MEMORANDUM RELATIVE TO THE DUTCH ARMY. 15 MEMORANDUM RELATIVE TO THE DUTCH ARMY. 2 Avril, 1815. L'armée Hollandaise peut mettre en campagne 30 mille hommes, et garder encore une réserve pour mettre dans les forteresses de 15 à 18 mille hommes. Sa force effective est actuellement de 42 mille hommes. Par un décret du Roi du 27 Février, la milice, qui manque sept mille hommes, doit être mise de suite au complet; et comme le recrutement de la milice se fait par conscription, la réserve sera dans peu de temps au delà même de 18 mille hommes. Le recrutement dans les régiments de ligne, étant volontaire, va plus lentement, et la composition des troupes de ligne n'est pas si bonne que celle de la milice. L'esprit de l'armée Hollandaise est très bon : on peut être assuré qu'elle fera son devoir. Beaucoup de chefs et d'officiers subalternes ont à la vérité servi la France, mais généralement ils étoient si mal traités, et puis l'idée d'être sous un joug étranger, de ne plus faire une nation, a produit sur eux un très bon effet. J'excepte de ceci quelques méchants, tels qui ont donné par goût dans la révolution. Toute l'armée est enthousiasmée du Lord Wellington, et aussi du Prince Héréditaire d'Orange. Le Lord Wellington prenant le commandement général de toutes les troupes dans la Belgique, et le Prince Héréditaire celui de l'armée Hollandaise, on peut être assuré d'heureux résultats. L'esprit public est dans toutes les provinces si bon, si prononcé contre la France, qu'on peut en confier la garde sans le moindre risque à la bourgeoisie armée dans toutes les villes. Il y a aussi un Landstorm dans les villages; et si on travaille un peu l'esprit du peuple, je suis assuré qu'une grande quantité de la garde bourgeoise et du Landstorm se joindront à l'armée et marcheront contre l'ennemi. Le Ministère de la Guerre, à la tête duquel se trouve le Général Janssens, est mal composé. La conduite passée de ce Général ne sauroit inspirer une grande confiance, surtout puisqu'il est si mal entouré. Tous les chefs des différents bureaux sont connus pour être des gens attachés au système révolutionnaire et à la France. L'administration militaire dans la Belgique, sous le Lieutenant-Général Tindal, n'est pas moins mauvaise. Il seroit difficile de changer tout cela dans le moment actuel. Le seul moyen de prévenir que ces administrations ne nuisent pas beaucoup, c'est de tâcher d'empêcher que ni les Généraux Janssens et Tindal, ni le Colonel Briatte, chef de l'état-major du Général Janssens, ni un nommé Pipers, chef de l'administration, ne soient point placés à l'armée mise en activité; et puis de remettre le plutôt possible le commandement général au Prince Héréditaire. Directement sous ses ordres, tous ces employés feront par crainte leur devoir. Mais je le repète, il est essentiel de les tenir éloignés de l'armée. Le corps d'Artillerie est très bon, très bien composé; le corps des Ingéneurs offre moins de ressource. L'officier qui a le plus d'expérience dans cet arme, c'est sans contredit le Colonel Van der Wyck, aide-de-camp du Roi. Le Général Ingénieur Krayenhoff connoit la défense de la province d'Hollande, la force des inondations, mais hors cela il n'a pas de connaissance ni expérience. 16 MEMORANDUM RELATIVE TO THE DUTCH ARMY. Les forteresses sont en mauvais état, et l'on doit insister qu'on travaille avec activité à mettre en état de siége, à fournir d'artillerie de gros calibre, Maestricht, Venloo, Bois-le-Duc, et Breda. Les forteresses de Bergen-opZoom, Grave, Gorcum, Naarden, toute la défense du Helder, ont fournis beaucoup d'artillerie de siége à leur reddition. Il y a en Hollande un grand manque de fusils, et je suis assuré qu'on n'en a pas vingt mille en réserve en Hollande et au Brabant. Il est de la plus grande conséquence de remédier à ceci. Le choix des commandants des places doit être recommandé, étant d'une conséquence majeure. Le Général Vander Maison, commandant de Macstricht, est bon. Valckmaer, commandant de Grave, bon. Bruce, commandant de Venloo, bon. Van der Plaat, commandant de Breda, médiocre. Drabbe, commandant de Bergen-op-Zoom, médiocre. Van Hauy, commandant de Bois-le-Duc, aussi médiocre. Les Généraux à employer sont le Prince Héréditaire; le Prince Frédéric d'Orange; le Lieutenant-Général du Pont; les Généraux-Majors Perponcher, actuellement Ministre à Berlin; Panhuys, destiné pour Surinam; Authing, destiné pour Batavia; Stedman, Van Merle, et Tripp pour la cavalerie. Tout le reste est trop vieux, ou sans moyens. Constant de Villars trop vieux, de même que Cornabé, Fandyck, Stirum, etc., etc. Il y a quelques Colonels qu'on peut avancer au grade de Général, tel que Guillaume Byland, Van der Wyck, Van Houy, Van Ostrée. Le Général-Major Constant de Rebecque, Quartier-maître-Général, est un homme non-seulement bon pour ses principes, mais très actif. C'est le meilleur choix qu'on pouvoit faire pour cette place importante. Le Roi a les meilleures intentions: il