diose épopée de notre âge; l'ordre naquit dans les finances, les fonds publics s'élevèrent dans une progression inouïe. Comment agirent les partis en présence d'un tel système ? Comment les hommes aux répugnances reconnurent-ils ce noble abandon de la royauté? La loi des élections devint un instrument aux mains des factions; elles arrivèrent en 1819 jusqu'au choix de M. Grégoire et plantèrent ainsi leur drapeau dans le camp des régicides. La loi du recrutement fut un moyen de corrompre tout ce qu'on put de l'armée. La conspiration militaire de 1820, prouva quel terrain les révolutionnaires avaient gagné. La presse eut ses saturnales; elle attaqua violemment la royauté, la religion, ses temples, ses ministres. Toutes les doctrines subversives furent exploitées. Les jurys effrayés acquittèrent; l'impuissance de la loi fut ainsi proclamée, et comme résultat de cette confusion on eut l'assassinat de M. le duc de Berry. 7 Je considère l'ordonnance du 5 septembre et les élections de 1819 comme les deux extrémités du système libéral de la restauration. Si les indépendans avaient été plus francs ou plus habiles, ils n'auraient pas acculé le ministère Dessolle au bord de l'a bîme; ils ne l'auraient pas réduit au désespoir; ils nous ont dit depuis qu'ils conspiraient; à la bonne heure, mais s'ils conspiraient, la restauration fit bien alors de se défendre, tant qu'elle agit par les voies légales et par les majorités parlementaires, Des hommes de conscience et de loyauté voulaient la légitimité sans hypocrisie, la liberté sans révolution. La faute de la restauration, je ne cesserai de le dire, est d'avoir confondu les constitutionnels avec les révolutionnaires, et d'avoir soulevé les uns et les autres contre elle. Depuis l'ordonnance du 5 septembre, tout est progrès dans les idées libérales, jusqu'à la formation du dernier ministère de M. Decazes et sa présidence du conseil. Ici le pouvoir s'arrête hors d'haleine ; il veut revenir sur ses pas. Il ne regrette pas ses concessions, mais il voit avec douleur l'usage que les factions en ont fait. Ce mouvement stationnaire, jusqu'à l'assassinat de M. le duc de Berry, devient alors une véritable réaction. Il fait passer le pouvoir aux ultra-royalistes. |