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venablement la vérité des faits, dont les plaintes paraissent être résultées, qu'elles ont résolu de faire cet examen de la façon la plus prompte, et d'en retrancher toutes les longueurs et les délais. A cette effet L. H. P. se sont écartées de la forme ordinaire usitée toujours en pareils cas, de demander le rapport par écrit des officiers et employés de leurs colonies, et elles ont déjà expédié leurs ordres, que le commandant de Saint-Eustache se rendrait dans la république sans délai, et le plus promptement possible, pour donner les informations nécessaires de tout ce qui s'est passé dans l'ile de Saint-Eustache, et de ce qui est venu à sa connaissance, relativement aux colonies américaines et leurs vaisseaux, pendant le temps qu'il y a commandé et pour mettre sous les yeux de L. H. P. sa conduite à cet égard.

Le soussigné se trouve chargé de porter cette résolution à la connaissance de V. M. et de déclarer pareillement, que L. H. P. ne font aucune difficulté de désavouer très-expressément tout acte ou marque d'honneur qui peut avoir été donné par leurs officiers et employés aux vaisseaux de l'Amérique septentrionale de S. M., ou qu'ils pourraient donner dans la suite, pour autant que ces actes ou marques d'honneur seraient de nature qu'on put en conclure, que l'on reconnaît le moins du monde l'indépendance et la souveraineté des dites colonies.

Le soussigné se trouve en outre chargé de porter à la connaissance de V. M. que L. H. P. viennent de donner des ordres en conséquence aux gouverneurs et commandants de leurs colonies dans les Indes - Occidentales, et leur ont enjoint de nouveau, d'observer strictement et exactement leurs ordonnances et leurs ordres contre l'exportation des munitions de guerre dans les colonies de l'Amérique de V. M., et de faire exécuter ces ordres avec toute la rigueur possible.

En réponse à ce mémoire, S. M. Britannique ordonna au comte de Suffolck d'adresser à l'ambassade d'Hollande à Londres, la lettre suivante.

No. VIII.

Lettre du comte de Suffolck, secrétaire d'État au département des affaires étrangères de S. M. Britannique, adressée au comte de Welderen, en réponse au mémoire ci-dessus, adressé au roi; du 11 avril 1777.

Monsieur, le roi ayant pris connaissance du mémoire que vous avez adressé à S. M. le 26 du mois passé, en conséquence des ordres que vous aviez reçus de L. H. P. m'ordonne de vous assurer, que S. M. l'accepte avec satisfaction; en même temps, qu'elle ne saurait s'apercevoir, que le mémoire présenté par son ambassadeur aux Etats-Généraux des Provinces - Unies, le 21 février, contienne quelque chose contraire à ce qui doit avoir lieu entre des souverains et des puissances indépendantes. Dans les circonstances sérieuses dont il est question, S. M. a été d'autant plus sensiblement touchée de l'affaire qui faisait le sujet principal de la plainte, qu'elle était occasionnée par le procédé indécent d'un gouverneur au service d'un voisin, qui a été uni depuis si longtemps avec S. M. par les liens de la bonne harmonie et de l'amitié mutuelles.

S. M. a appris avec plaisir que L. H. P. ont rempli son attente; qu'elles ont rappelé leur gouverneur; que l'insulte est désavouée, et que les ordres sont expédiés aux gouverneurs et commandants des colonies de L. H. P. aux Indes- Occidentales, d'observer exactement les placards et ordres contre l'exportation des munitions de guerre dans les colonies de S. M. en Amérique, actuellement en rébellion: et étant persuadée que L. H. P. veilleront à l'exécution exacte de leurs ordonnances, S. M. se fait un plaisir de mettre fin à tout sujet de regret, que les conséquences de la conduite offensante du gouverneur de Saint-Eustache peuvent leur avoir causé.

J'ai l'honneur d'être, etc.

SUFFOLCK.

Quoique les États-Généraux renouvelèrent (le 12 novembre 1777), encore pour un an, leurs défenses précédentes, concernant l'exportation des munitions de guerre vers les colonies de l'Amérique septentrionale, des plaintes très-graves furent portées par les négociants et propriétaires des bâtiments marchands hollandais, sur la conduite des vaisseaux de guerre, et des armateurs anglais; surtout à l'époque où la France, par son alliance avec les colonies de l'Amérique septentrionale du 6 février 1778, se déclara publiquement en faveur des Américains, et que cette puissance fit bientôt après la guerre à l'Angleterre.