vient d'ordonner que 30 bataillons d'infanterie et chasseurs, 10 batteries, 10 escadrons de cavalerie, doivent de suite marcher en campagne, et se rassembler entre Venloo et Maestricht; que les forteresses suivantes, Maestricht, Venloo, Nimeguen, de Graaf, Bois-le-Duc, Breda, Bergen-op-Zoom, et Anvers, doivent immédiatement être approvisionnées et mises en état de siége. Sur l'Escaut on doit aussi incessamment rassembler une flotilie assez forte pour servir aussi en cas de nécessité à la défense des autres fleuves. On doit insister que le corps d'armée qui est mis en activité soit de 30 mille hommes effectifs en campagne, et ne pas comprendre dans ce nombre les troupes qui resteront dans les forteresses ni les troupes Belges. L'armée Hollandaise doit et peut fournir 30 mille hommes hors ce qui reste dans les forteresses, dont on peut, en cas de nécessité, toujours augmenter les garnisons. Une trop grande économie a toujours tout gâté en Hollande; aussi il faut travailler le gouvernement toujours exiger rendre le mal, s'il est possible, plus grand, plus pressant qu'il ne l'est déjà effectivement. On peut compter sur le Baron de Nagel, Ministre des Affaires Etrangères; Van der Hoop, Ministre de la Marine; Hoogendorp, Vice-Président du Conseil d'Etat; Roel, Ministre de l'Intérieur; Van der Capellen, destiné pour Batavia; Linden van Huevelaken, le Baron de Herdt, et plusieurs autres, sont tous gens bien puissants. Je ne connais pas assez M. Falck, mais d'après l'opinion de bien du monde le Roi lui donne trop de confiance. Les troupes Belges sont mauvaises: on ne doit pas y compter. Le meilleur parti à prendre est de les mettre en seconde ligne le plus que possible. MEMBERS OF CABINET DEPUTED TO THE DUKE. 17 Quel fond faire sur le Général Evers, aussi sur tout le corps d'officiers, qui sont de système Français par goût et par habitude? Je crois qu'il y a des exceptions à faire, mais bien peu. En général on ne doit compter sur aucune ressource dans la Belgique; on veut y lever 20 bataillons de milice. Si l'on en confie le commandement à des officiers sortants du service de la France, cette formation ne produira que du mal. On devroit y placer d'anciens officiers de service d'Autriche et d'Hollande; il y en a un assez grand nombre; et puis des jeunes gens du pays. Dans les provinces de Luxembourg, du Limbourg, et dans les environs de Maestricht, le peuple est bien disposé, mais toute la Flandre est mauvaise. Le plus grand inconséquence seroit de remettre le commandement des places dans la Belgique à des officiers Hollandais. On ne doit céder aucune de ces places, surtout pas Anvers. Pourquoi ne pas éloigner ces Généraux inutiles et dangereux, tel que M. Chassé, Storm de Grave, Matusewitz, gens sans moyens, et des plus mauvaises principes? A quoi bon ces commandants de places Hollandais dans les forteresses de la Flandre? On peut actuellement dire qu'on n'en a pas besoin dans ces places, et que le Roi pourra les employer ailleurs, soit pour le commandement des dépôts, du recrutement. Quelques uns peuvent même commander des bataillons de milice: partout il seroit mieux, et moins dans le cas de faire du mal, que sur la frontière de la France, où ils se trouvent actuellement. Si le Prince Héréditaire place un officier Belge à l'état-major de sa personne, on doit être prudent sur le choix, prendre un jeune homme de famille, et plutôt regarder sur son opinion que sur ses talents. Prenant un bon officier, le choix doit tomber sur quelqu'un qui vient du service de la France, ce que seroit dangereux dans ce moment, où l'on ne peut être trop circonspect. En général il seroit à désirer qu'on agisse avec plus de prudence. Le trop de confiance dans le moment actuel à l'égard des personnes dont la façon de penser n'est ou n'a pas toujours été bonne, peut avoir les plus malheureuses suites. Si, comme il paroît naturel, l'expédition destinée pour Batavia et Surinam sera différée, on trouvera assez de matelots pour équiper une bonne et forte. flotille sur l'Escaut et sur les autres points où l'on en aura besoin. Viscount Castlereagh to Field Marshal the Duke of Wellington. MY DEAR LORD, Downing Street, 3rd April, 1815. The importance of a full explanation and knowledge of your sentiments upon all the points, political and military, of our existing situation is felt by the Cabinet to be so important and so imperfectly attainable by letter, that we have prevailed upon two of our colleagues to pay you a visit and return to us without delay. They will inform you, that whatever qualification of the first assurances of support as given to the King of France on Napoleon's landing the disastrous change in France suggested in order to keep the question in its altered shape fairly open to concert with our Allies, there is no hesitation on the part of the Prince Regent's government (notwithstanding that the King VOL. X. C 18 ARTILLERY REQUIRED. APRIL, 1815. has been obliged to leave his kingdom without