lition de la baraque, qui a en lieu d'office, lesquels s'élèvent à 7 francs 50 centimes. C'est-là ce qui a servi de texte à toutes les déclamations que débitent les feuilles libérales depuis quelque temps; elles ont un talent prodigieux pour l'am plification. - Le 6, on a célébré à Lyon, dans l'église du Monument des Brotteaux, un service solennel, en commémoration des victimes égorgées dans ce lieu, lors du siége de cette ville. Le 27 novembre, les nouimés Gaffe et Bourdin, fourriers de la légion des Bouches-du-Rhône, prévenus d'avoir proféré des blasphemes contre le Ror et sa famille, et d'avoir invoqué le nom de l'usurpateur, ont été condamnés, par le conseil de guerre séant à Lyon, à trois mois de prison, 30 francs d'amende cliacun, et aux frais du procès. - Dans les derniers jours d'octobre, de jeunes libéraux d'Offricourt, département des Vosges, s'avisèrent, au sortir d'une orgie, de simuler un enterrement avec des cérémonies dérisoires. Le curé du licu ayant cru qu'il étoit de son devoir de les déférer aux tribunaux, des coups de fusil furent tirés, pendant la nuit, sur sa maison, deux fois consécutives, et même des balles pénétrèrent jusque dans sa chambre. On n'a pu découvrir les coupables. - Le Journal du Cher avoit inculpé M. Gorguereau, curé de la paroisse de la Chapelle-d'Angillon, sur un refus de sépulture. Une lettre de M. le C. Pain du Châtel, juge de paix du lieu, rend à cet ecclésiastique la justice qu'il mérite, et montre que les faits allégués contre lui sont de toute faus seté - M. Blanpain, directeur de l'observatoire de Marseille vient de découvrir une nouvelle comète, qui est encore invisible à la simple vue. Elle est placée dans la constellation de la Vierge. Le sieur Michaud de Pontarlier, ex-conventionnel et régicide, banni par la loi du 12 janvier 1816, est mort dernièrement près de Lausanne. CHAMBRE DES DÉPUTÉS. Le 10, le procès-verbal de la veille est lu et adopté. On reçoit un messager d'Etat de la chambre des pairs, qui ap porte l'accusé de réception du message par lequel la chambre des députés a fait connoître sa constitution définitive. M. Beugnot, qui n'a pas assisté à la séance royale, prête le serment d'usage. M. le président donne lecture d'une lettre de M. Lambrechts, élu par la Seine-Inférieure et le Bas-Rhin, dans laquelle ce député déclare qu'il a opté pour le dernier de ces départemens. La chambre décide que cette lettre sera communiquée à M. le ministre de l'intérieur. On procède au scrutin pour la nomination des candidats à la questure; il y a 199 membres; la majorité est de 100 voix. Aucun des compétiteurs n'ayant réuni la pluralité absolue, on passe à un second tour de scrutin. On compte 217 votans; la majorité absolue est de 109. Personne ne l'obtient, et un scrutin de ballotage s'établit entre MM. de Bondy, Chabaud-Latour, Chevalier-Lemore; Maine de Biran et Calvet de Madaillan, qui ont recueilli le plus de suffrages. Le résultat est favorable à MM. Chabaud - Latour, Calvet de Madaillan et de Bondy, qui sont proclamés candidats à la questure. Cette liste sera soumise au choix de S. M. M. Delessert fait prononcer, au nom du septième bureau, l'admission de M. le baron d'Angosse, député des Basses-Pyrénées, laquelle avoit été ajournée, faute de quelques pièces qui ont été fournies depuis. Le 11, il n'y a pas eu de séance publique. La chambre s'est occupée dans les bureaux de la nomination des membres de plusieurs commissions. La commission chargée de la rédaction de l'adresse au Roi est composée de MM. de Chauvelin, Cassaignolles, B. Constant, Bourdeau, Lainé, Ganilh, Kératry, Rolland (Moselle), et de Cardonnel. Les membres de la commission des pétitions sont MM. Levoyer-d'Argenson, Borel de Bretizel, Maine de Biran, Rivière, Chevalier-Lemore, Mestadier, Jobez, de Lastours et de Salaberry. Affaire de la Société des Amis de la liberté de la presse. Le 11, le tribunal de police correctionnelle de Paris s'est occupé de l'affaire