A UNE JEUNE FEMME Allez, mes vers, saluer celle Comment et par quel sortilége Et, dès qu'elle s'est fait connaître, Tout s'est ouvert à deux battants, Esprit et cœur, porte et fenêtre, Comme une maison à son maître Qu'elle attendait depuis longtemps. Quel est donc ce visage rose Désormais vous dépendez d'elle. Comme des fleurs sur ses genoux Tombez, mes vers, troupe fidèle, Et dites à cette Immortelle : Muse, qu'ordonnes-tu de nous? SUR UN ENVOI DE FLEURS Si l'on veut savoir qui m'envoic Elles me viennent d'où la joie Elles me viennent d'où ma vie Pend désormais, De celle-là pour qui j'oublie Ceux que j'aimais. Si l'on cherche pourquoi je l'aime Hélas! je n'en sais rien moi-même : C'est que dans ses yeux on voit luire Tout son esprit, Et qu'au coin de son fin sourire Comme un oiseau qui s'effarouche Plus je le cherche sur sa bouche, C'est pourquoi celle qui m'envoie Ces belles fleurs Est celle d'où me vient la joie LE RENOUVEAU Non, l'illusion n'est pas morte, Mon cœur, un temps las de tourmente, Est maintenant las de repos; J'y sens la séve qui fermente Comme après la saison dormante |