154 DESERTION FROM THE FRENCH ARMY. APRIL, 1815. Tous les officiers à la demi solde ou en retraite se sont présentés à l'appel qui en a été faite la semaine dernière : il s'en trouve présentement à Lille 800 à 900, attendant leur destination. Le même zèle ne s'est point manifesté parmi les sous-officiers et soldats qui, ayant quitté le service, soit par retraite, réforme, congé absolu, limité ou illimité, et ceux en état de désertion, ont également été rappellés; jusqu'à ce moment très peu se sont présentés, et la gendarmerie n'est pas suffisante pour les y contraindre. La désertion est assez considérable dans toute l'armée; dans la seule 16me. division militaire il y a eu plus de 4000 déserteurs depuis un mois : le premier Inspecteur-Général de la Gendarmerie vient de donner un ordre du jour, qui oblige les gendarmes d'arrêter au moins chacun un déserteur chaque mois sous peine d'être punis très sévèrement, et même destitués s'il y a négligence reconnue. L'inspecteur exige un rapport tous les 15 jours à cet égard, afin de s'assurer par lui-même de l'exécution de cet ordre. Observations Particulières. D'après le rapport des voyageurs et des lettres particulières et de commerce, il paraît constant que l'esprit public de toute la France est généralement prononcée en faveur du Roi. On peut aussi croire que les Gardes Nationales prises dans les hommes de 40 à 60 ans éprouveront infiniment d'obstacles et de difficultés à se lever; l'opinion générale est opposée à cette opération tyrannique, qui met toute la population à la disposition du Ministre de la Guerre; d'ailleurs il est évident que les armes et le matériel manquent tout à fait. Il paraîtrait par ces mêmes renseignemens que les habitans de la Bourgogne, de la Champagne, du Dauphiné, et de la Lorraine ne sont pas aussi généralement dévoués pour le gouvernement Royal que dans les autres parties de la France, et qu'il s'y trouvent des partisans de Napoléon Buonaparte. Depuis 8 à 10 jours le militaire paraît triste, chancelant; la majeure partie des officiers supérieurs est toujours exaltée en faveur de Buonaparte; d'autres semblent réfléchir, et n'osent encore se prononcer. Les sous-officiers surtout sont généralement fort mauvais : le soldat est pour le Roi, ou contre, selon l'impulsion qu'on lui donne. Les contributions se payent lentement; aussi la solde ne se paye déjà plus aussi exactement: plusieurs régimens n'ont rien reçu depuis le 1er. de ce mois; cela inquiète la troupe; et on a entendu des soldats dire, "Le Roi nous payait pourtant mieux." L'officier qui fait ce rapport ne croit pas le Général Comte d'Erlon un homme méchant, mais il servira tous les gouvernemens, fera autant de serments qu'on voudra, pourvu qu'il conserve sa place, sa fortune, et sa tranquillité les Généraux Duhesme et Fauconnet pensent de même. Les Généraux Excelmans et Cavaignac, commandant chacun une division de cavalerie dans le 1er. corps, sont mauvais : le Général Lapointe parait bon: le Colonel d'Artillerie Levasseur est vraiment pour le Roi; on pourrait compter sur lui. Le Chef de Bataillon Delsalle, commandant la citadelle de Lille, le Colonel du 13me. légère, et le Major La Cour du 12me. cuirassiers sont décidement mauvais : le colonel de ce régiment est un homme faible. APRIL, 1815. DUTCH TROOPS AND FORTRESSES. 155 Le colonel du 17me. de ligne est bon: celui du 47me. ne se prononce pas le major de ce régiment paraît toujours bien disposé pour le Roi. Les officiers des 3 compagnies de gendarmerie, formant l'escadron de Lille, sont généralement assez bons, à l'exception de deux lieutenants. Le capitaine de la compagnie du Département du Nord est Royaliste; et la plus grande partie des sous-officiers et gendarmes paraissait plutôt dévoués au Roi. Il est vraisemblable qu'ils se réuniront tous à la première occasion à l'armée Royale. The King of the Netherlands to Field Marshal the Duke of Wellington. MY LORD DUKE, Bruxelles, le 24 Avril, 1815. La lettre que vous m'avez adressée, ainsi que le Mémoire qui y était joint, m'est très bien parvenue, et je m'empresse de vous informer que si je m'empresserai à mettre à exécution la partie qui dépend de moi, je dois cependant aussi porter à votre connaissance quelques objets qui me semblent indispensables pour remplir vos vues, et à l'égard desquels votre assistance ultérieure