dignation humaine et la colère céleste sont réservées à leurs agresseurs. L'Angleterre et les États-Unis d'Amérique offrent encore au Monde le douloureux spectacle de la guerre. A laquelle des deux nations l'huma nité a-t-elle cet accablant reproche à faire? Lequel des deux gouvernemens faut-il signaler à l'Univers comme l'ennemi de la paix, comme l'artisan de tant de maux et de désastres? Les folliculaires vendus au Gouverment anglais, disent et répètent que l'Angleterre ne fait autre chose que se défendre; que son honneur, l'impérieux besoin de venger des outrages, la sûreté de son commerce, l'intérêt de l'Europe entière lui ont mis les armes à la main; que ses vœux ont toujours été pour la paix, qu'elle est encore prête à la conclure, que l'in, justice et l'obstination des Américains peuvent seules y mettre obstacle. } Si de pareils discours n'étaient tenus que par des écrivains mercenaires ou trompés, les Citoyens des États-Unis pourraient garder le silence, et s'en remettre aux souvenirs de l'Univers du soin de les démentir. Mais ce n'est pas seulement dans des pamphlets ou des articles de gazette, que de pareils mensonges sont consignés ils se trouvent retracés dans les écrits des ministres ; ils sortent de la bouche même du chef de l'État; ils sont articulés par lui en présence des représentans de sa nation, et pourraient acquérir ainsi, pour ceux qui ne connaissent pas bien le degré de foi que mérite son langage, une sorte d'authenticité. ་་ Je suis Américain : j'ai de la mémoire et des yeux; j'ai connu les faits, et j'ai devant moi les preuves. Ceux pour qui l'amour de la patrie, le respect pour la vérité et la haine pour la perfidie ne sont pas de vains mots, sc feront une idée de ce que j'ai éprouvé à la lecture du discours prononcé, le 8 Novembre dernier, par le Prince Régent d'Angleterre : « C'eût été pour moi une grande >> satisfaction de pouvoir vous appren» dre la fin de la guerre entre ce pays et les États-Unis d'Amérique. >> >> Quoique cette guerre ait été com» mencée, de la part des États-Unis, » par l'agression la moins provoquée, et qu'elle ait été calculée de manière >> à seconder les desseins de l'ennemi commun de l'Europe contre les » droits et l'indépendance de toutes » les autres nations, je n'ai jamais » cessé d'être animé du désir sincère » de faire la paix à des conditions justes et honorables. » négociations à ce sujet; toutefois, » elles ne peuvent réussir qu'autant » que je trouverai chez l'ennemi des >> sentimens conformes aux miens. " » Les opérations des forces de Sa Majesté sur mer et sur terre, dans la Chésapeake, pendant le cours de la présente année, ont été suivies des » résultats les plus brillans et les plus >> heureux. » La flottille de l'ennemi dans le » Patuxent a été détruite. La défaite signalée de ses forces de terre, a » permis à un détachement de l'armée » de Sa Majesté de s'emparer de la » ville de Washington, et l'esprit » d'entreprise qui a caractérisé tous » les mouvemens dans cette partie, a produit sur les habitans une impres»sion profonde et sensible des calamités d'une guerre dans laquelle ils » ont été si follement engagés. >> Voilà ce que le Prince Régent ne craint pas de dire au peuple qu'il gouverne. Voilà les moyens qu'il emploie pour couvrir son odieuse politique. ›› Ainsi, la guerre a été commencée de la part des États-Unis, par l'agression la moins provoquée. Ainsi, cette guerre a été calculée de manière à seconder les desseins de l'ennemi commun de l'Europe, contre les droits et l'indépendance des autres nations. Ainsi, l'Angleterre, ou l'homme que la fatalité lui a donné pour maître s'applaudit des opérations de ses armées, et se promet les plus heureux résultats de cette guerre où les États-Unis se sont si follement engagés. Tant de fausseté, de barbarie et d'orgueil doivent être confondus. Ils peuvent l'être aisément sans le secours. |