de la Pologne dans son intégrité est la première condition de la possibilité d'une pareille alliance. Ces réserves faites, nous ne contesterons pas que la proposition d'un congrès, en tant que proposition, peut avoir sa valeur à un autre point de vue; elle peut n'être qu'un moyen choisi dans le but de mettre fin aux hésitations et de hâter la conclusion d'alliances nécessaires pour résoudre la question polonaise. Il serait téméraire de vouloir se prononcer sur l'efficacité d'une pareille démarche ou d'en préjuger les suites. Cependant, si le bien de la Pologne reste toujours le but de la France, la proposition de la réunion d'un congrès nous amène à insister avec d'autant plus de force sur un vœu formulé précédemment. Quel que soit le résultat de la nouvelle action diplomatique entamée par la France, qu'elle aboutisse à l'abandon de la Pologne ou à la guerre, que celte guerre soit localisée, ou, ce qui est plus probable, qu'elle soit générale, il y a une chose que la Pologne, au nom de son droit, réclame instamment, et avant tout, de la justice de l'Europe: c'est la reconnaissance de son droit d'indépendance faisant suite à une déclaration de déchéance de la Russie des droits reconnus à sa domination en 1815. « Les traités de Vienne n'existent plus », a déclaré l'Empereur; il a reconnu dans la Pologne soulevée contre l'oppresseur < une nation, non pas rebelle, mais héritière d'un droit inscrit dans l'histoire et les traités », et il a constaté que « la Russie foule ces traités aux pieds à Varsovie ». Que reste-t-il à faire à la France, sinon à proclamer solennellement ce que la parole impériale a dissimulé sous le voile des convenances du moment? Cet acte, si conforme aux généreuses traditions du grand peuple que Dieu semble avoir destiné à la défense du droit, nous espérons qu'il sera accompli dès que le congrès aura été reconnu comme impossible. Ce que nous demandons à la France, c'est de ne pas nous secourir avant d'avoir déclaré la domination de la Russie déchue en vertu des traités qui l'obligent et qu'elle a violés, ou, si nous devons être abandonnés, de ne pas le faire sans prononcer la même déclaration. C'est par elle que la France posera, dans le droit public lui-même, une base solide pour la solution de la question polonaise dans le présent ou dans l'avenir, et si la Pologne est destinée à succomber, elle n'aura pas au moins prodigué en pure perte le sang de toute une génération. 6 novembre. TABLE DES MATIÈRES. PREMIÈRE PARTIE. - CHAPITRE PREMIER. CARACTÈRE GÉNÉRAL DE LA SITUATION..... - CHAPITRE DEUXIÈME. LÉGALITÉ ÉTABLIE PAR LE TRAITÉ DE VII. La légitimité, la légalité et l'état de fait en Pologne. CHAPITRE TROISIÈME. TRANSACTION... - UNE LÉGALITÉ NOUVELLE AU MOYEN D'UNE XIII. Conditions auxquelles la légalité de 1815 pouvait être obliga- CHAPITRE QUATRIÈME. - UNE PAIX DURABLE AU MOYEN D'UNE TRANS- ACTION XIX. Des concessions accordées au royaume ne résolvent rien; elles - 1 18 37 59 DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE CINQUIÈME. - L'UNITÉ MOSCOVITE ET L'UNITÉ RUSSE..... 73 - CHAPITRE SIXIÈME. INSUCCÈS DES RÉACTIONS TENTÉES CONTRE LA 85 VI. Échec d'une première tentative de réaction sous Alexandre Ier. CHAPITRE SEPTIÈME. MENT.. - FATALITÉ D'UNE POLITIQUE D'ENVAHISSE- X. La Russie est fatalement poussée vers l'empire panslaviste. - XIII. Caractère envahissant de la révolution qui s'avance en CHAPITRE HUITIÈME. - LE PRINCIPE VITAL DE L'EMPIRE RUSSE ET SA XIV. Le principe essentiel de l'empire de toutes les Russies. - 96 107 CHAPITRE NEUVIÈME. -PAIX OFFERTE PAR LA RUSSIE....... 120 XXI. La XVIII. Absorber ou détruire, tel est le dilemme de la politique russe I. L'antagonisme est irréconciliable. - II. La situation de la Pologne VII. Les traités de Vienne imposent des devoirs à l'Europe. VIII. L'abandon de la Pologne serait maintenant plus honteux que jamais. - IX. Quels sont les devoirs de justice envers la Pologne? X. La question polonaise aise porte sa solution en elle-même. XI. Haute signification et portée d'une déclaration de déchéance. encourue en 1815. - XIII. Il y aurait moyen de résoudre la question sans dépasser les CHAPITRE TREIZIÈME. - LA GUERRE ET LA LIBERTÉ............. 204 XXI. Erreurs sur lesquelles repose l'objection de certains libéraux contre la guerre. XXII. Pour assurer la liberté, il faut avant tout réformer l'état politique de l'Europe dans le sens de la XXIII. Danger qui menace la liberté de la part d'une nouvelle Sainte-Alliance. XXIV. L'inaction de la France n'au- rait pas d'excuse, car l'initiative lui appartient de droit. XXV. L'Angleterre perdra sa popularité à vouloir maintenir les traités de 1815. XXVI. Une paix solide de l'Europe ne peut être basée que sur la restauration de la Pologne. tendances de la politique russe selon les dépêches du prince Gortchakoff. - XXVIII. La Pologne ne se soulèvera pas à l'appel Paris. Imprimerie de E. MARTINET, rue Mignon, 2. |