PARLEMENTAIRE (1834-1851) ŒUVRES ORATOIRES ET ÉCRITS POLITIQUES PAR ALPHONSE DE LAMARTINE PRÉCÉDÉS D'UNE ÉTUDE SUR LA VIE ET LES OEUVRES DE LAMARTINE PAR LOUIS ULBACH Deuxième série: 1840 1847 TOME TROISIÈME PARIS LIBRAIRIE INTERNATIONALE A. LACROIX, VERBOECKHOVEN ET Cie, ÉDITEURS Boulevard Montmartre, 15, au coin de la rue Vivienne A LEIPZIG ET A LIVOURNE MÊME MAISON A BRUXELLES, 1865 Droits de traduction et de reproduction réservés LA FRANCE PARLEMENTAIRE SUR LA QUESTION D'ORIENT (Discussion de l'Adresse.) CHAMBRE DES DÉPUTÉS. Séance du 1er décembre 1840. Les funestes conséquences de la politique du 1er mars dans la question d'Orient se produisaient toujours plus évidentes. La convention du 15 juillet, conclue entre les quatre grandes puissances en dehors de la France, recevait son exécution. Beyrouth avait été bombardé, la Syrie se soulevait contre le pacha d'Égypte. Le ministère du 1er mars s'était retiré après une note (8 octobre) où il faisait un casus belli du maintien de Méhémet-Ali dans la souveraineté d'Égypte. Le cabinet du 29 octobre lui avait succédé, personnifié par M. Guizot, ministre des affaires étrangères. A l'ouverture de la session de 1841, la question d'Orient remplit la discussion de l'adresse. Le vote de la Chambre devait décider de la paix ou de la guerre: de la guerre où la politique du ministère du 1er mars devait entraîner la France; de la paix armée que le cabinet du 29 octobre présentait comme programme de son entrée aux affaires. Après une discussion passionnée par des débats personnels entre les deux ministres et surexcitée par les susceptibilités nationales, M. de Lamartine voulut rétablir à la tribune la vérité sur les négociations des puissances, qui, mal connues, avaient soulevé tant |