DISCOURS De M. Rouffeau, prononcé le 12 Février à l'Assemblée de la Commune, fur les opinions de MM. Kormann & Briffot de Warville, relatives à la Caisse d'Efcompte. MESSIEURS 1 LORSQUE la chose publique est menacée de quelque danger, tous les Citoyens lui doi• vent leur secours ; & ne pas employer pour l'en préserver, tout ce qui est en leur puissance, feroit une lâcheté dont aucun Membre de cette Assemblée ne s'est rendu, & ne se rendra jamais coupable. La rareté du numéraire qui depuis quelques mois s'est manifestée dans la Capitale, avoit déja éveillé votre sollicitude, parce que vous favez que votre devoir spécial est d'éloiguer de vos Concitoyens tous les malheurs qu'il vous est possible de prévoir. Des députations de quelques Districts font venues accroître encore vos inquiétudes, & votre prudence vous a fait prendre le parti de nommer A2 des Commiffaires que vous avez chargé d'examiner, & les caufes de cette pénurie, & les moyens d'en prévenir, tant les accroiffemens que les effets. Ces Commissaires, pénétrés de l'efprit qui vous anime, ont fait tout ce qui étoit en eux pour répondre à votre confiance, ainsi qu'à l'importance de leur miffion. Le récit de ce qu'ils ont appris, leurs vues, tant politiques que particulières à la Capitale, sont confignées dans le rapport qu'ils ont eu l'honneur de vous faire le 31 Janvier dernier, & l'impression que vous en avez ordonnée, vous a mis à même de rectifier les erreurs où leur zèle peut les avoir entraînés. Une opinion qui s'étoit déja fait entendre dans cette Affemblée, vous a de nouveau été représentée avec un cortége qui seroit bien capable de déterminer en sa faveur, s'il n'étoit pas compofé de calculs, & de raisonnemens qui ne font que spécieux. C'est alors que par une nomination de nouveaux Commissaires que vous avez chargés du foin de vous, instruire si la liquidation de la Caisse d'Efcompte étoit dans le moment préfent une chose utile, facile, & propre à détruire le mal que nous éprouvons, vous avez donné une nouvelle preuve du desir qui vous |