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surauces de mon dévouement entieret de mon profond respect.

Signé, LAPORTE.

Lundi matin, 3 mars.

Certifié conforme à Poriginal par les membres de la Commission des vingt-un, soussigués. Signé, Charles Cochon, DufricheValazé, Poullain-Grandprey, Borie, Duprat et Pélissier.

No. VI.

1

SIRE,

2 Avril 1791.

:

Quoique j'aie bien dû penser que votre majesté est iustruite de ce qui s'est passé dans les derniers instans de M. de Mirabeau, je crois cependant devoir lui rendre compte de ce qui est venu à ma connaissance par une voie sûre. Je craignais que quelques papiers ne fussent tombés dans des mains suspectes, et je me suis procuré ces renseignemens, qui doivent ôter toute inquiétude, puisque M. le comte de la Mark a été à portée d'enlever tous ceux qui pouvaient intéresser votre majesté.

Samedi soir, 2 avril.

M. de Mirabeau, après un vomissement, s'était endormi; il s'est réveillé à quatre heures, en demandant s'il n'avait pas rêvé tout haut, si l'on n'assassinait pas quelqu'un dans sa maison.

Il n'y avait dans la chambre qu'une fille

nommée Henriette, qui lui répond que non. Il demande la clef de son secrétaire; Henriette appelle le valet-de-chambre, nommé Lesels, qui monte à la chambre du secrétaire, nommé Comps; la porte en était fermée, Comps s'y promenait à grands pas; Lesels lui demande la clef du secrétaire de son maître; Comps répond qu'il ne l'a point; Lesels lui dit d'ouvrir sa porte, Comps refuse; on lui répond qu'on l'enfoncera: Lesels dans ce moment entend Comps tomber; il fait enfoncer la porte, et trouve Comps couvert de sang; il lui demande ce qui l'a porté à vouloir se tuer: pour un crime de plus, répond Comps, ce n'est pas la peine.

Leselsluiredemande la clef du secrétaire de son maître. Elle est dans le mien. Donnez la clef de votre secrétaire. Elle est cassée. Je vais envoyer chercher un serrurier pour l'ouvrir. - Comps dit alors qu'il a la clef en question, mais qu'il ne la remettra qu'à M. le comte de la Marck; on va chercher M. de la Marck, qui arrive à cinq heures.

La clef du secrétaire était dans les cendres de la chambre de Comps.

On croit que M. de la Marck a retiré les papiers intéressans; mais tous les papiers de M. de Mirabeau ne peuvent pas avoir été enlevés, et l'on vient de me dire que M. Voidel s'était transporté chez M. de Mirabeau à une heure de l'après-midi.

Peu après la mort, le juge de paix avait apposé les scellés.

Dès

Dès huit heures et demie du matin, la justice avait fait arrêter Comps, et l'avait fait constituer prisonnier au Châtelet.

Ce Comps est un jeune homme de condition, ayant la tête fort chaude, et faisant des vers. Mirabeau se l'était attaché depuis quatre ans et il l'aimait beaucoup, parce que Comps s'était battu deux fois pour lui, et était toujours prêt à mettre l'épée à la main pour défendre son patron.

Il s'est donné trois ou quatre coups de canif à la gorge, deux autres dans le ventre, aucun n'est dangereux.

On est inquiet de son propos, pour un crime de plus: on craint qu'il n'ait vendu quelques papiers importans de Mirabeau.

M. de la Marck avait avec lui le sieur Pellenck, lorsqu'il a ouvert le secrétaire de M. de Mirabeau.

Certifié conforme à l'original par les membres de la commission des vingt-un, soussignés. Signé, Charles Cochon, DufricheValazé, Poullain-Grandprey, Borie, Duprat et Pélissier.

SIRE,

No. VII.

2 Mars 1791. Ecrie de la main du roi.

Lorsque j'ai rendu compte ce matin à votre majesté de la conversation que j'ai eue hier avec M. de Luchet, je ne croyais pas entendre parler aussi promptement de ce que j'avais jugé être le véritable sujet de la visite.

Tome VII.

B

Je vous envoie, sire, ce que je viens de recevoir à deux heures.

Les demandes sont bien claires, M. de Mirabeau veut avoir un revenu assuré pour l'avenir, soit en rentes viagères constituées sur le trésor public, soit en immeubles : il ne fixe pas la quantité du revenu; s'il était question de traiter ces objets dans ce moment, je proposerais à votre majesté de donner la préférence à des rentes viagères.

Mais ce sur quoi jai à prendre ses ordres aujourd'hui, c'est sur l'usage que je dois faire de l'ouverture de M. de L......, sur la conduite que je dois tenir.

Votre majesté approuvera-t-elle que je voie M. de M.... ? Que me pres crira-t-elle de lui dire? Faudra-t-il le sonder sur ses projets? Quelle assurance de sa conduite devrais-je lui demander? Que puis-je lui promettre pour le moment? Quelles cspérances pour l'avenir? Si dars cette conduite il est nécessaire de mettre de l'adresse, je crois, sire, qu'il faut encore plus de franchise et de bonne foi; M. de M..... a déjà été trompé; je suis sûr qu'il disait, il y a un an, que M. Necker lui avait manqué de parole deux fois.

Au surplus, je suis convaincu que c'est le seul homme, qui, dans les circonstances actuelles, qui sont très-critiques, puisse réellement servir votre majesté. C'est un homme violent; il est aujourd'hui en fureur contre le triumvirat, qu'il appelle le triumgueusat; je pense qu'il faut saisir le moment pour le porter à des démarches qui ne permettent plus de s'y rallier.

i

Le postscriptum de l'écrit ci-joint a rapport à la petite pièce que j'ai remise ce matin à votre majesté, concernant le déserteur du régiment de Soissonnais; ce peut être une pièce précieuse pour le succès du projet de disso. lution des clubs.

Je suis avec le plus profond respect, sire,

De votre majesté,

Le très-humble et très

obéissant serviteur et sujet,

Signé, LAPORTE.

Mercredi 2 mars, après-midi.

Certifié conforme à l'original par les membres de la commission des vingt-un, soussigués. Signé, Charles Cochon, DufricheValazé, Poullain-Grandprey, Borie, Duprat

et Pelissier.

SIRE,

No. VII I.

Votre majesté a daigné m'assurer de sa confiance et de sa disposition à suivre mes conseils, et dernièrement elle m'a demandé mes idées sur la prérogative royale.

Il m'est doux, sire, en combattant à-lafois deux factions, acharnées contre moi, d'un côté les ennemis de la liberté, de la constitution, et tous ceux qui regrettent les préjugés, ou profitaient des abus; de l'autre, les

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