de MM. Gévaudan et Simon, dont nous avons parlé il y a deja quelque temps. Cette cause avoit attiré une foule immense de curieux. Outre treize témoins assignés par le ministère public, il y a encore soixante-quatorze témoins à décharge appelés par les prévenus. Parmi eux on remarquoit le côté gauche de la chambre des députés, les rédacteurs de la Minerve, ceux du Censeur, et un grand nombre d'officiers généraux. M. Berville, conseil de M. Simon, étant assigné comme té moin à décharge, obtient de ne pas déposer, attenda qu'il étoit conseil des prévenus avant d'être appelé devant le juge d'instruction. M. Méchin, député, premier témoin, déclare qu'il n'a jamais connu de société d'Amis de la liberté de la presse, et qu'il va tracer l'historique des réunions auxquelles il a assisté. Il prétend que Particle 291 du Code pénal n'a été intercalé dans le Code que pour prévenir ou dissoudre les sociétés religieuses, dites de la petite Eglise; il entre, à ce sujet, dans des détails qui l'emportent très-loin des faits sur lesquels il est interpelé. M. le président le rappelle à l'ordre. Malgré cet avertissement, M. Méchin continue, et alors M. le président fui resident fait observer qu'il est appelé comme ténibiti, et non pour plaider la cause; il lui demande s'il y avoit quelqu'un chargé de présider les réus nions auxquelles il assistoit. Selon M. Méchin il n'y avoit pas de président en titre, mais une personne chargée de diriger les conversations. Il répond à peu près de la méine manière à toutes les autres questions qui lui sont faites. Les autres témoins, tant à charge qu'à décharge, répondent dans le même sens que M. Méchin. M. Voyer-d'Argenson proteste qu'on ne se réunissoit que pour causer. M. le général Tarayre s'obstine à garder le silence, comme il l'a déjà fait chez le juge d'instruction; il ne veut pas, dit-il, trahir les secrets de l'amitié. M. Moquart, avocat et témoin; M. CadetGassicourt, MM. Etienne, Jouy, Tissot, Jay, rédacteurs de la Minerve, présentent les réunions comme des simples causeries. M. Evariste Dumoulin, leur collaborateur, annonce que n'étant pas agent de police, il ne peut rien dire. M. Alexandre Lameth a assisté à ces réunions comme ami de la Charte, et par conséquent, de la liberté de la presse; il a quelquefois dirigé les conversations, sur l'invitation du maître de la maison où il se trouvoit. On n'a pu entendre les dépositions de beaucoup de députés, parce qu'ils étoient obligés de se rendre aux chambres. En général, si on ne connoissoit le profond respect de MM. les libéraux pour les lois, on auroit cru qu'ils n'étoient venus là que pour se moquer de la justice, tant ils ont mis de fierté dans leurs réponses. On n'étoit pas tout-àfait aussi hardi sous le régime libéral de 1793, et Buonaparte, ce client des libéraux, n'auroit pas goûté lui-même le mépris affecté des tribunaux établis. La cause a été remise à huitaine. M. l'abbé de Bertrand, ancien chanoine archidiacre de la métropole d'Arles, vient de terminer une honorable carrière. Né, en 1741, à la Bastide de Seron, aux environs de Foix, dans le comté de ce nom, il appartenoit à une famille moins recommandable encore par son rang que par son zèle et ses services héréditaires. Le jeune de Bertrand ne suivit point : A la carrière des armes, comme la plupart des siens; it entra an séminaire Saint-Sulpice de Paris, où il se distingua pat son application et ses talens. Il fut un des premiers de sa licence, et étant devenu prètre, il comunença l'exercice des fonctions du ministère dans la paroisse Saint-Sulpice, où il se fit estimer par sa conduite, en même temps que ses heureuses qualités lui concilioient l'attachement de tous ceux qui le connoissoient. M. de Jumilhac, archevêque d'Arles, se hâta d'acquérir un tel sujet pour son diocèse, et le fit chanoine de son église métropolitaine; puis peu après grand vi caire, et enfin official métropolitain. L'abbé de Bertrand jus tifia cette confiance