POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE FRANCE SOUS LE GOUVERNEMENT DE NAPOLÉON BUONAPARTE, ET PENDANT L'ABSENCE DE LA MAISON DE BOURBON; Contenant des anecdotes particulières sur les principaux PAR J.-B. SALGUES. TOME NEUVIÈME. 600 PARIS. IMPRIMERIE-LIBRAIRIE DE J. G. DENTU, RUE DU COLOMBIER, No 21. CHAPITRE PREMIER. Coup-d'œil sur l'Europe en général, et la France en particulier. Premières hostilités contre la Suède. Nouveau genre de guerre contre le commerce d'Angleterre. Fabrication de faux billets de banque. Traités entre la France, la Prusse et l'Autriche. Appel à tous les Français en état de porter les armes. Convocation des trois bans. Traité entre la Russie et la Suède. Intrigues diplomatiques en France. L'HEURE approche où cette étoile de Napoléon qui a jeté tant d'éclat, va s'éclipser pour jamais; où ce trône élevé avec tant d'efforts, Χ. payé de tant de sang, de larmes, de trésors et de noires déceptions, va s'écrouler pour ne plus se relever. Celui qui l'occupe est monté au faîte de la puissance et de la gloire; jamais il n'a paru plus invincible. La terre, frappée d'effroi, se tait à sa présence; les fronts couronnés s'abaissent devant le sien; et l'Angleterre, son ennemie, déchirée elle-même par des troubles intestins, se consume en efforts impuissans. Partout les alliés de cette puissance sont vaincus, et ses forces militaires sont trop foibles pour lutter contre les innombrables légions de Buonaparte. Quelles mains renverseront donc ce colosse si redoutable, cet empire en apparence si indestructible? celles de Napoléon lui-même. La paix et le repos ne sauroient avoir de charmes pour une âme accoutumée aux orages de la guerre, au tumulte des camps; rien ne sauroit éteindre cette soif de domination dont il est altéré; c'est un feu qui le dévore. Son empire lui paroît trop étroit tant qu'il voit quelque chose à conquérir; sa tête se perd dans l'excès de sa prospérité; les hommages des rois, les basses adulations des hommes qui l'entourent, la scrvilité des autorités qu'il a constituées, lui cachent le mécontentement général des peuples et la haine de ses propres sujets. L'Europe |