a struggle) in prosecuting the war against Napoleon, if the Allies continue to consider it as the best course to be pursued, and will embark heartily in the contest. Whatever technical difficulties we may have in arguing the declaration in Parliament, we shall have none in making the country feel that it is a most important bond of union amongst the Powers for the salvation of Europe. I only delay the official approbation till you send me the document officially in its altered form. My despatches written subsequent to the receipt of yours of the 12th, enclosing the projet of declaration, will have enabled you to give the fullest assurances of our readiness to go heart in hand with the Continent. I am, my dear Lord, ever faithfully yours, CASTLEREAGH. The Earl of Mulgrave to Field Marshal the Duke of Wellington. MY DEAR LORD, London, 3rd April, 1815. I avail myself of the opportunity of Sir Henry Torrens's departure to write a few words to you. He will fully explain to you my readiness to endeavour to meet all your wishes; but as the reduction of the artillery (in compliance with the system of economy adopted by the government) nearly to a peace establishment considerably limits my means, and in some degree renders delay in making up companies of artillery for service unavoidable, I wish to know all you want, that all may, if possible, be provided; but at the same time I wish you to distinguish, 1st, what proportion of all is indispensably necessary; 2ndly, what next desirable, the residue being as much as you want. A third troop of Horse Artillery is in forwardness; and as you may wish to equip your horse brigades with nine-pounders, I have ordered spare brigades of nine-pounder guns to be sent, that you may have the option of using either sixes or nines. I have appointed Lieutenant-Colonel Dickson to a vacant troop of Horse Artillery, in the hope that it may be acceptable to him and satisfactory to your Grace. This will not interfere, of course, with any mode of employing him, either as Adjutant-General of Artillery to your army, or in any other way when he comes home. Men and horses are the only difficulty I have; but 1 hope that will not stard in the way of anything you wish to have till the army returns from America: I shall then be in force to meet your demands. In matériel there is no deficiency: guns, arms, powder, and ammunition of all descriptions, I can fully supply. I am sending out another company of Sappers and Miners. The Engineer has asked that they should be sent out armed with muskets; but as I feel apprehensive that they may waste much time and labour in the care of their arms, and as those arms must frequently add to the baggage of the army, and as the employment of Sappers and Miners as escorts and guards in their own branch of service might materially diminish the number of available artificers and scientific labourers, I have demurred to the applicaLORD COMBERMERE'S APPLICATION FOR EMPLOYMENT. 19 tion of the Engineer till I receive your opinion on the subject. If you wish the Sappers and Miners of your army to be equipped as foot soldiers, their arms and accoutrements shall be sent out without delay. I write in a great hurry, and I fear not very intelligibly; but having so clear an interpreter as Sir Henry Torrens, I trust to him to clear up my mist. Ever, with sincere regard and respect, my dear Lord, Your Grace's most faithful and obedient servant, MULGRAVE. Lieut.-Gen. Lord Combermere to Field Marshal the Duke of Wellington. MY DEAR LORD DUKE, 15, Savile Row, 3rd April, 1815. I take the liberty of writing again to request you will not forget me in the arrangements about to be made, and I hope my application will not be too late. Of course it will be convenient to me knowing soon whether I am to be employed or not; but I shall at all events make my arrangements for joining you in as short a time as possible after I am appointed to the command of the British cavalry. I am, my dear Lord Duke, Your very sincere and faithful COMBERMERE. Colonel Meyrick Shawe to Field Marshal the Duke of Wellington. MY LORD DUKE, Horse Guards, 3rd April, 1815. In the absence of Major-General Sir Henry Torrens, I have the honour to acquaint your Grace that the third battalion of the 1st Foot Guards, consisting of 1000 rank and file, and as many men as will complete the second battalions of the 1st, Coldstream, and 3rd Regiments to 1000 rank and file each, have been ordered to proceed to Flanders. I have the honour to be, my Lord Duke, Your Grace's faithful and very obedient servant, M. SHAWE. Earl Bathurst to Lieut.-Gen. Lord W. Bentinck. MY LORD, War Department, London, 4th April, 1815. Since I addressed your Lordship on the 29th ultimo, I have had the honour to receive your despatches of the 16th, 18th, and 20th of March. As it appears that Sir John Dalrymple is no longer in the actual command of His Majesty's troops at Genoa, and that a General officer, superior |