est nécessaire. Les ouvrages des places respectives ayant été faits par des ingénieurs Anglais, et d'après leurs plans et leurs idées, je désirerai qu'ils puissent être également employés à perfectionner ce qui reste à faire, aussi à mettre Ath en état de défense; et que de plus il reste dans chaque place au moins pour les premiers tems un ingénieur Anglais, afin de pouvoir d'autant mieux veiller à la défense dans le sens que celle-ci avait été préparé, ainsi donner aux nouveaux commandans et ingénieurs que je serai à même d'envoyer toutes les informations et les renseignemens qui leur peuvent être nécessaires. De plus je désirerai qu'un état des munitions et des approvisionnemens et vivres put être communiqué, pour connaître à quel point ces deux objets sont avancés, quand ils seront complets pour la dotation des places respectives, et combien de tems chacune d'elle sera en état de pouvoir tenir. J'ai de plus voulu vous donner à connaître qu'ayant laissé à mon choix de dépiécer pour le corps mobile des troupes Hanovriennes et des Pays-Bas, ou bien seulement des dernières, il m'a paru préférable d'y destiner une division de l'armée mobile, et de remettre la garde de la ville d'Ypres aux Hanovriens. Dans le choix des commandans j'ai observé ce que vous m'avez témoigné désirer, et vous pourrez voir par la liste ci-jointe que ceux destiné pour Anvers, Ostende, et Nieuport n'ont pas été au service de France. Le nombre de mes troupes employés d'après l'idée du Mémoire se montant à près de 15,000 hommes, et formant par conséquent une partie considérable de celles qui sont pour le présent disponible, j'ai jugé nécessaire d'en donner le commandement à mon fils cadet. Il sera en rapport avec les commandans des places dont les garnisons seront à sa disposition; et comme je ne peux évaluer que de 7000 hommes les bataillons venant de l'intérieur, la nécessité me force de diminuer l'armée mobile de 7000 à 8000 hommes, à quel effet la 1re. division d'infanterie et la 2de. brigade de cavalerie légère, aussi qu'une batterie d'artillerie et une demi batterie d'artillerie à cheval, viendront sous les ordres de mon fils Frédéric. Il pourra par le fournir la garnison d'Ath, augmenter au besoin celle de Gand, et ce sera ensuite à lui de juger si celles de Tournay et de Mons doivent éprouver augmentation ou diminution, ayant préalablement par 156 ROYAL ARTILLERY IN THE NETHERLANDS. tagé les onze bataillons venant de l'intérieur d'après le tableau ci-joint, par lequel vous pourrez voir, My Lord Duc, les jours de l'arrivée des troupes dans leur nouvelle destination, et par conséquent celui où les garnisons actuelles deviennent disponibles. Le jour où mon fils Frédéric devra se rendre avec les troupes sous ses ordres vers Ath, ou telle autre point que sera jugé convenable pour recevoir son petit corps mobile, dépendra des ordres que vous trouverez bon de donner. Je. me flatte que vous serez satisfait de la promptitude avec laquelle je tâche d'effectuer les idées que vous avez bien voulu exprimer, espérant que vous aurez aussi la complaisance de satisfaire à mes demandes pour faciliter tout ce qui concerne les places mêmes. Veuillez accepter l'assurance de ma reconnaissance de la disposition que vous avez pris de laisser 12,000 hommes, de troupes Anglaises et Hanovriennes, pour la défense de ma frontière. J'espère être à même de pouvoir bientôt les remplacer par les levées qui ont lieu actuellement, et de les mettre par-là à même de renforcer l'armée en campagne. Je ne considérerai pas moins toujours cette mesure comme une marque de l'intérêt que vous prenez à la tranquillité de mes états, ainsi qu'une nouvelle preuve Recevez l'expression de la haute considérade l'amitié du Prince Régent. tion avec laquelle je ne cesserai d'être, My Lord Duke, votre affectionné GUILLAUME. MEMORANDUM of the Strength of the ROYAL ARTILLERY and Corps of Woolwich, 24th April, 1815. FORMATION OF AN INTELLIGENCE DEPARTMENT. 157 MY LORD, Major-Gen. Sir W. Dörnberg to Lord FitzRoy Somerset. Mons, 25th April, 1815. The man I send to Bavay, Cambrai, &c., just now returns, and reports that the greatest part of the troops in that neighbourhood have marched towards Lille. The 11th regiment, which still was at Bavay and Quesnoy, had orders to march to Arras. The greatest part of the garrison of Valenciennes has also been marched off to the left. I have the honour to be, my Lord, Your most obedient humble servant, DÖRNBERG. MEMORANDUM from Sir 'HUDSON LOWE respecting the Formation of an INTELLIGENCE DEPARTMENT to be attached to the Head-Quarters of the Army. Bruxelles, 25th April, 1815. 