avait été réservée jusqu'à ce jour aux travaux d'utilité publique, celle de recevoir des prèts de l'État à de bonnes conditions. Toutes les fois qu'un propriétaire voudrait améliorer son patrimoine, et en particulier se livrer à une opération de desséchement, il s'adresserait aux commissaires des clôtures (inclosure commissionners), qui, moyennant des formalités simples, lui avanceraient des fonds de la trésorerie, lors même que le bien serait frappé de substitution. Tel était, en résumé, ce programme, objet de l'admiration et des colères passionnées des partis. Le budget pour 1846-1847, présenté, le 29 mai, par M. Goulburn, mérite cette année une attention toute spéciale. Là était, en effet, la preuve des doctrines économiques proclamées par sir Robert Peel en 1842, et dont il venait demander une plus large application au parlement de 1846. L'année dernière, le budget des recettes pour 1846 avait été évalué, par sir Robert Peel, à 49,762,000 liv. st. Les prévisions de sir Robert Peel avaient été dépassées. Les recettes s'étaient élevées, indépendamment de la rançon payée par la Chine, à 51,250,000 liv. st. L'augmentation avait surtout porté sur l'accise et sur le timbre. Si on ajoutait à ces............ la rançon chinoise...... A reporter.... ..... ... 51,250,000 liv. st. 750,000 52,000,000 liv. st. 2,238,000 liv. st. Excédant de la recette sur la dépense pour l'année finissant au 5 avril 1846.... Voici maintenant les évaluations approximatives du chancelier de l'échiquier pour l'année 1846-1847. L'année dernière, comme on vient de le voir, les douanes avait produit 19,768,000 liv. st. En admettant, ce qui était à peu près hors de doute, que les modifications du tarif soumises au parlement seraient adoptées, les droits abolis représentaient une somme de 1,042,000 liv. st. Si l'on ne prenait pas en considération l'augmentation de consommation qui résulterait de cette réduction de droit, on croirait que ces 1,041,000 liv. st. serait une perte sèche pour le trésor. Mais comme il a été constaté plusieurs fois, jusqu'à la dernière évidence, que plus un article de première nécessité est mis à la portée du public, plus il s'en consomme, le chancelier de l'échiquier était autorisé à penser que cette impulsion nouvelle donnée à la consommation compenserait jusqu'à un certain point le sacrifice du gouvernement. En conséquence, il avait évalué à 19,500,000 liv. st. le revenu des douanes pendant l'année financière 1846-1847. M. Goulburn en avait agi de mème par rapport à tous les autres impôts, dont l'éiasticité est plus ou moins grande selon les fluctuations de la consommation. En résumé, voici son budget des recettes pour l'année finissant au 5 janvier 1847 : Total.......... 51,600,000 Le budget des dépenses se composait de la manière sui On a vu queles recettes étaient évaluéesà L'excédant de la recette sur la dépense, y compris la rançon chinoise. serait donc pour 1846-1847, de..... 50,871,000 liv. st. 51,600,000 50,871,000 729,000 liv. st. Le développement donné par l'Angleterre à sa marine à vapeur, l'armement de ses côtes, déguisés sous le nom de création de ports de refuge, la possibilité d'une rupture prochaine avec les États-Unis, avaient naturellement surchargé quelques articles du budget des dépenses. Comparativement à l'année dernière, l'augmentation était de 1,459,000 liv. st. (environ 37 millions de francs.) La meilleure preuve que la réduction des droits du fisc est favorable à la consommation, c'est que les modifications actuellement pendantes devant les Chambres, et qui avaient conditionnellement force de loi depuis près de deux mois, non-seulement n'avaient point nui au trésor, mais avaient déterminé, sur plusieurs points du Royaume-Uni, un accroissement de recettes. D'un autre côté, d'après des rapports que le chancelier de l'échiquier avait reçus de ses agents, il n'y avait pas eu de diminution dans le produit des douanes de Liverpool, de Newcastle, de Leeds, de Glascow et de Dublin. On pouvait donc induire de là qu'il y aurait augmentation aussitôt que les lords auraient mis un terme à l'incertitude qui régnait parmi le commerce, relativement au sort de cette révision du tarif. On pouvait d'ailleurs préjuger l'avenir, en se fondant sur l'expérience du passé. En 1842, par exemple, le produit des douanes et de l'accise avait été de 32,178,814 liv. st. Dans l'intervalle qui s'était écoulé de cette époque à 1845, il y avait eu une réduction de droits sur ces deux articles de plus de 6 millions sterling. Or, pendant l'année finissant au 5 avril 1845, l'accise et les douanes avaient rapporté 33,415,431 liv. sterl. Une comparaison entre l'administration des wighs et celle des tories établissait les mêmes vérités par des chiffres. Au 1er janvier 1842, quelques mois après la chute du cabinet Melbourne, la balance dans les caisses de l'échiquier était de 3,650,000 liv. st.; au 1er janvier 1846, elle était de 8,450,000 liv. st. L'administration actuelle, à force d'habileté et d'économie, était parvenue à diminuer la dette publique d'une manière notable. En effet, le 1er janvier 1842, le capital de la dette consolidée était de... La dette flottante de....... Total......... 772,530,000 liv. st. 19,678,000 792,208,000 liv. st. Cette somme, déduite du total de la dette au 1er janvier 1842, montrait que les conservateurs l'avaient diminuée de 7,094,000 liv. st. Ces résultats avaient été obtenus nonobstant les réductions successives qui avaient été opérées dans le tarif. Elles formaient un chiffre énorme. Elles avaient été : Enfin, pour caractériser par une dernière comparaison la différence des deux administrations, il était établi, par des documents officiels, que les dépôts aux caisses d'épargnes, pendant les quatre années qui ont précédé 1842, s'étaient élevés, année commune, à 357,030 liv. st., et que, pendant les quatre années qui ont suivi 1842, les dépôts avaient atteint annuellement le chiffre de 793,000 liv. st. La discussion sur les réformes proposées par sir Robert Peel dura douze séances: ce fut la plus longue qui jamais eùt eu lieu dans le parlement anglais, et cependant les partisans de la liberté n'occupèrent que rarement la tribune. La question était jugée à l'avance, et la Chambre n'entendit guère que les vaines récriminations des vaincus. |