rieuses lois, quelque chose qu'il n'était pas bon de divulger, qu'il fallait couvrir d'un silence religieux et révérer comme un mystère. 10 Mais l'élégant Théosophe, qui a vécu de nos jours, a pris un ton plus haut. L'ordre, dit-il, permet que les pères et mères soient vierges dans leurs générations, afin que le désordre y trouve son supplice; c'est par là que ton œuvre avance, Dieu suprême.... O profondeur des connaissances attachées à la génération des êtres! » Φύσις τῶν ἀνθρωπινων σπερματων. Je veux vous laisser sans réserve a l'agent suprême : c'est assez qu'il ait daigné nous accorder ici-bas » une image inférieure des lois de son émanation. Vertueux époux ! regardez-vous comme des anges en exil, etc. »> D (Saint Martin. Homme de désir, in-8o, §,81.) X. (Page 43. Ce hideux empire du mal physique peut être resserré par la vertu jusqu'à des bornes qu'il est tout aussi impossible de fixer.) Croyons donc de toutes nos forces, avec cet excellent philosophe hébreu qui avait uni la sagesse d'Athènes et de Memphis à celle de Jérusalem, que la juste peine de celui qui offense son Créateur est d'être mis sous la main du médecin. (Eccli. XXXVIII, 15.) Écoutons-le avec une religieuse attention, lorsqu'il ajoute : Les médecins prieront eux-mêmes le Seigneur, afin qu'il leur donne un heureux succès dans le soulagement et la guérison du malade, pour lui conserver la vie. (Ibid. 14.) Observons que dans la loi divine, qui a tout fait pour l'esprit, il y a cependant un sacrement, c'est-à-dire un moyen spirituel directement établi pour la guérison des maladies corporelles, de manière que l'effet spirituel est mis, dans cette circonstance, à la seconde place. (Jac. V, 14-15.) Concevons, si nous pouvons, la force opératrice de la prière du juste (Jac. V, 16.), surtout de cette prière apostolique qui, par une espèce de charme divin, suspend les douleurs les plus violentes et fait oublier la mort. JE L'AI VU SOUVENT à qui les écoute avec foi. (Bossuet, Oraison Funèbre de la duchesse d'Orléans.) Et nous comprendrons sans peine l'opinion de ceux qui sont persuadés que la première qualité d'un médecin est la piété. Quant à moi, je déclare préférer infiniment au médecin impie le meurtrier des grands chemins, contre lequel au moins il est permis de se défendre, et qui ne laisse pas d'ailleurs d'être pendu de temps en temps. DEUXIÈME ENTRETIEN. LE COMTE. Vous tournez votre tasse, M. le chevalier est-ce que vous ne voulez plus de thé ? LE CHEVALIER. Non, je vous remercie ; je m'en tiendrai pour aujourd'hui à une seule tasse. Élevé, comme vous savez, dans une province méridionale de la France, où le thé n'était regardé que comme un remède contre le rhume, j'ai vécu depuis chez des peuples qui font grand usage de cette boisson: je me suis donc mis à en prendre pour faire comme les autres, mais sans pouvoir jamais y trouver assez de plaisir pour m'en faire un besoin. Je ne suis pas d'ailleurs, par système, grand partisan de ces nouvelles boissons: qui sait si elles ne nous ont pas apporté de nouvelles maladies? LE SENATEUR. Cela pourrait être, sans que la somme des maux eût augmenté sur la terre; car en supposant que la cause que vous indiquez ait produit quelques maladies ou quelques incommodités nouvelles, ce qui me paraîtrait assez difficile à prouver, il faudrait aussi tenir compte des maladies qui se sont considérablement affaiblies, ou qui même ont disparu presque totalement, comme la lèpre, l'éléphantiasis, le mal des ardents, etc. Au reste, je ne me sens point du tout porté à croire que le thé, le café et le sucre, qui ont fait en Europe une fortune si prodigieuse, nous aient été donnés comme des punitions: je pencherais plutôt à les envisager comme des présents: mais, d'une manière ou d'une autre, je ne les regarderai jamais comme indifférents. Il n'y a point de hasard dans le monde, et je soupçonne depuis longtemps que la communication d'aliments et de boissons parmi les hommes, tient de près ou de loin à quelque oeuvre secrète qui s'opère dans le monde à notre insu. Pour tout homme qui a l'oeil sain et qui veut regarder, il n'y a rien de si visible que le lien des deux mondes; on pourrait dire même rigoureusement parlant, qu'il n'y a qu'un monde, car la matière n'est rien. Essayez, s'il vous plaît, d'imaginer la matière existant seule, sans intelligence; jamais vous ne pourrez y parvenir. LE COMTE. Je tions mutuelles du monde visible et du monde invisible. Il en résulte une double manière de les envisager; car l'un et l'autre peut être considéré, ou en lui-même, ou dans son rapport avec l'autre. C'est pense aussi que personne ne peut nier les rela d'après cette division naturelle que j'abordai hier la question qui nous occupe. Je ne considérai d'abord que l'ordre purement temporel; et je vous demandais ensuite la permission de m'élever plus haut, lorsque je fus interrompu fort à propos par M. le sénateur. Aujourd'hui je continue. Tout mal étant un châtiment, il s'ensuit que nul mal ne saurait être considéré comme nécessaire, et nul mal n'étant nécessaire, il s'ensuit que tout mal peut être prévenu ou par la suppression du crime qui l'avait rendu nécessaire, ou par la prière qui a la force de prévenir le châtiment ou de le mitiger. L'empire du mal physique pouvant donc encore être restreint indéfiniment par ce moyen surnaturel, vous voyez.... LE CHEVALIER. Permettez-moi de vous interrompre et d'être un peu impoli, s'il le faut, pour vous forcer d'être plus clair. Vous touchez là un sujet qui m'a plus d'une fois agité péniblement; mais pour ce moment je suspends mes questions sur ce point. Je voudrais seulement vous faire observer que vous confondez, si je ne me trompe, les maux dus immédiatement aux fautes de celui qui les souffre, avec ceux que nous transmet un malheureux héritage. Vous disiez que nous souffrons peut-être aujourd'hui pour des excès commis il y a plus d'un siècle; or, il me semble que nous ne devons point répondre de ces crimes, comme de celui de nos premiers parents. Je ne crois pas que la foi s'étende jusque là; et, si je ne me trompe, c'est bien assez d'un péché originel, puisque ce péché seul |