1. An officer belonging or attached to the Quartermaster-General's department to be specifically charged with this duty. 2. He is to have the selection and employment of all spies, the charge of paying them, and the formation of all accounts regarding them, even in cases where the persons may not have been employed by him; the officers who may have been authorised to make any expenditure on such ground sending their accounts to him. 3. All strangers and deserters arriving at the army are to be immediately sent to him, to collect every information that can be gained from them. 4. A report to be made out by him every night of all intelligence received during the day, according to a form annexed, and to be delivered to the Commander of the Forces. This, of course, not to prevent the immediate communication of anything arriving which may be required to be instantly made known to him. 5. A register to be kept of all intelligence thus received and communicated, of the same form as the report. 6. The Assistant Quartermaster-Generals attached to each division of the army, and in particular all officers of the department at the heads of columns, to be instructed to make an early report of all intelligence obtained by them, transmitting the same under cover to the Quartermaster-General, who will deliver it to the officer of the Intelligence Department. The reports of intelligence not to be blended with other matter: they may be put up under the same cover with other communications, with simply the date and the word "Intelligence" marked on the back. 7. Such reports are to be transmitted in ordinary cases by the assistants of divisions to the senior officer of the department attached to the corps in which the division is serving, who will obtain the directions of the General commanding the corps for transmitting them to head-quarters; but where the division is near to the head-quarters of the army, and any time can be gained by communication, the report may be sent direct. 8. All officers in command of advanced parties, whether of cavalry or 158 FORMATION OF AN INTELLIGENCE DEPARTMENT. infantry, to receive instructions to forward deserters and strangers immediately as they arrive without interrogation (except in those cases where an attack may be apprehended) to the officer of the Intelligence Department. 9. All officers so stationed to be further instructed to make their reports of intelligence respecting the enemy distinct from other matter, in order that the same may be transmitted through the regular channel to the Commander of the Forces or the Quartermaster-General for his information, and recorded in the Intelligence Department. 10. A form of questions to be put to all strangers and deserters will be delivered to the officers of the Quartermaster-General's department, and to the officers stationed at the outposts, stating the species of information most necessary to be gained: these questions, however, need not be put where there is an opportunity of sending the men directly to the officer of the Intelligence Department.. QUESTIONS to be put to all Deserters and Strangers coming from the direction in which the Enemy's Army may be operating. 1. If a deserter: To what corps belonging? Strength of the corps? Commander of it? Place where his regiment is stationed? 2. Of what brigade it forms a part? Commander of the brigade? How many regiments and battalions in the brigade (careful to distinguish between regiments and battalions, as also between brigades and divisions)? How many pieces of artillery, what calibre? Place where the brigade is stationed? N.B. A French regiment consists of four battalions, of which three are presumed effective and one in depôt; a regiment of cavalry consists of four squadrons effective and one in depôt. Three regiments form a brigade or division. 3. To what corps d'armée the brigade or division belongs? Name of the General who commands the corps? Chief of his staff? How many brigades in the corps? How many regiments of cavalry? How much artillery? Who |