Déjà pendant l'été de l'année 1778, les plaintes de quelques fréteurs avaient donné lieu à des représentations faites par le ministre d'Hollande à Londres au nom des États-Généraux. En septembre 1778, les négociants, ainsi que les fréteurs et assureurs de plusieurs villes hollandaises telles que Dortrecht, Rotterdam et Amsterdam, présentèrent en commun des suppliques aux États-Généraux, tant pour réclamer leur protection, que pour démontrer combien était injuste, et à la fois illégitime le principe mis en avant et soutenu par l'Angleterre, qui défendait de transporter à l'ennemi des bois de construction.

A la suite de ces représentations les ÉtatsGénéraux prirent le 21 septembre, la résolution sui

vante:

No. IX.

Résolution des États-Généraux des Provinces-Unies des Pays-Bas; du 21 septembre 1777. (Traduit du hollandais.)

Ayant été délibéré par resomption sur les divers rapports du comte de Welderen, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire, du 14, 17, 21 et 24 juillet de cette année (suit ici l'énumération des diverses réclamations et pétitions des négociants, fréteurs et assureurs hollandais), ainsi que sur les mémoires et rapports qui nous ont été adressés: il a été résolu.

Qu'il sera écrit à M. le comte de Welderen, envoyé extraordinaire de L. H. P. près la cour d'Angleterre, que L. H. P. sont satisfaites de ce que, sans attendre les ordres exprès de L. H. P., qui lui ont été envoyés à ce sujet, il ait réclamé les bâtiments et les cargaisons des sujets hollandais, dont on s'était si injustement emparés récemment en Angleterre. Que de plus L. H. P. sont parfaitement d'accord avec le principe qui a servi de base au mémoire que ce ministre a adressé le 5 du mois à lord Suffolck; que L. H. P. considerèrent cette affaire comme étant de la plus haute importance pour les intérêts de l'état, et qu'en conséquence elles ont jugé à propos d'envoyer à M. de Welderen des ordres exprès, pour qu'il ait à faire les représentations les plus énergiques à S. M. Britannique, et à son ministère, sur la manière violente et inouïe dont on se permettait de troubler le commerce et la navigation de leurs sujets. Que L. H. P. ont appris avec satisfaction que S. M. ait fait droit à ces diverses réclamations, qu'il ait été constaté qu'effectivement il n'avait point été agi de la sorte d'après les ordres supérieures, et que S. M. ait la ferme volonté de rendre justice aux sujets de la république, étant bien éloignée de vouloir ruiner le commerce et la navigation de la république, ainsi qu'elle avait bien voulu

le prouver, puisque S. M. avait ordonné que l'on relàcha sans autre forme de procès préalable, non-sculement les navires la Vierge Martine Henrich et Abda, se rendant de Curaçao en Hollande, et capturés injustement, ainsi que les navires la Vierge Debora, Maria, l'Espérance et la Vierge Adriana, capturés sous prétexte d'avoir été destinés pour des ports français, venant d'un port français et se rendant à un autre de la même nation. Mais que nonobstant ces mesures, les dommages et pertes considérables que les sujets de L. H. P. avaient éprouvés par les armateurs anglais qui emmenèrent leurs bâtiments dans des ports de la Grande-Bretagne, ainsi que le sort incertain de tant d'autres bâtiments marchands déjà conduits dans les ports britanniques, ou qui se trouvaient encore en mer, appelaient trop l'attention de L. H. P. sur les intérêts de leurs sujets, pour que l'on ne dut pas en charger M. le comte de Welderen en temps opportun.

Que L. H. P., qui jusqu'aujourd'hui se sont flattées, et se flattent encore que l'amitié, et la bonne intelligence si heureusement établies entre S. M. le roi de la Grande-Bretagne et la république des Provinces-Unies des Pays-Bas subsiste encore, et auxquelles la république attache le plus grand prix, ainsi qu'elle en a fait preuve dans maintes circonstances, ne saurait comprendre, comment les armateurs anglais, munis d'ordres de S. M. aient pu, sans avoir égard au territoire hollandais, pousser l'audace jusqu'à tenir bloquées les rades d'Essequebo et de Demerary, et à empêcher, au moyen de petits bâtiments, l'approche des transports de vivres pour ces forts; à enlever sous les yeux des batteries du fort et pousser en haute mer les petites embarcations des colonies, ne faisant la navigation que le long des côtes, et qui sont dépourvues de tout moyen de tenir la haute mer et de naviguer vers les colonies de l'Amérique septentrionale, n'ayant pas même de boussole pour se guider; que d'autres aient pu de vive force enlever les cargaisons de plusieurs bâti

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