par sa capacité, ses connoissances et son application aux affaires. Il eut part aussi à l'estime et à l'amitié de M. Dulau, successeur de M. de Jumilhac dans l'ar chevêché d'Arles, et fut fait archidiacre par ce sage et ver tueux prélat. Lors des orages de la révolution, il montra autant de fermeté que de prudence; forcé de s'expatrier, il passa en Espagne, où il choisit pour retraite une campagne solitaire, afin de ne s'y occuper que de son salut. Placé assez près d'un couvent de Trapistes et d'un autre de Chartreux, il alloit tour à tour, et plusieurs fois l'année, passer quelque temps dans ces pieux asiles. II profita si bien des exemples de pénitence qu'il y avoit sous les yeux, qu'il adopta pour tous Jours un genre de vie analogue. Même dans sa famille, il no se nourrisseit plus que d'herbes et de racines, et ne reposoit que sur une paillasse qu'il ne voulut jamais changer; il obser voit cette vie austère dans ses voyages. Il passoit chaque jour trois ou quatre heures à l'église, príant et méditant à genoux et sans appui. Sorti de là, il s'occupoit d'œuvres de piété et de charité, travaillant au salut des ames, et formant des établissemens utiles. Ce fut pour ne pas interrompre ces exercices de son zèle qu'il dissimula la maladie cruelle qui vient de l'enlever à sa famille et à son troupeau. Il mourut dans les premiers jours de juillet 1819, à Foix, où il résidoit, après avoir reçu les sacremens de l'Eglise. Sa mort a été un sujet de deuil pour une ville où il donnoit de si grands exemples de piété, et où il rendoit de si grands services; elle n'a pas été moins vivement sentie à Arles, où il avoit vécu longtemps, et où il avoit laissé de précieux souvenirs: le clergé de cette dernière ville a célébré un service pour lui dans l'église majeure de Saint-Trophime. : Notice sur M. de Montazet, archevêque de Lyon (1). Antoine Malvin de Montazet, archevêque de Lyon, naquit au diocèse d'Agen, en 1712. Etant entré dans l'état ecclésiastique, il s'attacha à M. de Fitz-James, évêque de Soissons, qui le fit chanoine-écolâtre de son église, et son grand vicaire, et qui lui procura une place d'aumônier du Roi; cet évêque étant alors premier aumonier. L'abbé de Montazet fut député du second ordre à l'assemblée du clergé de 1742. Nommé, en 1748, à l'évêché d'Autun, il fut sacré le 25 août de cette année. Il fit aussi partie de l'assemblée du clergé de 1750, et fut chargé d'y prêcher le discours d'ouverture, où il s'éleva contre l'incrédulité naissante; il en signala les causes, qui étoient, dit-il, les progrès de la corruption, l'orgueil et l'amour de l'indépendance. On se servit plusieurs fois des talens du prélat dans cette assemblée qui fut assez orageuse, et qui se trouvoit en opposition avec le ministère. Ce fut l'évêque d'Autun qui rédigea les ren ontrances sur le vingtième, auquel on vouloit assujettir les biens ecclésiastiques; il y réclamoit fortement en faveur des im. munités qu'une longue possession sembloit avoir assurées au clergé. En 1752, il adhéra, ainsi qu'environ quatre-vingts de ses collègues, à une lettre du 27 juin, adressée au Roi par dixneuf évêques réunis à Paris, contre un arrêt du parlement, injurieux à M. Languet, archevêque de Sens. M. de Montazet ne se montra pas moins attaché aux maximes de son corps dans l'assemblée de 1755; il rédigea un mémoire solide et pressant sur un arrêt du parlement de Paris, dans une affaire qui faisoit alors beaucoup de bruit, savoir, le refus (1) Nous donnons cette Notice, parce qu'elle nous a paru renfermer des particularités intéressantes ou peu connnes sur des personnages et des événemens assez rapprochés de nous, et aussi parce qu'elle peut servir de réponse à ce qui a été dit de l'état du diocèse de Lyon avant la révolution, dans des pamphlets récens, et dans un journal dont nous sommes obligés fréquemment de relever les faux principes et de redresser les récits infidèles. Tome XXII. L'Ami de la Religion et du Ror. L |