat. Opp., tom. I, p. 198, no 2, in-fol.)

Ailleurs encore il dit, en parlant de l'institution mosaïque : Ούδε παρὰ Ιουδαῖοις γυναῖκες πιπράσκουσὶ τὴν ὥραν παντὶ τῷ, καὶ ἐνα βρίζειν τῇ φύσει τῶν ἀνθρωπῖνον σπερμάτων.

(Idem. adv. Cels, 1. V.)

Milton ne pouvait se former une idée assez haute de ces mystérieuses lois (Parad, lort. IV, 743, VIII, 798), et le Newton, qui l'a commenté, avertit que Milton désigne, par ces mots de mysté

« SebelumnyaTeruskan »