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A UNE JEUNE FEMME

Allez, mes vers, saluer celle
Devant qui je tremble et rougis;
Tâchez de plaire à cette belle :
Pauvres enfants de ma cervelle,
C'est la maîtresse du logis!

Comment et par quel sortilége
Est-elle entrée ainsi chez moi?
O mes pauvres amis ! qu'en sais-je?
Il n'a pas été long, le siége!
Elle a dit: Sésame, ouvre-toi.

Et, dès qu'elle s'est fait connaître, Tout s'est ouvert à deux battants, Esprit et cœur, porte et fenêtre, Comme une maison à son maître Qu'elle attendait depuis longtemps.

Quel est donc ce visage rose
Par qui nous sommes possédés,
Qui nous traite comme sa chose
Et des gens à son gré dispose
Après les avoir regardés?

Désormais vous dépendez d'elle. Comme des fleurs sur ses genoux Tombez, mes vers, troupe fidèle, Et dites à cette Immortelle : Muse, qu'ordonnes-tu de nous?

SUR UN ENVOI DE FLEURS

Si l'on veut savoir qui m'envoic
Ces belles fleurs,

Elles me viennent d'où la joie
Et les douleurs.

Elles me viennent d'où ma vie

Pend désormais,

De celle-là pour qui j'oublie

Ceux que j'aimais.

Si l'on cherche pourquoi je l'aime
A cet excès,

Hélas! je n'en sais rien moi-même :
Ce que je sais,

C'est

que dans ses yeux on voit luire Tout son esprit,

Et qu'au coin de son fin sourire
Mon cœur se prit.

Comme un oiseau qui s'effarouche
Et fuit dans l'air,

Plus je le cherche sur sa bouche,
Plus il se perd.

C'est pourquoi celle qui m'envoie

Ces belles fleurs

Est celle d'où me vient la joie
Et les douleurs.

LE RENOUVEAU

Non, l'illusion n'est pas morte,
Non, je n'ai pas fini d'aimer !
Non! ma jeunesse est la plus forte,
Et les maux entrés par sa porte
En sont sortis sans la fermer.

Mon cœur, un temps las de tourmente, Est maintenant las de repos;

J'y sens la séve qui fermente

Comme après la saison dormante
Dans les bourgeons tout frais éclos.

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