constructions navales, du matériel de l'artillerie, des travaux hydrauliques, du service de santé et de M. le directeur général du dépôt des cartes et plans de la marine, à l'effet de recueillir directement tous les documents qui, dans l'intérêt des arts et des sciences de la marine, seront de nature à être livrés à la publicité. Je ne puis qu'applaudir au vœu que vous exprimez et auquel j'adhère d'autant plus volontiers qu'il est formé dans le but d'accroître l'utilité d'un recueil qui a déjà rendu de grands services à la marine. Je m'empresse donc de vous prévenir que je donne des ordres pour que vous soyez admis tous les mois dans les différentes Inspections et Directions que vous désignez, afin que vous puissiez obtenir la communication de tous les documents susceptibles d'être insérés dans les Annales maritimes et coloniales. Recevez, monsieur le rédacteur, l'assurance de ma considération distinguée. Le Vice-Amiral, Pair de France, Ministre Secrétaire d'État au département de la marine et des colonies, Signé ROSAMEL. LE MINISTRE DE LA MARINE ET DES COLONIES A M. le vice-amiral HALGAN, pair de France, directeur général du dépôt de la marine. (2o direction; correspondance générale.) Paris, le 4 juillet 1840. Monsieur le vice-amiral, le recueil périodique, publié sous le titre d'Annales maritimes et coloniales, a acquis pour les marins un surcroît d'intérêt depuis que cet ouvrage est devenu la base des bibliothèques à établir à bord des bâtiments armés. Pour répondre au but qui en a fait adopter l'usage, il importe que ce recueil reproduise avec exactitude tous les documents et les avis qui intéressent la navigation, et on doit au rédacteur en chef la justice de dire qu'il ne néglige rien pour faire des Annales maritimes l'ouvrage le plus complet en ce genre. Mais, pour y réussir, il doit être secondé. L'administration de la marine et le dépôt général des cartes et plans sont pour lui deux auxiliaires obligés, et il importe beaucoup qu'il ne soit jamais réduit à puiser à d'autres sources les renseignements qu'ils peuvent lui fournir avec bien plus d'exactitude. Je vous prie en conséquence, monsieur le vice-amiral, de donner les ordres nécessaires pour que le rédacteur en chef des Annales maritimes reçoive exactement communication de tous les avis, renseignements, rapports nautiques et autres documents dont la publication dans les Annales peut avoir quelque intérêt, à mesure que ces documents parviendront au dépòt général de la marine. Recevez, monsieur le vice-amiral, la nouvelle assurance de ma haute considération. Le Vice-Amiral, Pair de France, Ministre Secrétaire d'État au département de la marine et des colonies, Signé Bo ROUSSIN. ANNALES MARITIMES ET COLONIALES. N° 1. ÉTAT passé et présent de la marine russe. (Extrait du Colonial Magazine, journal maritime-commercial, qui s'imprime à Londres; mai 1840.) Nous devons cette traduction à l'obligeance de M. Chassériau, chef de la section historique au ministère de la marine. Bien que la Russie ne saurait être considérée comme une puissance navale aussi formidable que les États-Unis d'Amérique, elle réclame d'abord notre attention par sa płus grande proximité de notre pays et par la force considérable qu'elle entretient pendant la paix. Très-longtemps après que les flottes de l'Angleterre et de la France, de l'Espagne et de la Hollande se furent disputé l'empire des mers, la Russie ne possédait pas un seul bâtiment de guerre. Ce ne fut guère qu'à la fin du XVII siècle que Pierre le Grand, dont le génie fit tant pour élever sa patrie dans l'échelle des nations, tourna ses vues vers la puissance navale. On reste étonné de la rapidité avec laquelle le czar se créa une marine, et l'histoire de cette création est assez intéressante pour que nous l'exposions rapidement. B paraît que dans les dernières années du règne d'Aexeij Machaelovich, père de Pierre le Grand, un constructeur hollandais avait été appelé à la cour de Russie, et qu'il construisit à Moscou un modèle de bateau tout gréé. En 1691, ce modèle frappa l'attention du jeune czar, parvenu à l'âge d'environ 20 ans. Il demanda à son gouverneur à quel usage était destiné un bateau si différent de tout ceux qu'il avait vus, et il apprit que c'était pour aller contre le vent, ce que jamais n'avaient tenté les bâtiments lourds et plats du pays. La curiosité de Pierre éveillée, il fit demander Brant, c'était le nom du constructeur, et voulut le voir manœuvrer son bateau sur la Yansa. Il fut si enchanté de l'expérience, qu'il s'embarqua et devint bientôt habile à diriger lui-même le bateau. Le prince ordonna à Brant de lui construire en toute hâte un yacht qui fut lancé dans la même année sur la Moskowa et avec lequel il fit voile jusqu'à (Columna). Il fit encore construire plusieurs petits bâtiments de diverses dimensions, engagea d'habiles marins à son service et s'amusa à faire évoluer sa flottille sur le lac Perislaf. Mais bientôt les bords d'un lac ne suffirent plus à son ambition croissante. En 1691, il se rendit à Archangel; et, dans l'été de cette année, il fit plusieurs croisières dans la mer Blanche. L'année suivante, il retourna dans ces parages et acquit ainsi une parfaite connaissance de la navigation. : L'expérience que lui valurent ces jeux de sa jeunesse lui permit de surmonter, peu de temps après, de grandes difficultés et d'accomplir un des plus glorieux faits de son |